Contrat de mariage
entre Jean Gabriel Marie Richard & Juliette Rechault

20 décembre 1800 / 29 frimaire an IX
Minutes du notaire Hardouin, Nangis, AD 261 E 53

Jean Gabriel Marie Richard, propriétaire demeurant à Paris, section du Panthéon étant à ce jour à Nangis en sa propriété, veuf en secondes noces de feue Charlotte Madeleine Champré; de ce mariage est issu un enfant qui est vivant, d'une part
& Juliette Rechault fille majeure demeurante chez le citoyen Richard, d'autre part.
Lesquels étant dans l'intention d'effectuer le mariage convenu et projetté entre eux dont la célébration en sera faite à leur première réquisition conformément à la loi, ont, par ces présentes, fait & arrêté les conventions et conditions dudit mariage ainsy qu'il suit.

Il ni aura aucune communauté de biens entre lesdits futurs époux, soit de ceux qu'ils ont présentement, soit de ceux qui leur écheront à l'avenir, tant en meubles qu'immeubles, nonobstant les dispositions de toutes coutumes et lois à ce contraires auxquels ils ont par ces présentes, expressément dérogé et renoncé: Au moyen de quoi chacun desdits futurs époux continuera de jouir particulièrement et librement de tous ses biens meubles et immeubles, ainsi qu'ils auraient pu le faire avant le présent contrat; et afin que ladite future épouse ait la libre et entière jouissance de tous ses biens meubles et immeubles présens et avenir ledit futur lui a par ces présentes, donné pour toujours et irrévocablement, toutes les autorisations qui pourraient lui être nécessaires.

Les biens du futur consistent en meubles, effets, linges et hardes à son usage, chevaux et bestiaux et autres objets aratoires de valleur de QUINZE MILLE FRANCS dont le détail suit:

A la ferme des Montils

Les biens de ladite future consistent en meubles, effets, linges et hardes à son usage de la valeur de QUATRE MILLE francs y compris six cents francs en deniers comptant à elle appartenant, desquels le détail suit:

En faveur dudit mariage le futur a doné et done la future épouse de la somme de trois cent francs de rente viagère payable par chacun an ... au principal de trois mille francs...

Pour l'amitié que ledit futur a pour ladite future, il lui fait par ces présentes donation viagère ... de tous les batimens, cour et jardin situés en ladite ville de Nangis, rue Reverselien dites les petites rues qui dépendent de la succession de Louis Gavardeau que ledit futur a acquis des citoyen Detroyes & Grang? par acte passé devant le notaire soussigné le dix neuf thermidor an quatre.

(La future fait donation de tous ses biens à son futur époux, en cas de décès, si naissance d'enfants: partage par moitié des biens, usufruit des propriétés au survivant)

Les futurs observent que de ce futur mariage il est né un enfant à Paris, rue de la Verrie, n°94, division de la Réunion, le sept germinal an sept dont les noms sont Victoire Gabriele. Lequel enfant ledit citoyen Richard adopte et entend être et lui appartenir comme étant provenu de ses faits...

(La Rue de la Verrerie est une rue du 4e arrondissement de Paris. Elle existait sous son nom actuel dès le XIIe siècle. Toutefois la partie comprise entre la Rue du Temple et la Rue Saint-Martin s'est appelée, au XIVe siècle, rue Saint-Merri. Doc: Wikipedia)

1° nivôse an IX / 22 décembre 1800
Etat civil la Chapelle Rablais AD77 5 Mi 2829 page 303
Mariage de Jean Gabriel Richard, 53 ans, propriétaire et Juliette Rechault, 31 ans
Témoins: le père de la mariée, Antoine Rechault, 67 ans, manouvrier, Episy? Pécy?; Joseph Lamblé, 62 ans, cultivateur, Louis Jacquinot l'aîné, 53 ans, marchand de bois, Laurent Hardouin, 53 ans, notaire Hardouin (53 ans), tous de Nangis .

à noter: le 10 mars 1792
Etat civil la Chapelle Rablais AD77 5 Mi 2829 page 70
Enterrement non catholique de l'épouse d'Antoine Chantier, homme d'affaires de M. Richard, bourgeois de Paris, à la ferme des Grands Montils:

Aujourd'hui dix mars mil sept cent quatre vingt douze Antoine Chantier homme d'affaire de Mr Richard bourgeois de Paris, demeurant en la ferme des Grands Montils, paroisse de la Chapelle Arablay est venu déclarer à moi Péchenard curé de cette paroisse en la présence de Nicolas Henri & Pierre Amable Rousseau tous deux habitans de cette paroisse, témoins requis à cet effet, que Marie Anne Créqui, son épouse âgée d'environ quarante neuf ans de la religion non catholique étoit décédée aujourd'hui entre huit et neuf heures du matin ou environ; et le lendemain onze du présent mois en vertu d'une ordonnance de Maître Jean Baptiste Martin, juge de paix du canton de Nangis rendu à la requête du sieur Antoine Chantier en datte du onze mars mil sept cent quatre vingt douze, signé Martin avec paraphe, son corps a été inhumé à cinq heures du soir ou environ en la manière accoutumée dans la religion non catholique, dans un terrein convenable et décent pour ladite inhumation, lequel lieu a été choisi à cet effet par les officiers municipaux et autres habitans de cette paroisse lequel est à l'abri de toute insulte comme et ainsi que le sont les lieux destinés aux sépultures des sujets catholiques et laquelle inhumation a été faite en présence de Jacques Lemaignan, maire de cette paroisse, de maître Fargeau Lédenté procureur de la commune de cette paroisse, des sieurs Nicolas Henri et Pierre Amable Rousseau ci dessus nommés commissaires désignés à cet effet, de M Antoine Chantier, époux de la deffunte qui ont tous signés ainsi que le sieur Péchenard curé de la Chapelle Arablay qui a reçu la présente déclaration de ce requis suivant l'ordonnance.

9 & 10 mai, 21 juin 1822
Justice de paix de Nangis UP 2315 1820/22 n°125 
Procès verbal de récolement Richard, ferme des Grands Montils & ferme du Ru Guérin

Contestation entre Jean Gabriel Marie Richard, rentier, 22 quai d'Orléans, Ile St Louis, Paris et Anne Julie Famin, veuve d'Alexandre Louis Marchand sur le mesurage des terres.

Ferme des Grands Montils, environ 73 ha louée à Lemoust de la Fosse, bail du 12 vendémiaire an XI (4 octobre 1802) comprenant 173 arpents 61 perches de terres labourables, 18 arp 98 p de prés et 20 arp 47 p de pâtures, après vérification, total de 213 arpents et 6 perches

Ferme du Ru Guérin, louée à Angenoust le 21 germinal an X, 13 pièces : 85 arp 11 p de terres labourables, 10 arp 27 p de prés, 10 arp de pâtures, après vérification, total de 105 arpents 38 perches 14 pieds

 

 


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L'emplacement de la ferme des Grands Montils n'est pas précisé, mais seul le grand bâtiment au centre de cet extrait du plan d'Intendance (fin XVIII°) peut correspondre. La ferme du Ru Guérin se situait à l'ouest de Montils, à la limite de la forêt. L'orientation du plan étant inhabituelle, le Ru Guérin est visible dans le coin haut, à droite. Les deux fermes ont disparu sur le cadastre de 1832.