Napoléon 1° , exilé sur
l'île d'Elbe, si proche de sa Corse natale débarque en France
et reprend le pouvoir pour Cent Jours. Sur un passeport
qu'il a délivré le douze avril 1815 au curé de la paroisse,
Denis Toussaint Félix, le maire, a raturé l'en-tête
De par le Roi, le remplaçant par De Par L'Empereur.
L'Empereur, instruit que le peuple,
en France, avait perdu tous ses droits acquis par vingt- cinq années
de combats et de victoires, et que l'armée était attaquée
dans sa gloire, résolut de faire changer cet état de choses,
et de rétablir le trône impérial. Le 26 février
1815, à cinq heures du soir, il s'embarqua sur un brick, avec 400 hommes
de sa garde. Débarqué au golfe Juan, à la tête
de cette poignée de braves, il fut reçu avec enthousiasme par
le peuple. Les paysans, instruits de son arrivée, accouraient de tous
les côtés et manifestaient leurs sentimens avec la plus grande
énergie: des populations entières se pressaient sur son passage.
Les soldats arrachaient leurs cocardes, et, la larme à l'oeil, ils
prenaient avec enthousiasme la cocarde tricolore.
"Il y a long- temps que nous vous attendions, disaient tous ces braves
gens à l'Empereur. Vous voilà enfin arrivé pour délivrer
la France de l'insolence de la noblesse, des prétentions des prêtres,
et de la honte du joug de l'étranger."
" Ah! dit l'Empereur, en vous rapportant les couleurs nationales, je
retrouve ici les sentimens qui me firent saluer la France du nom de la grande
nation. Le trône des Bourbons est illégitime, parce qu'il n'a
pas été élevé par la volonté du peuple,
qu'il est contraire aux intérêts de notre pays et qu'il n'existe
que dans l'intérêt de quelques familles. Oui, vous êtes
LA GRANDE NATION, et vous la serez toujours.
Cent jours plus tard, Napoléon fait
ses adieux à Fontainebleau et part pour un nouvel exil. Rendus méfiants,
ses vainqueurs lui ont choisi l'île de Ste Hélène, perdue
au milieu de l'Atlantique.
Les copies d'originaux, en italique,
respectent l'orthographe de l'époque; la couleur verte signale les
épisodes de la vie de Denis Toussaint Félix, 1762/1835, dont
nous essaierons de retrouver les traces au fil des dossiers.
Les copies d'originaux, en italique, respectent l'orthographe
de l'époque; la couleur ocre signale les épisodes de la vie
de Denis Toussaint Félix, 1762/1835, dont nous essaierons de retrouver
les traces au fil des dossiers.