Etat ecclésiastique
La paroisse est desservie par le curé de Fontains,
comme binage, et fait partie du doyenné de Nangis, diocèse de
Meaux (depuis 1790). Elle était naguère une cure conférée
par l'archevêque de Sens, valant au XVIII° Siècle 1.800 livres
de revenu, soit environ 1.800 francs de notre monnaie et faisait partie du
diocèse de Sens, archidiaconé de Melun, doyenné de Montereau,
conférence de Nangis.
Le patron est saint Bonnet ou Bon, évêque de Clermont d'Auvergne
au VII° siècle, mort à Lyon en ou vers 707. L'archevêque
de Sens, comme collateur de la cure, percevait au XIV° siècle et
encore en 1530 une taxe de 25 livres sur le revenu de la cure.
Suivant un compte des procurations payées en 1639 et 1370 au Saint
Siège par les bénéficiers du diocèse de Sens,
le curé de cette paroisse, capella de Arrableyo, était taxé
à 105 sols, soit environ 48 francs, mais il ne put payer cette petite
somme à cause de sa pauvreté et on l'exempta. Il en fut de même
dans la région pour les curés de Carrois (taxé à
52 sols 6 deniers), Dontilly, Fontains, Gurcy le Chatel, la prieure de Saint-Thomas
de Laval aux Nonnains près Donnemarie, les curés de Samoreau,
Villeneuve-la-Cornue (Salins), Vulaines-sur-Seine, Valence, qui devaient chacun
105 sols.
J'ai relevé le nom de quelques curés :
Mathieu Coupe, représenté par maître Pierre Taveau, avocat
au siège présidial de Melun aux séances de rédaction
de la coutume de Melun en 1560, en sa qualité de curé de La
Chapelle Lablay; Charles Bureau, prêtre, frère de Pierre Bureau,
écuyer, seigneur de La Courouge, vers 1730; Nicolas Pailla, chapelain
en l'église Saint Quiriace de Provins, qui résigna son bénéfice
curial le 17 octobre 1787 en faveur de Ponce Péchenard né à
Château Regnault le 14 septembre 1758, mais sous réserve de 1.000
livres de pension; le même Ponce Péchenard, qu'on retrouve en
fructidor an VI, comme ministre du culte en la commune, par conséquent
comme assermenté à la Constitution civile du clergé en
dépit des ordres du Pape et de l'Evêque et contrairement à
la majorité des curés du diocèse.
Etat seigneurial
Dès avant le XIII° siècle, les religieux
de l'abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Prés avaient à La
Chapelle-Rablais des possessions foncières, rurales, d'une certaine
importance auxquelles étaient attachés des droits seigneuriaux.
Mais ils n'avaient pas la seigneurie du lieu qui, avec les seigneuries de
Villeneuve la Cornue (aujourd'hui Salins) et Fontenailles en Brie, appartenait
au XII° siècle à la famille Cornu, dont le nom fut accolé
à l'une des trois terres patrimoniales. Il est probable que toutes
trois provenaient à cette illustre famille briarde d'une concession
à elle faite par un seigneur baron de Marolles sur Seine, près
Montereau.
Le plus ancien membre connu de la famille Cornu comme seigneur de notre village
est Simon li Cornuz qui vers 1172 était l'un des 245 chevaliers de
la châtellenie de Provins qui étaient assujettis à la
garde du château de cette ville, comme liges (vassal) et pour le compte
de Henri I° le Libéral, comte de Champagne et de Brie. A ce titre
Simon devait trois mois de garde chaque année. Sa femme, Isabelle ou
Elisabeth Clément, fille de Robert Clément, régent du
royaume sous Philippe Auguste, était veuve avant 1201. Tous deux furent
probablement enterrés dans l'église de Salins, si les tombeaux
encore visibles en ce monument ne semblent pas d'une trop grande finesse de
détails pour appartenir au commencement du XIII° siècle;
en ce cas ils seraient les tombeaux de Simon II et de sa femme qui moururent
après 1250. Isabelle resta veuve avec cinq fils et une fille, soit
Simon II, connu en 1266 et 1269; Gautier I, devenu archevêque de Sens
en 1223, mort le 20 avril 1241; Albéric ou Aubry I, devenu évêque
de Chartres en 1236, mort le 17 novembre 1243 ; Gilles ou Gilon I, devenu
archevêque de Sens en 1241, mort en 1254; Robert I, devenu évêque
de Nevers en 1240, mort en 1253; et Agnès, connue en 1218 et probablement
mariée à un seigneur de Grand Puits.
