Almanach
de Seine et Marne 1909
Commune située dans la partie méridionale du canton de Nangis, dans une plaine basse entourée de bois; territoire d'une superficie de 1.544 hectares, borné au nord par les territoires de Fontenailles et Nangis, à l'est par ceux de Fontains et Villeneuve les Bordes, au sud par ceux de Laval et Coutançon, à l'ouest par ceux d'Echouboulains et Fontenailles.
La population actuelle est de 466 habitants répartis entre le chef-lieu de la commune et les écarts des Montils (plus peuplé que le chef-lieu), les Farons, Frévent, La Mare à la Cane, le Mée ou Mez, les Moulineaux et Tournebœuf.
La population a été de 260 communiants et 97 feux soit environ 500 habitants à la veille de la Révolution; 467 habitants vers 1830, 506 vers 1840, 502 en 1877, 523 en 1879, 529 en 1886. L'altitude est de 149 mètres au bureau de poste de Nangis. Le village est situé au milieu d'une plaine, à 1 lieue et demie sud de Nangis, 6 lieues et demie ouest de Provins, 3 lieues et demie nord de Montereau, 6 lieues est de Melun, 15 lieues sud-est de Paris par différents chemins joignant la route de Paris à Lyon par Melun ou celle de Paris à Troyes par Brie Comte Robert.
Les 1.544 hectares sont en terres, prés et bois. On n'y trouve aucun autre cours d'eau que le rû Guérin, qui limite en partie à l'ouest le territoire et donna le nom jadis à une seigneurie longtemps possédée par les seigneurs de la Chapelle Gautier.
Le territoire est traversé par plusieurs voies de communication: au nord, le chemin de grande communication n° 12 de Fontainebleau à Villers sur Seine, par Nangis; à l'est, le chemin de grande communication n° 29 de Mormant à Vinneuf; au sud, la route départementale n° 13 de Melun à Bray sur Seine; à l'ouest, le chemin de grande communication n° 67 de Rozoy à Montereau; du nord-est au sud-ouest, le chemin de grande communication n° 56 de Gastins à Montereau.
La commune est utilement reliée par des chemins vicinaux aux chemins ci-dessus. Elle était naguère située en Ile-de-France, dans la Brie, et, aux points de vue administratif et judiciaire, faisait partie de la généralité de Paris, du bailliage de Melun, de l'élection et du grenier à sel de Montereau et suivait la coutume de Melun.
Les bois qui couvrent une partie du territoire sont à l'ouest la forêt de Villefermoy sur une faible étendue; au sud, le bois de Putemuse, au centre le Bois de l'Ile, au nord, le bois de la Haute- Borne et de la Chaudronnière.
Le chêne, le charme, le bouleau, le peuplier et l'aune sont les principales essences de ces parties boisées. Elles fournissent du bois de chauffage et l'on y fait du charbon de bois
Le terrain est froid et argileux à l'est, chaud et sablonneux à l'ouest; l'imperméabilité du sous-sol nécessite des drainages. Néanmoins la production en toutes sortes de céréales est bonne, car le sol est bien cultivé, et le territoire peu morcelé.
Au point de vue industriel, on connaît en ce village la confection de chaussures, le charronnage, la fabrication de treillages en bois. Il y a un pressoir privé aux Moyeux, et un pressoir public aux Moulineaux. Il y eut dans le premier tiers du siècle passé une filature de cachemire, une petite fabrique de papier et des fabriques de vinaigre. Elles ont dû disparaître peu avant 1838.
Les anciens noms sont La Chapelle-Arablay, Arrablay, Lablay (1560), de Rabelais ou l'Arablay; on lit Capella de Rablay au XIV° siècle, Capella Arablei en 1570. Le nom est définitivement orthographié comme au cours de cette notice.
L'ancienne mesure locale de superficie est la perche de 20 pieds.
La fête du village est la Nativité de la Sainte Vierge, 8 septembre.
Le second terme du nom de La Chapelle-Rablay ou Rablais, a été diversement écrit: Rablet dans un arrêt du Conseil d'Etat du 9 novembre 1698 fixant les limites de la capitainerie des chasses du roi; Darablay, Darrabloy, dans des pouillés du XVI° siècle (latin) et de 1648 (français); Dairblay dans un acte privé du 24 août 1309.
Un registre (XVII°e siècle) des propriétés foncières du Collège du Cardinal Lemoine donne d’Arablay; un rôle de 1292 édité par feu Paul Quesvers, Erablay ou de Erabloy. On peut rapprocher le nom de deux villages de l'Yonne: Arblay, commune de Cudot, appelé Arabletus vers 1120, Erbloi en 1236, Arbloy en 1490, Arblet en 1495; et Arblay, commune de Neuilly, Arablay en 1553; et le nom latin du Prieuré de Notre-Dame de Roiblaye, près Blandy, prioratus de Rableyo. Ce nom dérive sans doute du vocable à désinence collective arableyum, forme de basse latinité du latin arabletum, lieu où l'érable pousse bien et abondamment. Rablais ou Rablay est un équivalent du nom de lieu Herblay (Seine et Oise), mais, dans cette seconde forme, avec aphérèse de l'a puis métathèse de la liquide très mobile r.

