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Monographie de l’instituteur A.
Martin 1889
Première partie Notice géographique
La commune de la Chapelle Rablais est
située au sud du canton de Nangis, au milieu d’une plaine
basse entourée de bois. Elle est bornée au nord par les
communes de Fontenailles et de Nangis, à l’est par celles
de Fontains et de Villeneuve les Bordes, au sud par les communes de Laval
et de Coutençon, à l’ouest par celles d’Echouboulains
et de Fontenailles.
Elle compte 529 habitants (recensement de 1886), répartis ainsi
qu’il suit :
- La Chapelle Rablais (chef lieu) 168 hab
- Les Montils (hameau) 294
- Les Moyeux (château, ferme et dépendances)
28
- Les Moulineaux (idem) 12
- Tourneboeuf (ferme) 9
- Frévent (hameau) 7
- Puthmus (maison de garde) 3
- Poste de la Maison Blanche (idem) 3
- Le Mée (maison de garde) 3
- La mare à la Cane (maison isolée)
1
- Ensemble 529
Son territoire se compose de 1.544
Ha 28 a 65 ca de terres, bois et prés. Aucun cours d’eau
ne le traverse; un seul, le rû Guérin le limite à
l’ouest. Point de canaux non plus par contre, il est desservi par
plusieurs voies de communication importantes : au nord le chemin de grande
communication n° 12 de Fontainebleau à Villers sur Seine passant
par Nangis; à l’est le chemin de grande communication n°
29, de Mormant à Vinneuf; au sud, la route départementale
n° 13 de Melun à Bray sur Seine; à l’ouest, le
chemin de grande communication n° 67 de Rozoy à Montereau et
du nord est au sud ouest, le chemin de grande communication n° 56
de Gastins à Montereau. Quelques chemins facilitent aussi les communications
: l’un relie la Chapelle au chemin n° 12, un autre, le chemin
n° 56 au chemin n° 12, en traversant les Montils dans toute leur
longueur. Aucun chemin de fer n’a encore été établi
sur le territoire de la commune.
Les bois les plus importants sont : à l’ouest, la forêt
de Villefermoy, sur une très petite étendue ; au centre,
le bois de l’Ile ; au sud, le bois de Puthmus ; au nord ceux de
la Haute Borne et de la Chaudronnière. Ces bois comprennent, comme
principales essences : le chêne, le charme, le bouleau, le peuplier,
l’aulne.
On ne rencontre point de curiosités naturelles.
Le terrain est froid et argileux à l’est, chaud et sablonneux
à l’ouest ; le sous- sol est généralement imperméable
ce qui nécessite des drainages et de nombreuses rigoles d’assainissement
dans les endroits humides. Beaucoup de mares existent dans les champs
et les bois.
Le sol est peu morcelé ; il est bien cultivé et assez fertile
; malheureusement les lapins et autres animaux nuisibles causent de grands
dégâts et sont un véritable fléau. Il produit
toutes sortes de céréales : blé, seigle, orge, avoine,
sarrasin, ce dernier étant consommé sur place par les faisans,
des betteraves, pommes de terre, légumes secs etc. Le terrain est
trop froid et trop peu accidenté pour la culture de la vigne, mais
il est très propice à celle des arbres fruitiers, principalement
des poiriers et des pommiers, qui fournissent généralement
aux habitants une boisson suffisante.
Les forêts donnent en abondance des bois de construction et de chauffage,
objets d’un commerce assez considérable. On y fabrique aussi
du charbon de bois.
La commune de la Chapelle Rablais n’est pas un pays d’élevage,
si ce n’est de volailles et de faisans, pour le plaisir de la chasse
; quelques habitants se livrent, pourtant, à l’apiculture.
Le commerce consiste surtout en céréales, fourrages et bois.
L’industrie est à peu près nulle ; elle comprend seulement
la confection de chaussures, le charronnage et la fabrication de treillages
en bois. Un pressoir privé est établi aux Moyeux, un autre,
public, aux Moulineaux.
En général, les habitants de la commune ne restent pas inactifs
; ils sont presque toujours occupés, l’hiver, au bois, l’été,
à la culture des champs. Très peu connaissent la gêne.
Seconde partie : histoire de l’enseignement
Je n’ai pu recueillir que des
renseignements très incomplets et très peu étendus
sur l’historique de l’enseignement dans la commune. Mes recherches
n’ont pas abouti au delà de 1823. A cette époque,
l’instruction était donnée aux enfants des deux sexes
réunis dans une maison particulière louée à
cet effet par la commune. Cette maison, qui existe encore actuellement,
mais qui a subi des restaurations et des transformations assez importantes,
est située derrière l’église ; elle ne comprenait
alors qu’une seule pièce servant à la fois d’école,
de cuisine , de salle à manger et de chambre à coucher.
La seconde habitation affectée à l’enseignement se
voit encore aujourd’hui, à peu près telle qu’elle
existait autrefois, dans la partie orientale du village. Elle était
composée de deux pièces, l’une, la chambre à
coucher, l’autre, l’école, la cuisine et la salle à
manger. Ce bâtiment constituait aussi une propriété
particulière louée à la commune pour y recevoir,
ensemble, les garçons et les filles.
