Les Moyeux
par Albert Maumené


A VENDRE

DOMAINE DES MOYEUX

Commune de la Chapelle-Rablais (Seine-et-Marne)
à 65 km. de Paris,
à 7 km. de Nangis (gare d'express),
à 22 km. de Fontainebleau.
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s'adresser à MM. BERNHEIM FRÈRES & FILS
2 rue de l'Arcade, Paris

LES MOYEUX
DOMAINE AGRICOLE DE CULTURE, D'ÉLEVAGE ET DE CHASSE



Un Château tout blanc, du temps de Louis-Philippe, se dresse sur la douce inclinaison d'une pente boisée, dans l'encadrement d'alignements de grands arbres et de futaies, précédé de parterres à la française. De tous côtés, s'ouvrent de grandes échappées sur la plaine d'où le regard embrasse ici des paddocks, là les vastes champs où les attelages assurent le productif labeur de la terre. A l'image des domaines des gentilshommes du XVIII° siècle, prairies et cultures se joignent harmonieusement jusqu'aux abords de la demeure, ajoutant l'intérêt, l'action et la vie d'une exploitation de culture et d'élevage et d'une chasse giboyeuse, à l'adorable tableau des architectures de verdures et de fleurs.
Tout au sortir du petit village de la Chapelle-Rablais qui, à l'instar de tous les villages agricoles, respire un air de prospérité, la route de grande communication de Vinneuf à Gastins s'engage entre de hautes lisses de paddocks qui font présager un vaste domaine. Bientôt, une haute grille se découpe en un vaste hémicycle, flanquée d'un pavillon à l'italienne. Au-delà, s'ouvre une longue avenue droite, accompagnée de larges tapis de gazon, cernés de plates-bandes jalonnées de formes nettes d'ifs taillés, comme autant d'accents, et de deux longues contre-allées aux doubles rangées de platanes.
Cette avenue et son accompagnement, composent un ensemble à la française, de belle allure, vaste premier plan à la blanche architecture d'une demeure qui en est la raison d'être et pour la mise en valeur de laquelle ces arrangements ont été ordonnés. Cette demeure est le Château des Moyeux, centre d'activité d'un vaste domaine de culture, d'élevage, de bois et de chasses renommés que nous allons parcourir.

Lorsque j'ai visité ce domaine, en ce début de novembre, les dernières et larges feuilles d'or vert des platanes achevaient de tomber et jonchaient le sol, alors que toute la magnificence des floraisons avait été fauchée par les froids précoces. Mais les bois qui font à cette demeure un cadre ravissant, n'étaient pas encore dépouillés de leurs frondaisons d'automne. Ils composaient à l'infini de somptueux tableaux de couleurs exquises, où l'or blond des bouleaux aux troncs de nacre et d'argent, jouait parmi l'or rouge des hêtres pourpres et l'embrasement somptueux des chênes, au sommet de hautes branches tout vert-de-grisé par les lichens. Et, pour accentuer la blancheur des façades de ce château, la tête arrondie d'un pin noir, comme celle d'un pin parasol du pays du soleil, les fuseaux élancés des sapins, accentuaient l'intensité de leurs verts sombres.
Si les jardins avec leurs parties découvertes que sont : tapis verts, parterres de fleurs et allées sont disposés pour faire valoir l'architecture de la demeure et s'ordonner d'après elle, ils sont aussi composés pour être vus comme de panoramiques tableaux des fenêtres qui les regardent. Et c'est pourquoi les peintres et les petits maîtres des siècles de grand art et d'intimités pastorales, que furent le XVII° et le XVIII°, reproduisaient les plus célèbres jardins en vues cavalières, tels qu'on les voyait en les dominant des fenêtres de la demeure. Nous ferons comme eux, tout à l'heure, si vous le voulez bien, pour découvrir les ordonnances de verdure des Moyeux, qui sont un des charmes de cette terre.
L'architecture du Château est classique, mais réalisée dans l'esprit du temps de Louis-Philippe. Elle témoigne, par quelques-uns de ses détails, de l'esprit utilitaire d'alors, si appréciable aujourd'hui. Il se compose d'un corps de logis central, coiffé d'un toit à la Mansard, avec deux ailes légèrement en saillie. Dans les façades blanches, s'ouvrent dix fenêtres de front et des balustrades en fer à grands croisillons de style bas Empire-Restauration, des perrons, mettent de plus des lignes nettes.
Sur la façade qui regarde le couchant, la saillie hémi-circulaire qui prolonge le grand salon central, permet au regard de rayonner de celui-là sur l'extérieur et met une agréable variante dans les lignes de cette façade. Posé comme sur un socle, du côté sud, le Château se hausse encore sur le soubassement de son sous-sol, ce qui permet de dominer et de détailler du perron ou du rez-de-chaussée, les ordonnances qui l'encadrent.

