Deux cent un papiers jaunis gardent la mémoire des voyageurs de la première moitié du XIX° siècle: ceux qui devaient s'éloigner du village, ceux s'y rendaient ou ceux qui ne faisaient qu'y passer, faisant renouveler leur papier à la mairie.
dictionnaire de l'Académie Française 1694
Encyclopédie Diderot d'Alembert, fin XVIII° siècle
Qu'est-ce qu'un
Passeport pour l'Intérieur?
Dans le monde un peu clos d'une paroisse
paysanne, celui qui ne voyageait pas n'avait pas à prouver son identité.
Il était connu de tous: la parole de deux témoins suffisait
à justifier de son identité, en cas de besoin. Sous l'ancien
régime, seuls ceux qui recevaient un sacrement religieux laissaient
leur trace sur les registres.
Les voyageurs, les vagabonds, les errants représentaient un danger
pour l'ordre établi, il convenait alors de les contrôler. Aboli
en 1791, l'usage du passeport pour l'intérieur fut à plusieurs
reprises rétabli jusque vers 1860 où il tomba en désuétude
sans vraiment avoir été officiellement supprimé. Les
faits graves qui auraient justifié ce rétablissement en 1834/35
étaient les suivants: bataille de rues des 13 et 14 avril 1834 à
la suite d'émeutes populaires à Paris et à Lyon, procès
des deux mille prévenus à partir du 16 décembre. Il est
cependant un fait remarqué par ceux qui ont la pratique de ce domaine
sécuritaire: jusqu'à la fin du Second Empire, le passeport intérieur
fut demandé, sans réglementation spéciale, de tous les
voyageurs "à pieds", ouvriers, journaliers, saisonniers,
allant de ville en ville à la recherche d'un emploi, qui étaient
considérés par les autorités comme faisant partie de
la classe dangereuse pour le pouvoir et les municipalités.
Extrait du courrier des lecteurs de la Revue
Français de Généalogie n°164, juin juillet 2006 où
le site de la Chapelle Rablais est cité p 28: les itinérants
dans la rubrique Cybergénéalogie.