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Fonte de cloches
à Marolles en Brie 77

En 1857 et 1858, Louis Pierre Pilliot, ancien instituteur de Marolles en Brie (77) assista à la fonte de cloches par un saintier de Lorraine qui avait installé son atelier dans le village. Il y fondit plusieurs cloches, pour la paroisse de Marolles et pour d'autres églises (et même une petite pour un temple protestant). Cette acticvité l'intéressa tant qu'il la relata sur pas moins de neuf pages laissés vierges dans le journal commencé par Louis Pilliot, lui aussi maître d'école de Marolles, en 1767 AD77 279 J 1
Dans les quittances et pièces justificatives de la Fabrique de Marolles, on découvre un marché pour fonte de cloche par un autre saintier lorrain et un reçu pour le remontage dans le clocher par un manouvrier local, en 1699. AD77 373 G 1
En illustrations, les étapes de la fabrication d'une maquette de cloche par mes élèves de CM1 à la Chapelle Rablais en 2000/1 dans le cadre d'une classe patrimoine avec les Archives départementales de Seine et Marne que je remercie encore pour leur soutien. Les étapes de la construction suivaient les chapitres du livre "le sorcier des cloches" de Maurice Pommier. Légende des photos en les survolant avec la souris.

 
14 juin 1699 Marché pour fonte de cloche
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Nous sousigner vicaire et seigneur et habitans de la proisse de Marolles avons fait ce jourd'huy marché pour fondre la petitte cloche de nostre esglise avec le nommé Nicolas Michelin fondeur demeurant a Chaumont en Bassigny, lequel fondeur c'est obligé de nous rendre notre cloche sonnante et accordante avec la grosse. Et de plus s'oblige a fournire le metail nescessaire pour la rendre au mesme pois, quelle pessera en luy payans par nous cinq livres par cens de dechet, et en cas que la cloche soit plus pesante aprez estre refondüe nous nous obligeons aussi de luy payer le surplus a raison de dix huict sols la livre, et en cas aussy quelle soit diminuée il nous tiendra conte aussy a raison de dix huit sols pour chaque livres, plus nous nous oblligeons de luy fournire tous les matereaux necessaires pour faire les dits ouvrages, Et pour la façons nous promettons luy donner la somme de quarante cinq livres pour ces façons, le présent fait double ce dimanche quatorziesme juin 1699. et ont signé
N. Michelin De Marolles J. DeMonfort vicaire N. Houdry François Landrin René Velluard

1699 Remontage de la petite cloche
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Le soub-signé recognois avoir receu de Nicolas Grimbert marguillé de l'église et fabrique de Marolles en l'année mil six cent nonante neuf la somme de quarente sols pour avoir remonté la petite cloche... Fait ce vingt neuf novembre mil sept cent deux. Nicolas Leroy dit Dauphin

mai 1782 Fonte de deux cloches de Marolles
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Le mois de May 1782 on a fondu les deux cloches de Marolles et on les a bénite le jeudy quatre juillet audit an bénite par Monsieur leRoy vicaire dudit Marolles. Le parain de la grosse a été monsieur Demarolles le père et la maraine madame son épouse, le parain de la petite cloche a été mr Demarolles le fils et la maraine Mademoiselle de la Hante sa cousine

Demarolles : famille Quatresolz, châtelains à Marolles, cousins à Coulommiers

1841 Fonte d'une cloche à Marolles
Source généanet bbgu
D'après la bio résumée du fondeur Nicolas François Barrard qui fondit en 1857 1858 à Marolles (voir plus loin) époux en 1819 Marie Justine Morlet 1795/1870 cultivateur, fondeur de cloches à Champigneulles en Bassigny, canton de Bourmont, 278 hab en 1793)

