Les communes de Seine et Marne ont répondu en février 1809 à un questionnaire portant sur les migrations de main d'oeuvre. Il s'avère que presque aucun Seine et Marnais ne quittait son département pour chercher de l'ouvrage ailleurs (compte non tenu des artisans en apprentissage), par contre, plusieurs milliers de saisonniers venaient chercher en Brie l'ouvrage qu'ils ne trouvaient pas chez eux. Nous les retrouverons dans les différents chapitres de ce site.
Après s'être fait rappeler à l'ordre, le préfet a transmis en 1811 le résumé ci-dessous. Les arrondissements de Fontainebleau, Meaux et Provins ont globalisé leurs réponses; les fiches communales des arrondissements de Coulommiers et Melun sont consultables. Les réponses sont résumées dans le tableau qui suit.

AD77 M 9215

Les réponses à cette enquête ont une grande valeur documentaire, cependant les fiches communales et les résumés par arrondissements ou département ne sont pas d'une fiabilité à touté épreuve.

Les réponses à l'enquête ont été rédigées par les maires au mois de février, époque à laquelle la plupart des migrants temporaires ne sont pas encore arrivés dans la commune, à l'exception des sabotiers et scieurs de long. Dans ces conditions, comment évaluer le nombre, le calendrier, la paie de personnes absentes auxquelles les officiers municipaux ne s'étaient peut être jamais intéressés. Passe encore pour les moissonneurs saisonniers, embauchés et payés par les fermiers du cru, mais comment évaluer le salaire d'un maçon de la Creuse ou d'un ramoneur savoyard? Certains migrants, pourtant nombreux dans l'arrondissement, ont été oubliés dans ce recensement, comme les cordonniers de Lorraine, dans la région de Meaux.
Deuxième vice de procédure: le format même de la feuille de réponse, obligeant les maires les plus scrupuleux à détailler en pattes de mouches les données dont ils avaient connaissance. Quant aux plus brouillons, ils ne se sont pas gênés pour mêler dans leurs réponses provenance de l'un avec métier de l'autre et calendrier du troisième. Les fiches communales ont ensuite été reprises au niveau de l'arrondissement, puis du département, avec à chaque fois amalgame et simplification.