Etat ecclésiastique

La paroisse est desservie par le curé de Fontains, comme binage, et fait partie du doyenné de Nangis, diocèse de Meaux (depuis 1790). Elle était naguère une cure conférée par l'archevêque de Sens, valant au XVIII° Siècle 1.800 livres de revenu, soit environ 1.800 francs de notre monnaie et faisait partie du diocèse de Sens, archidiaconé de Melun, doyenné de Montereau, conférence de Nangis.
Le patron est saint Bonnet ou Bon, évêque de Clermont d'Auvergne au VII° siècle, mort à Lyon en ou vers 707. L'archevêque de Sens, comme collateur de la cure, percevait au XIV° siècle et encore en 1530 une taxe de 25 livres sur le revenu de la cure.
Suivant un compte des procurations payées en 1639 et 1370 au Saint Siège par les bénéficiers du diocèse de Sens, le curé de cette paroisse, capella de Arrableyo, était taxé à 105 sols, soit environ 48 francs, mais il ne put payer cette petite somme à cause de sa pauvreté et on l'exempta. Il en fut de même dans la région pour les curés de Carrois (taxé à 52 sols 6 deniers), Dontilly, Fontains, Gurcy le Chatel, la prieure de Saint-Thomas de Laval aux Nonnains près Donnemarie, les curés de Samoreau, Villeneuve-la-Cornue (Salins), Vulaines-sur-Seine, Valence, qui devaient chacun 105 sols.
J'ai relevé le nom de quelques curés :
Mathieu Coupe, représenté par maître Pierre Taveau, avocat au siège présidial de Melun aux séances de rédaction de la coutume de Melun en 1560, en sa qualité de curé de La Chapelle Lablay; Charles Bureau, prêtre, frère de Pierre Bureau, écuyer, seigneur de La Courouge, vers 1730; Nicolas Pailla, chapelain en l'église Saint Quiriace de Provins, qui résigna son bénéfice curial le 17 octobre 1787 en faveur de Ponce Péchenard né à Château Regnault le 14 septembre 1758, mais sous réserve de 1.000 livres de pension; le même Ponce Péchenard, qu'on retrouve en fructidor an VI, comme ministre du culte en la commune, par conséquent comme assermenté à la Constitution civile du clergé en dépit des ordres du Pape et de l'Evêque et contrairement à la majorité des curés du diocèse.

