Localisation des trois anciennes
écoles de la Chapelle Rablais
Pour le centenaire de la Révolution française,
et l'exposition universelle pour laquelle fut érigée la Tour
Eiffel, les maîtres d'école de 1889 furent cordialement invités
par leurs Inspecteurs à se pencher sur le passé de la commune
où ils exerçaient.
Extraits de la monographie de l’instituteur A. Martin 1889
Seconde partie : histoire de l’enseignement
Je n’ai pu recueillir que des renseignements
très incomplets et très peu étendus sur l’historique
de l’enseignement dans la commune. Mes recherches n’ont pas abouti
au delà de 1823. A cette époque, l’instruction était
donnée aux enfants des deux sexes réunis dans une maison particulière
louée à cet effet par la commune. Cette maison, qui existe encore
actuellement, mais qui a subi des restaurations et des transformations assez
importantes, est située derrière l’église ; elle
ne comprenait alors qu’une seule pièce servant à la fois
d’école, de cuisine , de salle à manger et de chambre
à coucher.
La seconde habitation affectée à l’enseignement se voit
encore aujourd’hui, à peu près telle qu’elle existait
autrefois, dans la partie orientale du village. Elle était composée
de deux pièces, l’une, la chambre à coucher, l’autre,
l’école, la cuisine et la salle à manger. Ce bâtiment
constituait aussi une propriété particulière louée
à la commune pour y recevoir, ensemble, les garçons et les filles.
Le troisième local appartenait à un sieur Félix. Il s’élevait
sur l’emplacement de la maison commune actuelle. Cette fois, la classe
et le logement de l’Instituteur étaient séparés.
L’école a d’abord été mixte, mais vers 1873,
la commune a amodié une maison sise à l’extrémité
sud du village, pour y installer une Institutrice. Elle compta alors deux
écoles spéciales.
En 1874 fut construit aux frais de la commune un groupe scolaire dans la partie
septentrionale du village. Ce groupe comprenait une école de garçons,
une école de filles, avec logements et la Mairie. Ces deux écoles
reçurent tous les enfants de la commune jusqu’en 1883, époque
à laquelle le Conseil municipal décida la création d’une
école mixte au hameau des Montils, distant en moyenne de trois kilomètres
du chef- lieu. Après sa construction, l’école spéciale
de filles fut supprimée et celle des garçons transformée
en école mixte. Cet état de choses existe encore aujourd’hui.
Le mobilier primitif comprenait des tables pour ceux qui savaient écrire
et des bancs seulement pour les autres. Point de cartes, pas même un
tableau noir. Les murs étaient garnis de la batterie de cuisine et
autres ustensiles de ménage que l’on voit dans toutes les maisons
particulières. Rien de plus.
Plus tard, la commune fit l’acquisition de tables plus convenables et
de tableaux et aujourd’hui, le mobilier, sans être complet, est
relativement suffisant. L’école de la Chapelle possède,
en effet, cinq tables inclinées munies d’encriers, avec cases
pour chacun des élèves, quatre tableaux noirs fixés au
mur et un tableau ardoisé porté sur un chevalet ; les cartes
du canton, du département, de la France, de l’Europe, un planisphère,
et même la carte de la Palestine qui sert d’ornement ; un tableau
des poids et mesures, un oeil de bœuf, des tableaux de lecture (Méthode
Dupont, complète) une armoire bibliothèque garnie de livres,
un bureau avec estrade et plusieurs ustensiles pour le service du nettoyage
et du chauffage, le tout en bon état. Il en est à peu près
de même aux Montils.
L’enseignement d’autrefois consistait dans la lecture, l’écriture,
mais seulement après la lecture courante, les éléments
de calcul (une opération en moyenne par semaine) et quelques problèmes
très simples pour les élèves les plus avancés.
On ne pouvait se plaindre, alors, du surmenage intellectuel.
Les maîtres étaient très peu rétribués :
0,fr60 par élève et par mois, d’abord, puis 0,fr75 plus
tard à la charge des parents. Les lois de 1850, 1867, 1875 et 1881
ont, heureusement, apporté des modifications et des améliorations
notables à cette situation.
On comprend qu’il fallait se borner, dans les conditions déterminées
ci- dessus, à exiger des maîtres des connaissances tout à
fait superficielles et peu étendues ; aussi, la plupart du temps, les
choisissait- on parmi ceux qui avaient une voix forte et qui savaient passablement
chanter au lutrin, car, à cette époque, l’instituteur
cumulait les fonctions de chantre, de bedeau et même de sacristain.
Inutile d’ajouter qu’ils étaient tenus d’assister
à tous les offices, et que cette obligation primait toutes les autres.
Les instituteurs qui se sont succédés à la Chapelle Rablais
depuis 1823 sont :
M. Driot de 1823 à octobre 1828
M. Mauguin d’octobre 1828 à mars 1841
M. Gasc de mars 1841 à octobre 1857
M. Maureaux d’octobre 1857 à octobre 1858
M. Larue d’octobre 1858 à octobre 1865
M. Housset d’octobre 1865 à janvier 1875
M. Logue de janvier 1875 au 1° 8bre 1876
M. Demoulin du 1° 8bre 1876 au 17 Xbre 1881
M. Martin depuis le 17 Xbre 1881
La première institutrice fut Melle Devullaine qui exerça du
22 7bre 1874 au 1° octobre 1876, puis Mad Demoulin du 1° octobre 1876
à mars 1882, et enfin Melle Chevrier, de mars 1882 à mars 1884.
Deux instituteurs ont, jusqu’à présent, dirigé
l’école de Montils. Mr Bégat, du 1° 7bre 1883 au 1°
juin 1885, et M. Thierry, depuis le 1° juin 1885.
Monographie de l'instituteur, texte intégral