Gautier I eut en 1215 au sujet de biens qu'il possédait avec ses frères
à La Chapelle-Rablais, des difficultés avec l'abbaye de Sanit
Germain des Prés, lesquelles furent aplanies promptement grâce
à la renonciation par les Cornu aux droits auxquels ils prétendaient
sur la chasse, et les haies dans les bois de l'abbaye parisienne à
Arrabloy.
Simon eut neuf fils dont le troisième, Gautier II, seigneur de La Chapelle
Rablais et de Fontenailles, est connu en 1266 et mourut après 1292.
Il paraît avoir eu un fils «Simon dit le Cornuz», écuyer,
sire de Fontenailles et de La Chapelle Rablais, qui en 1310 vendit une partie
des bois de sa seigneurie à Guillaume, chantre de Milly en Gâtinais.
Les armes des chevaliers de cette famille étaient de vair plein; celles
des archevêques de Sens de la même famille: d'argent à
la bande de gueules.
L'étendue et la consistance de la seigneurie de La Chapelle Erabloy
en 1292 sont connues grâce à un précieux rôle des
vassaux de cette seigneurie et de celle de Fontenailles, publié naguère
par mon regretté confrère et ami Paul Quesvers: il y avait des
vassaux directs et d'autres qui tenaient de ceux-ci, par conséquent
en arrière- fief de Gautier II. Guillaume de Vernou, Guiot du Pré,
passaient ainsi déclaration pour des arrière- vassaux. Et en
son château, Gautier recevait le jour et le lendemain de saint Remy
et le lendemain de Noël, les cens et coutumes.
L'abbé de Sainte-Colombe, près Sens, touchait aussi conjointement
avec Gautier Cornu des cens, dont il prélevait 42 sols; la part du
seigneur était ensuite de 44 sols 6 deniers; et les débiteurs
au nombre d'une centaine.
Après Simon Cornu (1310), les seigneurs du lieu ne sont plus connus
pendant un assez long temps.
Le surnom de l'Archevêque donné au lieu- dit le Mée, doit
avoir comme origine la possession de ce lieu ou fief par l'un des deux membres
de la famille Cornu qui occupèrent le siège de Sens au XIV°
siècle. Plus tard la seigneurie fut divisée et au XVI° siècle
on trouve Louis Desmanchins, écuyer, seigneur en partie de La Chapelle
Darablay en 1555 et nobles hommes Robert de Ville et le même Louis Desmanchins,
prenant part cinq ans après en qualité de seigneurs de La Chapelle
à la rédaction de la coutume de Melun (1560). Ces deux parties
de la seigneurie devaient être les fiefs des Moyeux et du Mée
l'Archevêque. En effet, les déclarations pour le ban et arrière-
ban du baillage de Melun en 1635- 1636 sont faites pour la seigneurie de La
Chapelle- Rablais par deux nobles y tenant les deux fiefs des Moyeux, appartenant
à Pierre Lefebvre Desclos; et Le Mée l'Archevêque, appartenant,
à Antoine Saive. Ce dernier fief consistait en maison manable, grange,
étable, cour, jardin avec 100 arpents de terres, prés et bois,
droit de haute, moyenne et basse justice, le tout affermé pour la somme
de 180 livres par an.
Cet Antoine Saive ne devait pas être le même que Antoine de Sayve,
qui fit son testament en 1610, mais plutôt sans doute son fils et héritier.
Quant à Pierre Lefebvre Desclos ou mieux des Clos, il était
seigneur de la petite seigneurie des Cloz ou Clos, paroisse de Fontains, dont
l'hôtel seigneurial était pourvu d'une chapelle en 1377. Ce logis
est maintenant une bergerie.
