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Deux sens du terme
Mainmorte

Le mot de «mainmorte » avait deux sens : tantôt il désignait la situation de ceux qui vivaient dans une condition se rapprochant plus ou moins du servage ou bien il désignait les groupements tels que congrégations religieuses, communautés, douées du privilège de pérennité. Leurs biens ne se transmettant pas par succession, les seigneurs dans la mouvance desquels ils possédaient étaient privés des droits de successions qu'ils eussent perçus si ces biens n'étaient point passés en mainmorte. En conséquence, ces biens étaient grevés d'un droit d'indemnité envers le seigneur, appelé «homme vivant, mourant et confisquant». Les gens de mainmorte devaient désigner au seigneur une personne, considérée comme fictivement propriétaire des biens, afin que sa mort donnât lieu à un droit de rachat. De là l'expression d'homme vivant et mourant : vivant, parce que pendant sa vie il devait toutes les redevances personnelles et tous les services dus par le détenteur de ce bien ; mourant, parce qu'à sa mort la prestation d'hommage, l'aveu et le rachat étaient dus. On ajoutait confisquant pour que, en cas de félonie, s'exerçât le droit de confiscation seigneuriale.
Jean Bourgeon Un village au Pays Nantais Treillières Première partie : Des origines à la Révolution Chapitre 7

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