Le Château des Moyeux possède ses lettres de noblesse. Construit en 1848, au centre de cette vaste terre, il appartint à M. de la Tour-Maubourg, avant de devenir la propriété de M. Bure, trésorier particulier de Napoléon III. M. Bure ayant suivi la famille impériale en Angleterre, vendit son domaine à M. Debrousse qui l'habita pendant vingt-sept ans. Son fils, M. Hubert Debrousse. légua ce domaine à l'Administration de l'Assistance Publique qui, à son tour, le vendit à Mme Rigaud en 1900. Vous concevez que le domaine des Moyeux n'était, au point de vue de ses aménagements et de ses fermes et surtout de sa chasse, nullement comparable à ce qu'il est aujourd'hui, car c'est à partir du jour où Mme Rigaud en devint la propriétaire, que furent entreprises et successivement réalisées, les améliorations constantes qui en font le domaine modèle et moderne que nous allons contempler.
La façade principale du Château regarde le levant, précédée d'un large perron qu'abrite une vaste marquise. Trois portes à double battant donnent accès au vestibule, vaste pièce claire, aux murs garnis de trophées de chasse : 60 têtes de cerfs, sangliers, etc..., évocation des magnifiques tableaux enregistrés aux cours des journées de chasse, et avec lesquels s'harmonisent les dinanderies armoriées de cuivre rouge patiné.
A droite, part le grand escalier desservant les étages, dont le palier de départ est garni de 26 têtes d'animaux, d'une fontaine-lavabo ancienne et d'un grand porte-fusils. Le rez-de-chaussée est réservé aux pièces de réception. Dans l'axe du vestibule s'ouvre le grand salon, dit des Maréchaux, qui regarde le couchant, flanqué à droite de la bibliothèque tendue de tapisseries, qui la fait communiquer avec la vaste salle à manger. Celle-ci se complète d'une autre petite salle à manger de famille; toutes deux occupant ainsi la façade latérale Nord, s'éclairant aussi sur les façades Sud et Ouest. A gauche, est le salon de famille, une salle de jeux et un grand cabinet de travail, dont les fenêtres regardent le Midi. A gauche du vestibule est le salon d'attente auquel succède un vestiaire-lavabo.
Le salon des Maréchaux qui par ses trois baies en pans coupés, dessine sa saillie en hémicycle sur le parc, a beaucoup d'allure avec sa cheminée de marbre blanc, que couronne une grande glace sans tain; sur sa tablette, le buste de Napoléon Ier, en marbre blanc, est accompagné de candélabres et flambeaux en bronze doré Empire et Restauration. Au-dessus de la cimaise blanche, sur un papier blanc aux palmes d'or Empire, sont disposées régulièrement, avec une originalité très marquée, 267 miniatures à cadre noir, portraits de Napoléon I° et de l'Impératrice Eugénie, de Maréchaux, officiers et célébrités du Premier Empire.
Le mobilier: canapés, lauteuils et chaises, est de style Empire en bois laqué blanc et or, garni de damas rouge et or et estampillé du nom du célèbre ébéniste de l'époque impériale, Jacob. Une harpe en bois noir et or se complète de son pupitre à musique en acajou Empire, encore une évocation de la grande Epoque Napoléonienne. Le beau lustre bronze et cristaux, d'admirables appliques de bronze doré 3 lumières, des pièces de porcelaine de Sèvres et des cristaux, un tapis octogonal d'Aubusson à fleurs, tous ces objets du style Empire le plus caractérisé, soulignent l'unité de ce salon. Une très grande table de noyer clair trône au milieu de la bibliothèque, tandis que sur les 3 côtés, trois corps de bibliothèques bas, grillagés, en chêne, entièrement garnis d'oeuvres complètes de maîtres contemporains et classiques, dégagent le fond de tapisseries verdures d'Aubusson. Sur le dessus de ces bibliothèques sont disposés des plats d'étain, des porcelaines de Chine, Japon, Delft.
Ce sont aussi des tapisseries verdures d'Aubusson, dont quatre à personnages, des plats, assiettes, plaques en Faïence et porcelaine de Chine et de Delft, qui garnissent la salle à manger, alors que de part et d'autre de la grande table un important dressoir fait face à la belle cheminée.
Une large baie s'ouvre sur la petite salle à manger, plus intime, elle-même parée de tapisseries à sujets, d'animaux, de céramiques, porcelaines de Chine, du Japon, de Delft.
Salon de famille, salle de jeux et cabinet de travail sont à leur tour confortablement meublés et arrangés pour la causerie et les distractions de compagnie. De belles estampes de Sem se succèdent sur les murs.