La terre et seigneurie de Nangis dont l’histoire sera traitée
dans la notice sur la ville de Nangis, et qui fut érigée en
marquisat au mois de novembre 1612 en faveur d’ Antoine de Brichanteau,
seigneur de Beauvais-Nangis, comprenait notamment la seigneurie de La Chapelle
d'Arablay et celles, voisines, de Valjouan, Vienne, le Châtel. L'incorporation
de la seigneurie de La Chapelle fut postérieure à l'érection
en marquisat et antérieure à la fin du XVII° siècle.
Un terrier spécial était établi pour les héritages
de notre seigneurie et celui de 1723- 1740 présente des déclarations
fournies notamment par Charles Bureau, prêtre, curé du lieu;
Pierre Bureau, écuyer, seigneur de La Courouge, de Vieux Champagne
et de Courtevroust, conseiller secrétaire du roi; Gabriel Berthier,
sieur de Saint-Rupt, ancien chevau- léger de la garde du roi, demeurant
à Trévois, paroisse de Fontains; maître Thomas Camboust,
curé de Chaumes ; Marguerite Madeleine Le Rahier, veuve de François
des Roches- Herpin chevalier, seigneur du Coudray de Bois- Boudran, etc. ;
messire Augustin Praguier, chevalier, sieur de Roussille, demeurant à
Fontains ; Anne Jobert, veuve de maître Etienne Guérin d'Epinet,
conseiller du roi, lieutenant assesseur en l'élection de Melun; maître
Pierre Le Roy de Vallières, avocat en Parlement, propriétaire
des fermes des Petits- Montils, de Chamboulé, de La Fontaine du Tonneau,
et de La Pillotterie; messire Charles Le Rahier, chevalier, seigneur des Tournelles
et de Champotran, demeurant à Rozoy; Madeleine Bureau, veuve de maître
Jean-Louis le Semelier, conseiller du roi, payeur des rentes sur les aides
et gabelles. Le marquisat de Nangis passa, après les Brichanteau, à
la famille de Guerchy.
Parmi les plus importants propriétaires fonciers dans le territoire
de la paroisse, il faut compter, outre l'abbaye parisienne de Saint-Germain
des Prés, le collège du Cardinal Lemoine fondé à
Paris au commencement du XIV° siècle et qui achète en 1308
cent quarante arpents de bois et le 24 août 1309 une pièce de
terre à La Chapelle Dairblay. Les boursiers du collège, car
le moyen- Age connut les boursiers, qui ne sont pas d'institution moderne,
donnèrent à bail emphythéotique pour 99 ans, peu après
1548, soixante-six arpents de terre dans l'étendue de la paroisse.
Quelques faits
II est impossible pour la presque totalité des villages
et même des villes de donner une suite historique. Aussi doit- on se
borner le plus souvent à noter quelques faits, plus ou moins importants,
dont le rapprochement avec d'autres à glaner ultérieurement
apportera peut-être des compléments intéressants.
Une pièce de bois située sur la paroisse de La Chapelle-Rablais
(Arrablay) fut l'objet d'un procès en 1518 entre l'archevêque
de Sens et Jean et François des Ursins, de La Chapelle- Gautier.
Le 14 mars 1550, Louise Sanguin, dame de Coubron, veuve de Charles de Louviers,
seigneur du Châtel et de Nangis- en- Brie, et conseiller au parlement,
fait transaction avec Jacques Raguier, seigneur du Chatel et de Nangis, baron
de Poussay, neveu de Charles de Louviers, au sujet de son droit de douaire
sur les seigneuries du Châtel et de Nangis et sur les 360 arpents des
bois Notre-Dame, près La Chapelle- Rablais, pour lequel douaire ils
étaient en procès et elle cède ce droit à Jacques
Raguier moyennant une rente viagère de 600 livres tournois, payable
à elle-même en son hôtel à Paris.