Etat seigneurial

Dès avant le XIII° siècle, les religieux de l'abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Prés avaient à La Chapelle-Rablais des possessions foncières, rurales, d'une certaine importance auxquelles étaient attachés des droits seigneuriaux. Mais ils n'avaient pas la seigneurie du lieu qui, avec les seigneuries de Villeneuve la Cornue (aujourd'hui Salins) et Fontenailles en Brie, appartenait au XII° siècle à la famille Cornu, dont le nom fut accolé à l'une des trois terres patrimoniales. Il est probable que toutes trois provenaient à cette illustre famille briarde d'une concession à elle faite par un seigneur baron de Marolles sur Seine, près Montereau.
Le plus ancien membre connu de la famille Cornu comme seigneur de notre village est Simon li Cornuz qui vers 1172 était l'un des 245 chevaliers de la châtellenie de Provins qui étaient assujettis à la garde du château de cette ville, comme liges (vassal) et pour le compte de Henri I° le Libéral, comte de Champagne et de Brie. A ce titre Simon devait trois mois de garde chaque année. Sa femme, Isabelle ou Elisabeth Clément, fille de Robert Clément, régent du royaume sous Philippe Auguste, était veuve avant 1201. Tous deux furent probablement enterrés dans l'église de Salins, si les tombeaux encore visibles en ce monument ne semblent pas d'une trop grande finesse de détails pour appartenir au commencement du XIII° siècle; en ce cas ils seraient les tombeaux de Simon II et de sa femme qui moururent après 1250. Isabelle resta veuve avec cinq fils et une fille, soit Simon II, connu en 1266 et 1269; Gautier I, devenu archevêque de Sens en 1223, mort le 20 avril 1241; Albéric ou Aubry I, devenu évêque de Chartres en 1236, mort le 17 novembre 1243 ; Gilles ou Gilon I, devenu archevêque de Sens en 1241, mort en 1254; Robert I, devenu évêque de Nevers en 1240, mort en 1253; et Agnès, connue en 1218 et probablement mariée à un seigneur de Grand Puits.
Gautier I eut en 1215 au sujet de biens qu'il possédait avec ses frères à La Chapelle-Rablais, des difficultés avec l'abbaye de Sanit Germain des Prés, lesquelles furent aplanies promptement grâce à la renonciation par les Cornu aux droits auxquels ils prétendaient sur la chasse, et les haies dans les bois de l'abbaye parisienne à Arrabloy.
Simon eut neuf fils dont le troisième, Gautier II, seigneur de La Chapelle Rablais et de Fontenailles, est connu en 1266 et mourut après 1292.
Il paraît avoir eu un fils «Simon dit le Cornuz», écuyer, sire de Fontenailles et de La Chapelle Rablais, qui en 1310 vendit une partie des bois de sa seigneurie à Guillaume, chantre de Milly en Gâtinais.
Les armes des chevaliers de cette famille étaient de vair plein; celles des archevêques de Sens de la même famille: d'argent à la bande de gueules.
L'étendue et la consistance de la seigneurie de La Chapelle Erabloy en 1292 sont connues grâce à un précieux rôle des vassaux de cette seigneurie et de celle de Fontenailles, publié naguère par mon regretté confrère et ami Paul Quesvers: il y avait des vassaux directs et d'autres qui tenaient de ceux-ci, par conséquent en arrière- fief de Gautier II. Guillaume de Vernou, Guiot du Pré, passaient ainsi déclaration pour des arrière- vassaux. Et en son château, Gautier recevait le jour et le lendemain de saint Remy et le lendemain de Noël, les cens et coutumes.
L'abbé de Sainte-Colombe, près Sens, touchait aussi conjointement avec Gautier Cornu des cens, dont il prélevait 42 sols; la part du seigneur était ensuite de 44 sols 6 deniers; et les débiteurs au nombre d'une centaine.
Après Simon Cornu (1310), les seigneurs du lieu ne sont plus connus pendant un assez long temps.