Montons le grand escalier pour avoir le plaisir de contempler un arrangement de palier avec une fontaine ancienne en cuivre rouge, centre d'un panneau qu'ornent un baromètre de bois sculpté et doré Louis XVI et de belles pièces de ferronneries. De superbes tapisseries d'Aubusson, une chasse à courre au cerf à personnages Louis XV, une chasse aquatique au sanglier à personnages Louis XVI, etc., font du palier un coin de repos ravissant.
A droite et à gauche, partent les deux couloirs de service qui desservent les huit chambres de maîtres, avec cabinet de toilette; deux salles de bains, etc...
Au second étage sont: 5 chambres de maîtres, dont 3 avec cabinet de toilette, 4 chambres de domestiques, 1 salle de bains, 2 W.-C, 2 débarras, 1 lingerie.
Dans une demeure de campagne qui peut être habitée toute l'année, les facilités de service et de confort sont de tout premier ordre. C'est pourquoi les sous-sols, où l'on accède par un escalier extérieur sur la façade Nord et un escalier intérieur partant du 2e palier à droite du vestibule, comprennent : cuisine, office, salle à manger des domestiques, cabinet de débarras, monte-charge, grands calorifères pour le chauffage central et la distribution de l'eau chaude, soutes à charbon, glacière et machine à fabriquer la glace, 3 caves, une salle à gibier. L'eau filtrée est distribuée partout sous pression, même au jardin et envoyée par une machine élévatoire à vapeur dans un réservoir situé derrière le château. La lumière électrique est fournie par un groupe situé dans les communs et toute une série de lignes téléphoniques assurent les communications avec le réseau, les dépendances, la ferme, la faisanderie, etc...
Montons à l'étage et, des fenêtres des chambres, contemplons le paysage décrit : Voici, éclairés par la scintillante lumière du matin, au premier plan, le parterre à la française; les grosses broderies se découpent en relief sur le tapis de gazon que du printemps à l'automne, des fleurs parent de ravissantes couleurs. De beaux arbres du jardin paysager d'autrefois l'encadrent, tandis qu'au-delà se profile la longue avenue d'arrivée, flanquée à distance de sa double rangée de platanes qui encadrent le regard comme de longs portants. Le spectacle change devant la façade postérieure. Le tableau est plus simple, mais brossé dans une note grandiose. C'est surtout l'après-midi et au soleil couchant, lorsque les grandes ombres portées des grands arbres s'allongent sur le sol, qu'il vous faut en jouir. C'est d'abord, au premier plan, un vaste hémicycle de verdure qui, au-delà, s'allonge en un tapis vert comme ceux que Le Nôtre, l'incomparable maître des jardins du grand siècle, créa si majestueusement à Versailles comme à Vaux, ou d'une façon moins fastueuse mais aussi noble, à la Mésangère et dans tant d'autres lieux. Et ce long tapis vert, avec son encadrement de hautes futaies, constitue une de ces échappées qui conduisent le regard sur le paysage lointain. Mais, avant son départ, des allées rayonnent en patte d'oie qui s'enfoncent dans le bois. A gauche, l'une d'elles aboutit à une belle construction toute blanche : c'est une chapelle moderne, de style néo-roman, qui est l'œuvre d'un véritable artiste archéologue.
Contemplons aussi des fenêtres du Ier étage le tableau au Midi qui se déroule devant nos yeux. Voici un grand tapis vert écoinçonné de broderies, de la Roseraie, traitée en jardin creux, qui s'étend devant l'orangerie. Elle met par son architecture une forme dans le paysage et fait jouer dans la lumière frisante ses pierres ocrées et ses briques rosés. A gauche, miroitent des vitrages. Ce sont ceux des serres et du jardin d'hiver, élément d'intérêt pour la promenade, auxquels succèdent les ordonnances productives d'un vaste potager - fruitier et les alignements aux cimes rondes d'un grand verger de pommiers, tandis que les futaies font à tout cela, on cette fin d'automne, une ceinture de frondaisons roussies, mordorées par la bise saisonnière.
Lorsque le château fut bâti, les grands parcs paysagers étaient à la mode, aussi les allées sinueuses durent aboutir jusque près de la demeure. A ce moment aussi, la grande grille d'honneur s'ouvrait tout près du château, flanquée à droite et à gauche de deux chalets qui demeurent encore. Mais les ordonnances d'une création plus récente ont donné plus de dégagement, plus de noblesse au cadre.