Lors de la rédaction de la coutume de Melun en 1560, la communauté
des habitants de La Chapelle Lablay fut représentée par Louis
Bellyneau, marguillier, assisté de maître Pierre Taveau, avocat
au siège présidial de Melun. La part de contribution du village
dans la taille personnelle qui frappait le revenu considéré
dans son ensemble, était en 1677 de 1.200 livres; celle de Gastins
800 livres; de Fontains 1.290 livres; deux siècles plus tard notre
village payait une contribution foncière de 3.512 francs.
Les villageois payaient, en 1772 une imposition particulière ou militaire
étendue à toutes les paroisses de l’élection de
Provins; en outre la capitation qui était, répartie au taux
de 9 sols 2 deniers par livre de revenu. Les habitants de La Chapelle- Rablais
surent bien, au mois de mars 1793, manifester leur volonté à
l'égard du culte catholique. Ils consentirent à la répartition,
entre eux, d'une somme de 60 livres pour le loyer de la maison occupée
par leur curé, mais ils refusèrent d'accepter la réunion
de leur paroisse à une autre paroisse. Ils demandèrent, en termes
menaçants, au directoire du département la construction d'un
presbytère à leur profit. Le directoire, en présence
d'une attitude si conforme aux consciences individuelles qu'il aurait dû
respecter, ne manqua pas de rappeler la municipalité du village au
respect dû aux autorités et de l'inviter à plus de circonspection
dans ses écrits et ses mémoires.
En 1871, la commune est soumise, comme toutes celles de Seine et Marne, de
fournir le logement aux troupes allemandes, en mars, avril et mai. Elle paya
pour une somme de 4.583 fr. 91 de contributions de guerre et réquisitions.
La paroisse de La Chapelle Rablais n'eut jamais de tabellionnage; il y eut
toutefois un huissier royal qui en 1005 était Jobert.
Instruction primaire
On peut considérer comme certain qu'au moyen âge
et sous l'ancien régime, grâce aux habituelles fondations et
aussi aux curés, l'enseignement ne fut pas inconnu à La Chapelle-Rablais.
L'absence de documents et de renseignements en ce qui concerne cette paroisse
ne permet pas de douter d'un état de choses qui fut général
quoique assez inégal. Mais après la fin de la période
révolutionnaire qui avait fait trop de ruines pour que l'établissement
d'un nouvel ordre social n'incombât pas à un nouveau gouvernement,
des écoles furent créées de tous côtés.
C'est seulement en 1823 que les enfants de La Chapelle purent recevoir l'instruction
primaire, dans une maison particulière louée à cet effet
par la commune et située derrière l'église. L'école
occupa ensuite successivement divers locaux: une maison sise au levant du
village; un local appartenant à M. Félix, et en 1873 un autre
local pour les filles au sud du village. La maison scolaire actuellement occupée
a été construite en 1874 aux frais de la commune, au nord du
village, en même temps que la mairie.
Une autre école mixte, fut construite en 1883 dans l'important écart
des Montils, éloignés de 3 kilomètres environ du chef-lieu
de la commune. L'école spéciale des filles installée
en 1873 fut supprimée et l'école des garçons fut transformée
en école mixte.
Les maîtres d'école eurent successivement 0 fr. 60 par élève
et par mois, puis 0 fr. 75, à la charge des parents. Leur situation
fut ensuite mieux réglée par les lois de 1850,1867,1875 et 1881.
Voici les noms et date d'exercice des instituteurs jusque vers la fin du siècle
passé :
Driot, 1823 octobre 1828; Mauguin, octobre 1828 mars 1841; Gasc, mars 1841
octobre 1857; Maureaux, octobre 1857 octobre 1858; Larue, octobre 1858 octobre
1865; Housset, octobre 1865 janvier 1875; Logue, janvier 1875 octobre 1876;
Demoulin, octobre 1876 décembre 1881; Martin Auguste Alexandre décembre
1881 encore en exercice.
Les institutrices furent successivement: Mlle Devullaine, septembre 1874 octobre
1876; Mme Demoulin, octobre 1876 mars 1882; Mlle Chevrier, mars 1882 mars
1884.