1857 Fonte et baptême de la cloche de Marolles
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Fonte de cloche
L'an 1857 le lundi 31 Aout a neuf heures du matin il a été fondu par M. Barard, quatre cloches dans la grande rue de Marolles derrière ma maison il a commencé cet ouvrage ver le 15 juillet pour finir le 31 Aout, il y avait du monde plain la rue pour voir fondre les cloches, la cloche de Marolles Joséphine Louise a été coulée la première elle peise 1445 livres plus la grosse cloche de Coulommiers elle peise 2700 Ensuite la cloche d'Aulnoy elle pèse 1200 Puis la cloche de Boissy elle pèse 1184. Elle a été fondu seul.
La cloche de Marolles a été baptisé le huit septembre par M. Fleurenoy Grand vicaire, délégué par Monseigneur Auguste Alou Evèque de meaux qui devait la baptisé luï meme il fut empechez par suite de maladie ou de mauvaise santé. Il y avait la présent M. Monot curé de Marolles, les curés d'Amilly, de Chailly de Saint, de Beautheille, le parrain Mr Joseph de Maistre avec sa soeur Melle Louise Demaistre. La cloche était suspendue dans l'église dans la nef elle a été montée dans le clocher le samedi douze septembre la flèche n'était pas encore couverte la batise était terminée le quinze Aout

1857 1858 Fonte de cloches à Marolles
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L'an 1857 et 1858 il y a eu à Marolles une fonderie de cloche, cette fonderie était situé dans la rue derrrière ma maison, c'est à dire la Grande rue du village conduisant au Gué Brûlé et à la Crésonnière, cette fonderie a existé deux ans on ne passait plus dans la rue, le fondeur était M. Barrard Morlet, fondeur de cloche demeurant à Champigneulle, canton de Bourmon, département de la Haute Marne. Le mercredi 23 juin 1858 il a été fondue à Marolles dans cette fonderie quatre cloches dans la même fonderie en 1857, une cloche pour Esternay qui pèse 801 kilo ou 1602 livres, une pour St Denis les Rebais 723 kilos et demi 1447 livres, une pour les protestants de St Denis les Rebais de 110 kilos 220 livres première cloche que les protestants on eu on leur a bati un nouveau temple cette année, et fait un nouveau clocher à l'église de St Denis pour mettre leur cloche neuve (Même ligne, encre différente) le moule de la cloche étant fini bien sec, on a fait la fause cloche, de l'épaisseur du métaille que la cloche doit avoir, cette fause cloche étant fini et bien sec, on la passe au suif avec le calibre on fait des fillet autour qui sont fait en suif au moyen du calibre car le suif est fondu et bien chau pour l'employer.
Ensuite on pause les lettres pour faire l'inscription cette inscription étant finie, on barbouille toute la fause cloche avec une terre bien liquide, cette terre liquide entre par tout les jouins des fillets ou moulures qui sont en suif et entre les lettres qui sont faite en cire, quand cette terre liquide employée avec des plumes a une certaine épaisseur à force de remettre à mesure qu'elle sèche, toujours avec des plumes, on allume le feu dans les moules pour faire sécher, puis on met de la terre plus épaise avec de la filace, et toujours de la fiente de chevalle pour délayer la terre voila ce qui fait la chemise. Cette chemise étant bien sec par le feu qui est dans les moules on enlève la chemise avec une chèvre de charpentier. Quand elle est enlevée on voit tout les lettres qui sont bien formée dans la chemise et les moulures en suif bien formée, tout la cire et le suif sont fondus, et laisse un vide que le métaille remplie quand la chemise est remise à sa place et qu'on fond les cloches, le christe et la st Vierge se font de même en cire et laisse un vide au moyen que la cire et fondue et que le métaille remplie... la suite derrière la page 315
Verso de la page 315
(Plutôt que la suite, François Pierre Pilliot a repris tout le déroulement de la fonte des cloches)
Manière de faire les quatre cloches que j'ai vu fondre dans la rue derière ma maison le 31 aout 1857 par Barad père fondeur.
Il y avait un troux de trois mètres sur chaque face qui fait neuf mètres caré, sur un mètre 80 centimètres de profondeur pour tenir les quatre cloches, pour faire une cloche on fait un calibre avec une planche de noyé, qu'on découpe pour faire la forme de la cloche, et grande suivant le poix qu'on veut lui donner, on ajuste ce calibre entre deux morceaux de fer qu'on sert bien le calibre avec des écroux, puis on enmanche ces deux branches de fer dans une autre barre de fer faite comme une paince pointue par le petit bout, puis on enfonce un pieux dans le fond du trou, où l'on veut faire les cloches, qui monte à la moitié du calibre, on met la pointe de la pince sur le millieu du pieux puis le gros bout de la pince est emmanché dans une pièce de bois qui traverse le troux, a fin que (la) barre de fer ne puis pas se déranger, on fait tourner le calibre qui tient à cette barre de fer, on fait le rond de la cloche sur la terre qui est dans le fond du troux, on batie le moule avec des morceaux de brique en tourner le calibre qui fait la forme du dedans de la cloche, il lui donne sa tournure, quand on bati haut comme le pieux qui fait la moitié du moule on retire le pieux, on met une barre de fer atraver le moule qui porte sur chaque coté du moule, puis on remet la pointe de la pince (mention marginale : cette pince se nomme arbre) sur le millieu de la barre de fer pour terminer le moule. Ce moule étant bati on le polie bien tout autour avec le calibre et une terre qui est délaiyée avec de la crotte de cheval, puis on allume du feu dans le moule pour le faire bien sécher, qui soit même cui comme de la brique.
Après on découpe le calibre de l'épaisseur du métaille qui fait la cloche, on remet le calibre à sa place puis on le tourne on employe la même terre bien délaiyée toujours mêlée de crotte de cheval, on aplique cette terre molle sur le moule qui est bien sec, quand l'épaisseur de métaille est bien formé, on le fait bien sécher au moyen du feu qu'il y a toujours dans le moule on le polie bien avec le calibre en le faisant tourner et en bouchant bien tout les petites fentes qu'il aurait pu se faire en séchant il devient dur comme un marbre bronsé.
Après quoi le fondeur fait ses inscriptions qu'on lui a donné pour chaque cloche, il a des caractaires de lettre fait en bois, il forme ses mots avec ses lettres en bois puis il aplique sur ces mots de la cire mêlée avec un peu de suif après l'avoir trempée dans de l'eau chaude pour l'amolir, il pose cette cire sur ces lettres en l'apuyant fortement avec ses pouces pour la faire entrer dans les lettres, il la retire de suite, les lettres sont formées en cire, il coupe la cire qui dépase les lettres, après il va les poser sur les cloches quand ces lettres sont bien posée tous que son inscription est bien faite il fait découper son calibre de l'aipaiseur qui veut donner à la chemise.