Le surnom de l'Archevêque donné au lieu- dit le Mée, doit avoir comme origine la possession de ce lieu ou fief par l'un des deux membres de la famille Cornu qui occupèrent le siège de Sens au XIV° siècle. Plus tard la seigneurie fut divisée et au XVI° siècle on trouve Louis Desmanchins, écuyer, seigneur en partie de La Chapelle Darablay en 1555 et nobles hommes Robert de Ville et le même Louis Desmanchins, prenant part cinq ans après en qualité de seigneurs de La Chapelle à la rédaction de la coutume de Melun (1560). Ces deux parties de la seigneurie devaient être les fiefs des Moyeux et du Mée l'Archevêque. En effet, les déclarations pour le ban et arrière- ban du baillage de Melun en 1635- 1636 sont faites pour la seigneurie de La Chapelle- Rablais par deux nobles y tenant les deux fiefs des Moyeux, appartenant à Pierre Lefebvre Desclos; et Le Mée l'Archevêque, appartenant, à Antoine Saive. Ce dernier fief consistait en maison manable, grange, étable, cour, jardin avec 100 arpents de terres, prés et bois, droit de haute, moyenne et basse justice, le tout affermé pour la somme de 180 livres par an.
Cet Antoine Saive ne devait pas être le même que Antoine de Sayve, qui fit son testament en 1610, mais plutôt sans doute son fils et héritier.
Quant à Pierre Lefebvre Desclos ou mieux des Clos, il était seigneur de la petite seigneurie des Cloz ou Clos, paroisse de Fontains, dont l'hôtel seigneurial était pourvu d'une chapelle en 1377. Ce logis est maintenant une bergerie.
La terre et seigneurie de Nangis dont l’histoire sera traitée dans la notice sur la ville de Nangis, et qui fut érigée en marquisat au mois de novembre 1612 en faveur d’ Antoine de Brichanteau, seigneur de Beauvais-Nangis, comprenait notamment la seigneurie de La Chapelle d'Arablay et celles, voisines, de Valjouan, Vienne, le Châtel. L'incorporation de la seigneurie de La Chapelle fut postérieure à l'érection en marquisat et antérieure à la fin du XVII° siècle. Un terrier spécial était établi pour les héritages de notre seigneurie et celui de 1723- 1740 présente des déclarations fournies notamment par Charles Bureau, prêtre, curé du lieu; Pierre Bureau, écuyer, seigneur de La Courouge, de Vieux Champagne et de Courtevroust, conseiller secrétaire du roi; Gabriel Berthier, sieur de Saint-Rupt, ancien chevau- léger de la garde du roi, demeurant à Trévois, paroisse de Fontains; maître Thomas Camboust, curé de Chaumes ; Marguerite Madeleine Le Rahier, veuve de François des Roches- Herpin chevalier, seigneur du Coudray de Bois- Boudran, etc. ; messire Augustin Praguier, chevalier, sieur de Roussille, demeurant à Fontains ; Anne Jobert, veuve de maître Etienne Guérin d'Epinet, conseiller du roi, lieutenant assesseur en l'élection de Melun; maître Pierre Le Roy de Vallières, avocat en Parlement, propriétaire des fermes des Petits- Montils, de Chamboulé, de La Fontaine du Tonneau, et de La Pillotterie; messire Charles Le Rahier, chevalier, seigneur des Tournelles et de Champotran, demeurant à Rozoy; Madeleine Bureau, veuve de maître Jean-Louis le Semelier, conseiller du roi, payeur des rentes sur les aides et gabelles. Le marquisat de Nangis passa, après les Brichanteau, à la famille de Guerchy.
Parmi les plus importants propriétaires fonciers dans le territoire de la paroisse, il faut compter, outre l'abbaye parisienne de Saint-Germain des Prés, le collège du Cardinal Lemoine fondé à Paris au commencement du XIV° siècle et qui achète en 1308 cent quarante arpents de bois et le 24 août 1309 une pièce de terre à La Chapelle Dairblay. Les boursiers du collège, car le moyen- Age connut les boursiers, qui ne sont pas d'institution moderne, donnèrent à bail emphythéotique pour 99 ans, peu après 1548, soixante-six arpents de terre dans l'étendue de la paroisse.