L'école des Montils eut pour maîtres MM Bégat, septembre
1883 juin 1885; Thierry, juin 1885… ; elle est maintenant tenue par
M. Moriot.
Ecarts
La population est répartie entre le chef- lieu de
la commune et les Montils, hameau important, plus peuplé en 1879 que
le chef-lieu (263 habitants contre 195); les Moyeux, château, ferme
et dépendances; les Moulineaux, château, ferme et dépendances;
Tourneboeuf, ferme; Frévent, hameau; Putemuse, maison de garde; la
Maison Blanche, poste de garde; Le Mée l'Archevêque, jadis maison
de campagne, aujourd'hui, maison de garde; la Mare à la Cane, maison
isolée; les Farons, maison isolée.
Le hameau des Montils avait un moulin à vent bâti en 1832 par
M. Félix, alors propriétaire, et disparu vers 1840.
A cette époque, on comptait trois autres écarts habités:
la Fontaine du Tonneau, ferme détruite peu avant cette date dont l’emplacement
est planté en bois; les Petites Maisons, ferme; les Trainelles, ferme;
le Tonneau, ferme détruite aussi avant 1840.
(ce paragraphe reprend la même erreur que sa source: les essais historiques
de Michelin, 1829: le Tonneau et la Fontaine du Tonneau désignaient
le même écart)
La carte de Cassini donne au XVIII° siècle les lieux habités
suivants, dont ceux disparus sont indiqués en italique: au nord: Petit-
Rut, Travoy et le May (le Mée); à l'ouest, Fontaine du Tonneau,
Petit et Grand Monty (les Montils); au sud; les Moyeux, Petite Ville, Tournebœuf,
le Tenon, les Petites Maisons, les Farons, le Grand et le Petit Trenel (Trainelles
vers 1840), Fraivent et Puttemuse.
(La carte de Cassini ne délimitant pas les paroisses, certains hameaux
cités ne font pas partie de la Chapelle Rablais).
Au milieu du XVIII° siècle, il y avait encore les fermes de la
Pillotterie et de Chamboulé ou Chambrulé, qui, avec celles des
Petits Montils et de la Fontaine du Tonneau appartenaient en 1740 à
Pierre Le Roy de Vallières, avocat au Parlement; et en 1650, un groupe
de masures appelé La Ricarderie, qui dépendait de la seigneurie
de La Borde aux Montils.
La seigneurie de La Borde lès Montils, Bourguignon, La Borde Ravenel
et Tournebœuf, appartenait en 1555 à ..... de La Brière
et était en censive de messire Antoine de Louviers (ou Louvières?),
écuyer. Ce seigneur habitait en l'hôtel seigneurial de La Borde
lès Montils. La même seigneurie était en 1627 en censive
de Pierre Lefebvre ou Lefebure, écuyer, sieur de La Borde, aussi seigneur
des Moyeux en 1635. La seigneurie de La Borde aux Montils, Tournebœuf
et des Moyeux appartenait en 1747 à Cyprien de La Brière, et
en 1785 à Charles de La Brière, gentilhomme servant de Mgr le
duc d'Orléans. Le fief du Mée l’Archevêque appartenait
en août 1635 à Anthoine de Saive ou Saive, écuyer, seigneur,
qui possédait aussi le fief de Glatigny, paroisse de Fontenailles,
le tout dépendant du bailliage de Melun. Le fief du Mée appartenait,
en 1686 à Charles le Rahier, écuyer. seigneur des Bordes, et
en 1721 à sa fille Marguerite Madeleine Le Rahier, veuve de François
des Roches Herbin, chevalier, seigneur de Boisboudran et de La Charmée.
Le Mée l'Archevêque était en 1844 une maison de campagne
appartenant à M. Nicolet.
Le château des Moyeux, avec un joli parc, appartenait dès 1770
environ et en 1789 à M. de la Brière, ainsi que les fiefs de
La Borde, du Grand et du Petit Tresnel ou Trainel ; ces fiefs jouissaient
du droit de haute, moyenne et basse justice, ainsi que celui des Montils.
