Evolution de la population
à la Chapelle Rablais

Le nombre d'habitants de la Chapelle Rablais n'a cessé de croître jusqu'au milieu du XIX° siècle, au moment de la Révolution industrielle qui attirait les petits paysans vers les usines de banlieue ou de Paris. Cette décroissance s'est poursuivie jusque dans les années 1970, avant une nouvelle croissance, quand le développement de l'automobile et la construction de lotissements a permis de résider à la campagne, tout en allant travailler en ville.

Graphique: évolution de la population de la Chapelle Rablais, d'après les recensements. "Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui"

"Opulente, riche en blé et en sucre, la Brie n'a guère fixé les hommes. Non seulement la densité de population y est faible pour un pays aussi productif (56 hab/km² en 1946) , mais les hommes n'y font que passer. Le court séjour des nombreux migrants saisonniers du XIX° siècle s'est allongé pour les migrants polyannuels ou viagers d'aujourd'hui (1949). Malgré l'évolution, il a gardé son caractère temporaire.
En Brie, la terre ne meurt pas : les hommes s'y relayent à la tâche. Toujours de véritables courants humains venus des horizons les plus divers se forment et se reforment. Les masses humaines s'écoulent régulièrement, plus ou moins denses selon les moments, mais le flot ne tarit pas.
La démographie de la Brie est ainsi l'une des plus curieuses que l'on puisse analyser. Comparable à un quartier de ville ou à une commune de banlieue urbaine au peuplement instable, la Brie est très différente de ces régions rurales traditionnelles, aux populations solidement enracinées, où les mêmes familles se retrouvent d'un siècle à l'autre.

Ainsi, aux portes de Paris, une grande terre d'abondance n'a pas fixé les hommes. Et de nombreux facteurs contribuent à maintenir à la Brie ce caractère démogéographique essentiel : le surcroît de travaux saisonniers, le peu d'attachement à la terre des hôtes d'un pays de grande propriété enfin l'attraction, de plus en plus marquée, de l'agglomération parisienne. Avec une rapidité incroyable, le peuplement se renouvelle. "

Abel Chatelain "Brie, terre de passage" Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 4e année, N. 2, 1949. pp. 159-166.