Illustration issue de l'Encyclopédie de Diderot et la maquette de la cloche avec son calibre

Après il détrempe une terre très claire qui'il écarte avec des plumes d'oie sur son inscription et par tout ces cloches. C'est le commencement de la chemise, aussitôt que cette couche est sec il en écarte une autre qui fait toujours sécher avec le feu qui est dans le moule, quand il a bien couvert ses lettres et ses cloches avec ce liquide de l'épaisseur d'un centimètre il fait mortier bien plus épai qu'il aplique dessus avec de la filace en branche qu'il aplique bien au tour de la cloche toujours en tournant son calibre qui est chantourné de l'aipaiseur de la chemise qui peut avoir huit ou dix centimètres suivant la grosseur de la cloche, quand cette chemise est bien chauffée toutes les lettres ses trouvent formée dans la chemise au moyen de cette terre très liquide des premières couches que le fondeur a écartés, le moule étant bien chaud fait fondre la cire, et les lettres sont formées dans ces couches de terre liquide.
Ensuite il fait un bourlet au millieu de la hauteur de la chemise qui soÿe d'un pouce pour mettre une corde qu'il tourne autour et qu'il atache sur le haut de la chemise pour l'enlever, on enlève cette chemise avec une chèvre de charpentier, on dépose cette chemise sur des morceaux de bois qui traverssent le troux.

