[Le seigneur] a donc, sur les terres relevant
de ces seigneuries (les mouvances), une propriété éminente
(des droits), à ne pas confondre avec la propriété
utile (la possession du bien fonds). Cette dernière appartient
aux paysans et autres bourgeois.
Parmi les mouvances on distingue les tenures nobles et les tenures roturières
ou eensives. La qualité (noblesse ou roture) tient à la
terre et non à son propriétaire ; il y a des tenures nobles
possédées par des roturiers et vice versa...
... Ces "terres nobles tombent à rachat à la seigneurie
de Treillières" selon les termes de l'aveu ; c'est-à-dire
qu'en cas de succession ou de donation entre vifs, le seigneur de Treillières
perçoit un droit en argent proportionnel au prix de la transaction.
Les terres roturières ou censives sont également grevées
de droits récognitifs. Ce sont des cens payables en argent, et
des droits versés en nature. La quasi totalité des terres
de la paroisse sont des censives, exceptées les terres nobles
et le village de la Lceuf qui, à l'égal des terres nobles,
tombe a rachat et doit en signe de soumission au seigneur "un homme
vivant".
Jean Bourgeon Un village au Pays Nantais Treillières Première
partie : Des origines à la Révolution Chapitre 7