Ce château appartenait vers 1840 au comte Charles de Latour Maubourg,
ainsi que la ferme des Moyeux, et celles des Trenelles et Tourneboeuf.
Il y avait au château des Moyeux une chapelle sans fondation.
La seigneurie de Putemuse fut vendue avec d'autres seigneuries voisines en
1633 par les religieux de Sainte-Colombe lès Sens, à François
Le Rahier ou Le Rayer, écuyer, sieur de la Mothe, demeurant aux Bordes
l'Abbé, paroisse de Villeneuve le Comte, moyennant 900 livres tournois
avec les seigneuries et terres des Hayes Fossés et des Bordes l'Abbé.
La ferme de Tourneboeuf et les 35 arpents de terre et prés en dépendant
appartenaient en 1650 à demoiselle Charlotte Le Maistre, veuve de feu
noble homme Etienne Davyau, commissaire ordinaire de l’artillerie de
France, demeurant à La Chapelle- Gautier.
En 1844, la ferme de Puttemuse appartenait à M. Marceau, de Villers
Cotterets (Aisne); celle des Petites Maisons, à M. Dupont, voiturier;
celle des Farons ou Farrons, à M. Vauvert, marchand tailleur à
Paris.
Le château et la ferme des Moulineaux qui appartenaient en 1844 à
M. Lesourd, maire de Guignes, sont aujourd'hui la propriété
de M. Putois, de Nangis; à ce petit domaine est adjoint un pressoir
à cidre.
Quelques noms de lieux dits du territoire de La Chapelle- Rablais ont pu être
relevés dans d'anciens documents; ce sont: Les Flatoirs, «la
Flatouere» en 1292, lieu dit alors situé dans la paroisse de
Fontenailles; le chemin de Grosbec (1292) près de cette paroisse; le
Petit Molin (1292), sans doute le Petit Moulin, moulin à vent situé
un peu au nord de Coutançon, en ruines en 1526, reconstruit sur la
même butte peu d'années après, démoli en 1840;
La Gloissière (1292), plus tard siège de la seigneurie la Glaisière,
vers Mormant, qui fut confisquée en 1422 au nom du roi d'Angleterre
sur Jean Jouvenel des Ursins et donnée à un traître français
Jean de Courcelles; Queuelevée, la Boutousse, la Bonde, Terreachat,
La Troigne, le pertuis dou Routiz, le Pré Lambert, la Rue (1292), sans
doute le Ru Guérin qui fut plus tard une seigneurie assez importante.
Maurice LECOMTE.
Bibliographie
Michelin, Essais historiques... sur... Seine-et-Marne, V,
1556-7.
La Chapelle Rablay (Almanach de Sens, 1789, 34-35).
Notes sur les Cornu, seigneurs de Villeneuve la Cornue, La Chapelle Rabais
et Fontenailles en Brie, par Paul Quesvers (Sens, Poulain-Rocher 1894, in-8
de 51 p., planche de sceaux; extrait du Bulletin de la Société
d'archéologie ..de Seine-et-Marne, 1894).
Archives nationales: Q. 1430 (marquisat de Nangis, 1602-1078); S. 6395, M
145 et MM 446 (biens du collège du Cardinal Lernoine à La Chapelle-Dairblay).
Archives départementales (Melun) : B 506, 618: E 208, 949-950, 1376;
G 493, H 14,396. L. 40.
Archives municipales: GG. 1-3, trois registres d'état civil de 1752
à 1793, in-4" formant 429 feuillets.
Archives départementales
de Seine et Marne
Les éditions Amattéis ont publié le fac similé
des Almanachs des années 1862 à 1867
L'Almanach historique, topographique et statistique du département de Seine et Marne et du diocèse de Meaux avait entrepris de publier des monographies communales rédigées par des érudits, à partir de 1861, et plus ou moins, dans l'ordre alphabétique. Par chance, la Chapelle Rablais figure parmi les premières, car le projet n'alla pas jusqu'à son terme. L'almanach 1909 consacre une vingtaine de pages à notre petite commune.