Le troisième local appartenait à un sieur Félix.
Il s’élevait sur l’emplacement de la maison commune
actuelle. Cette fois, la classe et le logement de l’Instituteur
étaient séparés. L’école a d’abord
été mixte, mais vers 1873, la commune a amodié une
maison sise à l’extrémité sud du village, pour
y installer une Institutrice. Elle compta alors deux écoles spéciales.
En 1874 fut construit aux frais de la commune un groupe scolaire dans
la partie septentrionale du village. Ce groupe comprenait une école
de garçons, une école de filles, avec logements et la Mairie.
Ces deux écoles reçurent tous les enfants de la commune
jusqu’en 1883, époque à laquelle le Conseil municipal
décida la création d’une école mixte au hameau
des Montils, distant en moyenne de trois kilomètres du chef- lieu.
Après sa construction, l’école spéciale de
filles fut supprimée et celle des garçons transformée
en école mixte. Cet état de choses existe encore aujourd’hui.
Le mobilier primitif comprenait des tables pour ceux qui savaient écrire
et des bancs seulement pour les autres. Point de cartes, pas même
un tableau noir. Les murs étaient garnis de la batterie de cuisine
et autres ustensiles de ménage que l’on voit dans toutes
les maisons particulières. Rien de plus.
Plus tard, la commune fit l’acquisition de tables plus convenables
et de tableaux et aujourd’hui, le mobilier, sans être complet,
est relativement suffisant. L’école de la Chapelle possède,
en effet, cinq tables inclinées munies d’encriers, avec cases
pour chacun des élèves, quatre tableaux noirs fixés
au mur et un tableau ardoisé porté sur un chevalet ; les
cartes du canton, du département, de la France, de l’Europe,
un planisphère, et même la carte de la Palestine qui sert
d’ornement ; un tableau des poids et mesures, un oeil de bœuf,
des tableaux de lecture (Méthode Dupont, complète) une armoire
bibliothèque garnie de livres, un bureau avec estrade et plusieurs
ustensiles pour le service du nettoyage et du chauffage, le tout en bon
état. Il en est à peu près de même aux Montils.
L’enseignement d’autrefois consistait dans la lecture, l’écriture,
mais seulement après la lecture courante, les éléments
de calcul (une opération en moyenne par semaine) et quelques problèmes
très simples pour les élèves les plus avancés.
On ne pouvait se plaindre, alors, du surmenage intellectuel.
Les maîtres étaient très peu rétribués
: 0,fr60 par élève et par mois, d’abord, puis 0,fr75
plus tard à la charge des parents. Les lois de 1850, 1867, 1875
et 1881 ont, heureusement, apporté des modifications et des améliorations
notables à cette situation.
On comprend qu’il fallait se borner, dans les conditions déterminées
ci- dessus, à exiger des maîtres des connaissances tout à
fait superficielles et peu étendues ; aussi, la plupart du temps,
les choisissait- on parmi ceux qui avaient une voix forte et qui savaient
passablement chanter au lutrin, car, à cette époque, l’instituteur
cumulait les fonctions de chantre, de bedeau et même de sacristain.
Inutile d’ajouter qu’ils étaient tenus d’assister
à tous les offices, et que cette obligation primait toutes les
autres.
Les instituteurs qui se sont succédés à la Chapelle
Rablais depuis 1823 sont :
- M. Driot de 1823 à octobre 1828
- M. Mauguin d’octobre 1828 à mars 1841
- M. Gasc de mars 1841 à octobre 1857
- M. Maureaux d’octobre 1857 à octobre
1858
- M. Larue d’octobre 1858 à octobre
1865
- M. Housset d’octobre 1865 à janvier
1875
- M. Logue de janvier 1875 au 1° 8bre 1876
- M. Demoulin du 1° 8bre 1876 au 17 Xbre 1881
- M. Martin depuis le 17 Xbre 1881
La première institutrice fut
Melle Devullaine qui exerça du 22 7bre 1874 au 1° octobre 1876,
puis Mad Demoulin du 1° octobre 1876 à mars 1882, et enfin
Melle Chevrier, de mars 1882 à mars 1884.
Deux instituteurs ont, jusqu’à présent, dirigé
l’école de Montils. Mr Bégat, du 1° 7bre 1883
au 1° juin 1885, et M. Thierry, depuis le 1° juin 1885.
Troisième partie Histoire locale
La commune de la Chapelle Rablais fut
érigée en 1560 . Depuis cette époque, aucun événement
historique important ne s’y est accompli. Les archives communales
ne renferment d’ailleurs aucun document relatif à l’histoire
locale, antérieurement ou postérieurement à la date
ci-dessus.
En 1871, la commune a été obligée, comme toutes celles
de Seine et Marne, de fournir le logement aux troupes allemandes, pendant
les mois de Mars, Avril et Mai.
Les contributions de guerre et réquisitions se sont élevées
à la somme de 4.583 fr 91.
Archives départementales de
Seine et Marne AD 77 30 Z 80
Les photocopies des monographies des instituteurs sont consultables librement
en salle de lecture, elles sont rangées sous le comptoir des prêts.
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