Quelques faits

II est impossible pour la presque totalité des villages et même des villes de donner une suite historique. Aussi doit- on se borner le plus souvent à noter quelques faits, plus ou moins importants, dont le rapprochement avec d'autres à glaner ultérieurement apportera peut-être des compléments intéressants.
Une pièce de bois située sur la paroisse de La Chapelle-Rablais (Arrablay) fut l'objet d'un procès en 1518 entre l'archevêque de Sens et Jean et François des Ursins, de La Chapelle- Gautier.
Le 14 mars 1550, Louise Sanguin, dame de Coubron, veuve de Charles de Louviers, seigneur du Châtel et de Nangis- en- Brie, et conseiller au parlement, fait transaction avec Jacques Raguier, seigneur du Chatel et de Nangis, baron de Poussay, neveu de Charles de Louviers, au sujet de son droit de douaire sur les seigneuries du Châtel et de Nangis et sur les 360 arpents des bois Notre-Dame, près La Chapelle- Rablais, pour lequel douaire ils étaient en procès et elle cède ce droit à Jacques Raguier moyennant une rente viagère de 600 livres tournois, payable à elle-même en son hôtel à Paris.
Lors de la rédaction de la coutume de Melun en 1560, la communauté des habitants de La Chapelle Lablay fut représentée par Louis Bellyneau, marguillier, assisté de maître Pierre Taveau, avocat au siège présidial de Melun. La part de contribution du village dans la taille personnelle qui frappait le revenu considéré dans son ensemble, était en 1677 de 1.200 livres; celle de Gastins 800 livres; de Fontains 1.290 livres; deux siècles plus tard notre village payait une contribution foncière de 3.512 francs.
Les villageois payaient, en 1772 une imposition particulière ou militaire étendue à toutes les paroisses de l’élection de Provins; en outre la capitation qui était, répartie au taux de 9 sols 2 deniers par livre de revenu. Les habitants de La Chapelle- Rablais surent bien, au mois de mars 1793, manifester leur volonté à l'égard du culte catholique. Ils consentirent à la répartition, entre eux, d'une somme de 60 livres pour le loyer de la maison occupée par leur curé, mais ils refusèrent d'accepter la réunion de leur paroisse à une autre paroisse. Ils demandèrent, en termes menaçants, au directoire du département la construction d'un presbytère à leur profit. Le directoire, en présence d'une attitude si conforme aux consciences individuelles qu'il aurait dû respecter, ne manqua pas de rappeler la municipalité du village au respect dû aux autorités et de l'inviter à plus de circonspection dans ses écrits et ses mémoires.
En 1871, la commune est soumise, comme toutes celles de Seine et Marne, de fournir le logement aux troupes allemandes, en mars, avril et mai. Elle paya pour une somme de 4.583 fr. 91 de contributions de guerre et réquisitions.
La paroisse de La Chapelle Rablais n'eut jamais de tabellionnage; il y eut toutefois un huissier royal qui en 1005 était Jobert.

Instruction primaire

On peut considérer comme certain qu'au moyen âge et sous l'ancien régime, grâce aux habituelles fondations et aussi aux curés, l'enseignement ne fut pas inconnu à La Chapelle-Rablais. L'absence de documents et de renseignements en ce qui concerne cette paroisse ne permet pas de douter d'un état de choses qui fut général quoique assez inégal. Mais après la fin de la période révolutionnaire qui avait fait trop de ruines pour que l'établissement d'un nouvel ordre social n'incombât pas à un nouveau gouvernement, des écoles furent créées de tous côtés. C'est seulement en 1823 que les enfants de La Chapelle purent recevoir l'instruction primaire, dans une maison particulière louée à cet effet par la commune et située derrière l'église. L'école occupa ensuite successivement divers locaux: une maison sise au levant du village; un local appartenant à M. Félix, et en 1873 un autre local pour les filles au sud du village. La maison scolaire actuellement occupée a été construite en 1874 aux frais de la commune, au nord du village, en même temps que la mairie.
Une autre école mixte, fut construite en 1883 dans l'important écart des Montils, éloignés de 3 kilomètres environ du chef-lieu de la commune. L'école spéciale des filles installée en 1873 fut supprimée et l'école des garçons fut transformée en école mixte.
Les maîtres d'école eurent successivement 0 fr. 60 par élève et par mois, puis 0 fr. 75, à la charge des parents. Leur situation fut ensuite mieux réglée par les lois de 1850,1867,1875 et 1881. Voici les noms et date d'exercice des instituteurs jusque vers la fin du siècle passé :
Driot, 1823 octobre 1828; Mauguin, octobre 1828 mars 1841; Gasc, mars 1841 octobre 1857; Maureaux, octobre 1857 octobre 1858; Larue, octobre 1858 octobre 1865; Housset, octobre 1865 janvier 1875; Logue, janvier 1875 octobre 1876; Demoulin, octobre 1876 décembre 1881; Martin Auguste Alexandre décembre 1881 encore en exercice.
Les institutrices furent successivement: Mlle Devullaine, septembre 1874 octobre 1876; Mme Demoulin, octobre 1876 mars 1882; Mlle Chevrier, mars 1882 mars 1884.
L'école des Montils eut pour maîtres MM Bégat, septembre 1883 juin 1885; Thierry, juin 1885… ; elle est maintenant tenue par M. Moriot.