Après le fondeur remplie les petites fentes s'il y en a puis il blanchie le dedans de la chemise avec des cendres de lesive bien délaiyée, là on voit l'inscription et les lettres qui sont très bien formée dans l'intérieure de la chemise. Ensuite le fondeur retire la terre qui est autour du moule qui forme l'épaiseur du métaille qui fait couler pour faire la cloche. Cette épaiseur de terre se retire très bien et quitte très bien le moule au moyen du suif qu'il employe en finisant son moule, et ne finisant l'aipaiseur de la terre que le métaille remplace pour que la chemise puisse se détacher.
Après quoi il ne reste donc plus que le moule qui forme l'intérieur de la cloche; quand le moule et la chemise sont bien apropié le tout blanchy avec de la cendre de lésive bien claire, on remet la chemise bien dans la place où elle était au moyen de repaires qu'il fait pour se reconnaître, il reste à faire les ances.
Pour faire les ances il fait des moules creux avec de la terre de la grosseur qu'il faut que les ances soit fort, suivant comme la cloche est forte, et toujours détrempé avec de la crotte de cheval, il les fait bien sécher puis il les taille comme il faut avec son couteau, ensuite il a de la terre détrempé avec de la bourre, il enveloppe ces modelles d'ances avec cette terre épaisseur de trois centimètres, il les fait bien sécher ensuite il enveloppe les deux autres faces qu'il rajuste contre les premiers qu'il fait encore bien sécher, étant bien sec il sépart ces deux enveloppe il retire le modelle de terre qui était dedant puis il racemble les deux envelope qui forme un caré vide ou creux de la grosseur des ances, il fait six ances de chaque cloche de cette manière.
Après il rasemble les six ances dans une enveloppe de terre qu'il les tient bien tous les six, il les fait tous sécher au feu comme s'ils étaient cuite. Ce qui forme la tête de la cloche. Il ajuste bien cette tête sur le haut de la cloche sur la quelle il ajuste avant l'agneaux du battant qui est en fer qui se trouve prie au millieu des six ances, il reste un troux sur le dessus de la tête des ances pour couler le métaille afin de emplire toute la cloche et les ances, ce qui ce fait en deux ou trois minutte par cloche.
Pour faire fondre le métaille il creuse un troux d'environ deux mètres de long sur un mètre de large et un mètre 50 centimètre de profondeur, il fait son fourneaux au dessus de ce troux batit en brique et le four qui contient le métaille tient après le fourneaux le tout bien batit en brique et cintré. Il laisse un trou sur le caintre du fourneaux d'environs 15 centimètres caré pour passer le bois.

 

Dessin de Pierre Louis Pilliot : Aperçu d'un fourneau pour fondre les cloches.
Fourneau où est le feu / Four où est le métail / Cheminée / cloche / La flamme rabat partout le four et fait fondre le metail. Cette flamme sort par le haut des cheminées quelquefois de deux mètres de haut


Puis il fait un four aussi en brique aussi cintré à la même hauteur du fourneau et qui tient au fourneau avec une cheminée de chaque coté du four de manière que tout la flamme du fourneau passe par tout le four sur le métaille qui est dedans. la force du feu fait sortir la flamme par le haut des cheminées qui sont chaque coté à l'autre bout du four près des cloches, les cheminées ont deux mètres de haut, la flamme passe bien par le haut des cheminées. Aussi deux mètres, il y avait des conduit fait en brique aller dans les cloches. Ainsi le métaille de trois cloches a été fondu en quatre ou cinq heures d'horloge. Il y avait dans ce four le métaille de la grosse cloche de Coulommier de 2900 livres. Celle de Boissy a été fondue séparément en 3 heures elle paise 1200. Tout ce métaille étant fondu était rouge comme du feu. J'ai mie un morceau de bois le bout dans les conduit le feu flambait de suite et il coulait comme de l'eau.

Journal de Louis Pilliot commencé en 1767 poursuivi par d'autres instituteurs de la famille AD 77 279 J 1

 

La réalisation d'une maquette avait constitué une annexe d'une recherche historique à partir de photos du baptême de la nouvelle cloche de la Chapelle Rablais en mars 1953. Le baptême, la maquette et des "bavardages et bricolages" à partir d'expressions contenant le mot cloche, avaient donné lieu à un CDrom dont je pourrais envoyer les fichiers à ceux qui seraient intéressés.

Quant au chat qui frappe la cloche, il fait référence à Félix, ancien maire de la Chapelle Rablais ayant connu l'Ancien Régime, la Révolution, Napoléon, la Restauration sur lequel nous avons aussi fait des recherches ayant donné naissance à un autre CDrom. Tout ceci commence à dater et ne nous rajeunit pas !

 

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