Histoire illustrée
de Seine et Marne

Maurice Pignard Peiguet 1911


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La localité relevait de l'archevêché de Sens qui donna des terres à l'abbaye de Saint-Germain- des- Prés et à celle de Sainte- Colombe- lès- Provins dont les seigneurs de La Chapelle augmentèrent les possessions.

Ces seigneurs furent au XIII° siècle les Cornu, issus d'une famille qui donna son nom primitif à Salins et qui possédaient en même temps Fontenailles. Le premier de ce nom vivait au XII° siècle, étant chevalier- lige du comte de Champagne Henri- le- Libéral et assumant, dit M. Maurice Lecomte dans sa notice sur La Chapelle, la garde de ses châteaux avec deux cent quarante-cinq de ses pareils. Cette surveillance devait être bien relâchée le jour où il fallut l'intrépidité d'une femme pour arrêter les conjurés qui voulaient assassiner le comte en son Palais de Provins.

Ce Cornu, premier du nom, s'appelait Simon li Cornuz. Il avait épouse la fille du régent du royaume sous Philippe-Auguste, Elisabeth Clément, qu'il laissa veuve avec cinq fils dont quatre occupèrent les sièges épiscopaux respectifs de Nevers, Chartres et Sens où se succédèrent Gautier et Gilon. L'aîné, Simon II, vivait vers 1266; son fils Simon III, vers 1290; son petit-fils, Simon IV vers 1310. Après cette famille des seigneurs de "La Chapelle-Arabloy", on eut à enregistrer les désastres de la guerre de Cent Ans accompagnés de l'émigration et de la ruine. Au XVI° siècle, en vertu du droit du premier possédant, chacun s'empara de ce qu'il pouvait : celui-ci de Moyeux, celui-là des Montils, un autre de Tournebœuf, un quatrième du Mée l' Archevêque, créant ainsi autant de seigneuries partielles et de fiefs distincts.

Pierre Lefebvre Desclos devint ainsi seigneur des Clos de Fontains et seigneur de Moyeux où il éleva un château et une chapelle; un sieur de La Brière occupa les Mesnils avec son château seigneurial ; Le Mée l'Archevêque devint la propriété d'Antoine de Saive, Tournebœuf celle d'Etienne d'Avyan. La famille de la Brière prospéra aux Montils qu'on appelait La Borde- les- Montils. Cyprien de La Brière réunit en 1747, aux Montils, les fiefs de Tournebœuf et des Moyeux. Charles de la Brière, qui était au service du duc d'Orléans, habitait le château de Moyeux en 1770. Il était en 1840 au comte de La Tour- Maubourg qui possédait aussi la ferme des Moyeux. Ils sont actuellement la propriété, comme la ferme de Tournebœuf, de madame Vve Rigaud.

Le fief de Putemuse, qui appartenait aux religieux de Sainte- Colombe, fut annexé en 1633 par François le Rahier, seigneur des Bordes- l'Abbé. Son fils Charles, acheta en 1686 le Mée l'Archevêque qu'il revendit en 1721 à François des Roches- Herpin, seigneur de Bois Boudran. Le marquisat de Nangis, qui s'était formé en 1612, au profit d'Antoine de Brichanteau avec les seigneuries de Beauvais, Nangis, du Chatel près Nangis et de Vienne de la Croix en Brie, s'annexa plus tard la seigneurie principale de la "Chapelle d'Arrablay".

Le château et la ferme des Moulineaux sont la propriété de M. Putois, maire de Nangis.

L'église, fermée lors de notre passage, a une flèche qui s'échappe entre quatre pignons. La base du clocher forme porche, à la façon des constructions du XII° et du XIII° siècles. L'entrée en est défendue par une grille. La paroisse relève de Fontains pour le culte.

Publiée à Orléans en 1911, l'Histoire illustrée de Seine et Marne de Maurice Pignard Peguet livre, commune par commune des éléments historiques. La page 724 est consacrée à la Chapelle Rablais.