Ecarts

La population est répartie entre le chef- lieu de la commune et les Montils, hameau important, plus peuplé en 1879 que le chef-lieu (263 habitants contre 195); les Moyeux, château, ferme et dépendances; les Moulineaux, château, ferme et dépendances; Tourneboeuf, ferme; Frévent, hameau; Putemuse, maison de garde; la Maison Blanche, poste de garde; Le Mée l'Archevêque, jadis maison de campagne, aujourd'hui, maison de garde; la Mare à la Cane, maison isolée; les Farons, maison isolée.
Le hameau des Montils avait un moulin à vent bâti en 1832 par M. Félix, alors propriétaire, et disparu vers 1840.
A cette époque, on comptait trois autres écarts habités: la Fontaine du Tonneau, ferme détruite peu avant cette date dont l’emplacement est planté en bois; les Petites Maisons, ferme; les Trainelles, ferme; le Tonneau, ferme détruite aussi avant 1840. (ce paragraphe reprend la même erreur que sa source: les essais historiques de Michelin, 1829: le Tonneau et la Fontaine du Tonneau désignaient le même écart)
La carte de Cassini donne au XVIII° siècle les lieux habités suivants, dont ceux disparus sont indiqués en italique: au nord: Petit- Rut, Travoy et le May (le Mée); à l'ouest, Fontaine du Tonneau, Petit et Grand Monty (les Montils); au sud; les Moyeux, Petite Ville, Tournebœuf, le Tenon, les Petites Maisons, les Farons, le Grand et le Petit Trenel (Trainelles vers 1840), Fraivent et Puttemuse.
(La carte de Cassini ne délimitant pas les paroisses, certains hameaux cités ne font pas partie de la Chapelle Rablais).

