1° Des auges pour gâcher le plâtre.
On en fait ordinairement de deux grandeurs :
1° l'une d'à peu près 85 centimètres sur 55
centimètres mesurée dans le haut et de 30 centimètres
de profondeur, dans laquelle on peut gâcher un sac et demi de
plâtre, au moyen de deux seaux d'eau, proportion convenable pour
enduits et autres ouvrages semblables qui exigent du plâtre gâché
un peu clair; ou deux sacs avec un seul seau d'eau pour les hourdis,
aires et autres ouvrages qui exigent au contraire du plâtre gâché
serré (prix 4fr. 50)
2° et une autre d'environ 70 centimètres sur 50 centimètres
et 30 centimètres de profondeur, dans laquelle on ne peut gâcher
que moitié environ des quantités ci-dessus indiquées
(prix 3 fr.).
2e Une truelle en cuivre qui sert tant à gâcher le plâtre
qu'à l'employer, à dresser les crépis, etc. (prix
5 fr.)
3° Des hachettes en fer, dont les extrémités aciérées
forment l'une taillant et l'autre masse, et emmanchées de bois.
On en fait ordinairement aussi de deux grandeurs ;
l'une, de 30 centimètres environ de longueur de fer, sert à
faire aux moellons le peu de tailles que leur pose nécessite,
d'abord au moyen de la masse et ensuite à l'aide du tranchant
(prix 3 fr.);
l'autre, de 25 centimètres de longueur, sert principalement pour
l'éxécution des ouvrages en plâtre (prix 2fr. 25).
4° Un marteau dont la forme ne diffère de celle de la hachette
qu'en ce qu'il a une pointe au lieu d'un tranchant; la longueur du fer
est d'environ 50 centimètres et il sert aux piochements, percements
et autres ouvrages du même genre que le maçon peut avoir
à faire soit pour les constructions, soit pour les démolitions
(prix 4fr. 50).
5° Des taloches ou plaques en bois servant à étendre
le plâtre sur les surfaces qu'on veut crépir ou enduire
et à le massiver. Il y en a aussi de deux grandeurs principales
: l'une de 45 sur 35 centimètres (prix 2fr. 50), l'autre de 40
sur 30 centimètres (prix 2fr.)
6° Une truelle brettelée espèce de râcloir en
fer d'à peu près 16 centimètres de longueur, à
deux tranchants dont un uniet l'autre brettelé, c'est-à-dire
dentelé et qui sert à dresser les enduits, d'abord au
moyen de ce dernier tranchant, et ensuite à l'aide du premier
(prix 4 fr. 50).
7° Un riflard, autre espèce de râcloir plus petit,à
un seul tranchant, non dentelé, qui sert à dresser les
angles saillants ou rentrants, les feuillures, etc.(prix 2 fr.).
8° Un guillaume ou rabot d'environ 50 centimètres de longueur
pour ébaucher des retours d'angles etc. (prix 1 fr. 50).
9° Un niveau en bois qui sert à prendre des nivellements
ou des aplombs, etc. (prix 3 fr.).
10° Un plomb qui sert à prendre des aplombspour des hauteurs
plus considérables à l'aide du cordeau auquel il est attaché,
auquel on donne le nom de ligne, fouet, etc., et qui a ordinairement
de 15 à 20 mètres de longueur, et d'un petit carré
mobile en cuivre auquel les ouvriers donnent le nom de chat et dont
le côté est égal au plus grand diamètre du
plomb (prix 5 fr.).
Enfin les maçons se servent également
de divers petits outils, tels que gouges, etc., pour recouper les onglets
en plâtre; de règles en bois de diverses longueurs et grosseurs
pour les dresser; de calibres aussi en bois, ordinairement garnis en
tôle et découpés suivant les différents profils
voulus, pour traîner et pousser les corps de moulures, etc., etc.,
ainsi que de balais de bouleau, pour jeter le plâtre nécessaire
à achèvement des enduits, ce qu'on appelle gobeter.
Les outils dont se servent les limousins sont d'abord
des auges semblables à celles du maçon, mais plus petites;
une truelle, aussi plus petite et plus allongée, en fer au lieu
de cuivre et à laquelle on donne le nom de greluchonne, et enfin
des hachettes, marteaux, niveaux et plombs, aussi à peu près
semblables, ainsi que des règles et calibres.
Il serait trop long d'entrer dans le détail
des outils nécessaires aux autres industries adoptées
par les émigrants Marchois. Ce spécimen suffira pour donner
une idée des dépenses premières auquelles sont
astreints ceux qui cessent d'être simples manoeuvres.
Charles-Léonard-Louis Bandy de Nalèche
Les maçons de la Creuse 1859