Au milieu du XVIII° siècle, il y avait encore les fermes de la Pillotterie et de Chamboulé ou Chambrulé, qui, avec celles des Petits Montils et de la Fontaine du Tonneau appartenaient en 1740 à Pierre Le Roy de Vallières, avocat au Parlement; et en 1650, un groupe de masures appelé La Ricarderie, qui dépendait de la seigneurie de La Borde aux Montils.
La seigneurie de La Borde lès Montils, Bourguignon, La Borde Ravenel et Tournebœuf, appartenait en 1555 à ..... de La Brière et était en censive de messire Antoine de Louviers (ou Louvières?), écuyer. Ce seigneur habitait en l'hôtel seigneurial de La Borde lès Montils. La même seigneurie était en 1627 en censive de Pierre Lefebvre ou Lefebure, écuyer, sieur de La Borde, aussi seigneur des Moyeux en 1635. La seigneurie de La Borde aux Montils, Tournebœuf et des Moyeux appartenait en 1747 à Cyprien de La Brière, et en 1785 à Charles de La Brière, gentilhomme servant de Mgr le duc d'Orléans. Le fief du Mée l’Archevêque appartenait en août 1635 à Anthoine de Saive ou Saive, écuyer, seigneur, qui possédait aussi le fief de Glatigny, paroisse de Fontenailles, le tout dépendant du bailliage de Melun. Le fief du Mée appartenait, en 1686 à Charles le Rahier, écuyer. seigneur des Bordes, et en 1721 à sa fille Marguerite Madeleine Le Rahier, veuve de François des Roches Herbin, chevalier, seigneur de Boisboudran et de La Charmée.
Le Mée l'Archevêque était en 1844 une maison de campagne appartenant à M. Nicolet.
Le château des Moyeux, avec un joli parc, appartenait dès 1770 environ et en 1789 à M. de la Brière, ainsi que les fiefs de La Borde, du Grand et du Petit Tresnel ou Trainel ; ces fiefs jouissaient du droit de haute, moyenne et basse justice, ainsi que celui des Montils.
Ce château appartenait vers 1840 au comte Charles de Latour Maubourg, ainsi que la ferme des Moyeux, et celles des Trenelles et Tourneboeuf.
Il y avait au château des Moyeux une chapelle sans fondation.
La seigneurie de Putemuse fut vendue avec d'autres seigneuries voisines en 1633 par les religieux de Sainte-Colombe lès Sens, à François Le Rahier ou Le Rayer, écuyer, sieur de la Mothe, demeurant aux Bordes l'Abbé, paroisse de Villeneuve le Comte, moyennant 900 livres tournois avec les seigneuries et terres des Hayes Fossés et des Bordes l'Abbé.
La ferme de Tourneboeuf et les 35 arpents de terre et prés en dépendant appartenaient en 1650 à demoiselle Charlotte Le Maistre, veuve de feu noble homme Etienne Davyau, commissaire ordinaire de l’artillerie de France, demeurant à La Chapelle- Gautier.
En 1844, la ferme de Puttemuse appartenait à M. Marceau, de Villers Cotterets (Aisne); celle des Petites Maisons, à M. Dupont, voiturier; celle des Farons ou Farrons, à M. Vauvert, marchand tailleur à Paris.
Le château et la ferme des Moulineaux qui appartenaient en 1844 à M. Lesourd, maire de Guignes, sont aujourd'hui la propriété de M. Putois, de Nangis; à ce petit domaine est adjoint un pressoir à cidre.
Quelques noms de lieux dits du territoire de La Chapelle- Rablais ont pu être relevés dans d'anciens documents; ce sont: Les Flatoirs, «la Flatouere» en 1292, lieu dit alors situé dans la paroisse de Fontenailles; le chemin de Grosbec (1292) près de cette paroisse; le Petit Molin (1292), sans doute le Petit Moulin, moulin à vent situé un peu au nord de Coutançon, en ruines en 1526, reconstruit sur la même butte peu d'années après, démoli en 1840; La Gloissière (1292), plus tard siège de la seigneurie la Glaisière, vers Mormant, qui fut confisquée en 1422 au nom du roi d'Angleterre sur Jean Jouvenel des Ursins et donnée à un traître français Jean de Courcelles; Queuelevée, la Boutousse, la Bonde, Terreachat, La Troigne, le pertuis dou Routiz, le Pré Lambert, la Rue (1292), sans doute le Ru Guérin qui fut plus tard une seigneurie assez importante.

Maurice LECOMTE.

Bibliographie

Michelin, Essais historiques... sur... Seine-et-Marne, V, 1556-7.
La Chapelle Rablay (Almanach de Sens, 1789, 34-35).
Notes sur les Cornu, seigneurs de Villeneuve la Cornue, La Chapelle Rabais et Fontenailles en Brie, par Paul Quesvers (Sens, Poulain-Rocher 1894, in-8 de 51 p., planche de sceaux; extrait du Bulletin de la Société d'archéologie ..de Seine-et-Marne, 1894).
Archives nationales: Q. 1430 (marquisat de Nangis, 1602-1078); S. 6395, M 145 et MM 446 (biens du collège du Cardinal Lernoine à La Chapelle-Dairblay).
Archives départementales (Melun) : B 506, 618: E 208, 949-950, 1376; G 493, H 14,396. L. 40.
Archives municipales: GG. 1-3, trois registres d'état civil de 1752 à 1793, in-4" formant 429 feuillets.

Archives départementales de Seine et Marne
Les éditions Amattéis ont publié le fac similé des Almanachs des années 1862 à 1867


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L'Almanach historique, topographique et statistique du département de Seine et Marne et du diocèse de Meaux avait entrepris de publier des monographies communales rédigées par des érudits, à partir de 1861, et plus ou moins, dans l'ordre alphabétique. Par chance, la Chapelle Rablais figure parmi les premières, car le projet n'alla pas jusqu'à son terme. L'almanach 1909 consacre une vingtaine de pages à notre petite commune.