Malgré l'ampleur du cadre, ne croyez pas que de grandes surfaces ont été réservées aux parterres et aux tapis verts. Les ordonnances de verdures et de fleurs, purement de plaisance, se bornent aux deux longues perspectives architecturées, au-delà de chaque façade principale, et de celles de la Roseraie au Sud-Est. En effet, comme au XVIIIe. siècle, prairies, terres de culture, bois, se joignent, s'incorporent immédiatement tout naturellement, sans heurt, ajoutent au plaisir de la contemplation le puissant intérêt de l'activité rurale et de toutes ses sources de produit et de rapport.
Il nous faut aussi regarder le Château vu de trois quarts de l'allée en terrasse, qui, au Sud-Est, limite le coin miroitant des serres et permet au regard de dominer le vaste tapis vert aux broderies florales, qui met en valeur les arrangements latéraux d'une ravissante roseraie.
De ce point, il se hausse sur le double socle de son terre-plein en terrasse et de son soubassement. Mis en valeur par le grand repos de ce tapis vert, par le mur de terrasse dans l'axe duquel s'ouvre le grand perron du jardin, il s'encadre de très beaux arbres dont l'intensité verte souligne la blancheur des façades. Et, sur celles-ci, les balustrades à grands motifs losanges et à croisillons, l'imposte aux petits bois rayonnants des portes d'entrée, sous la marquise, sont autant de rappels des styles Empire et Louis-Philippe.
Mais l'intérêt de tout cela se limiterait à la beauté du lieu si comme cela doit être aujourd'hui plus qu'hier, une telle demeure de plaisance n'était capable de procurer d'autres satisfactions; par conséquent, si elle ne se complétait de ce qui en est la raison d'être, pour lui constituer les approvisionnements de ses hôtes, ses sources de produits et de revenus, par ses cultures et ses élevages, et les distractions sportives de tout gentilhomme campagnard dont la chasse est la plus noble.
Une terre d'autrefois comportait des jardins fruitiers, des potagers, une exploitation agricole et d'élevage, des vergers de pommiers ici, des vignobles là-bas; sa chasse et son vivier fournissaient les compléments nécessaires à la table du châtelain. Ainsi doit-il en être aujourd'hui, et les Moyeux réalisent ces conditions.
Tout proche du château s'ordonne le jardin d'utilité; potager et fruitier et s'élèvent des serres et des abris vitrés, dans lesquels, en toute saison, s'épanouissent les fleurs, mûrissent des raisins ambrés, et croissent les primeurs délicates. Toutes proches encore s'étendent les prairies du haras. Dans les lointains, toute l'activité des champs se révèle par les attelages de chevaux et de bœufs en action, tandis que, dans une vaste ferme, la ferme de Tournebœuf, équipée d'une façon moderne, des troupeaux de vaches laitières, de moutons, de porcs, de volailles, etc... accroissent la valeur d'un tel domaine. Poursuivons notre visite détaillée à toutes les organisations dont l'intérêt et le rapport ne peuvent vous échapper.
Avant de pénétrer dans le château, nous avons vu des groupes de constructions qui en sont les immédiates dépendances. Regardons-les de plus près. Voici à droite, en retrait, de robustes constructions en briques et pierres et un charmant pavillon que l'on croirait enlevé d'un paysage normand. Ce sont les bâtiments du haras. L'entrée des parterres est flanquée à droite et à gauche de deux chalets en briques à grands balcons de bois découpé, si à la mode sous le second Empire. A droite encore, s'allonge le pavillon de chasse, avec sa grande salle des chasseurs, tandis qu'au-delà sont la régie et ses annexes, une remise lavoir et plus loin, à l'extrémité de la longue cour pavée, de beaux communs en briques et leur grand hall vitré, remise d'autos et de voitures.
A gauche, derrière la maison du jardinier, est l'ancienne orangerie et l'importante surface miroitante du groupe de serres et du jardin d'hiver, au-delà duquel s'étend le spacieux jardin potager fruitier. Celui-ci est précédé de murs de refends pour abriter les espaliers de vigne et de pêchers, avec leurs auvents vitrés reliés par un arrangement de portiques du côté du parterre de l'orangerie.
L'ancienne orangerie est un grand bâtiment comprenant en bas une resserre à outils, au premier des chambres de jardiniers, un fruitier, une chambre à graines. Perpendiculairement se dresse une longue enfilade de bâtiments; celui du milieu est une serre, avec de chaque côté : écurie, remise à outils, hangar, cave à légumes, clapiers. Adossé à ces derniers, le jardin d'hiver planté de palmiers, de cycadées, regarde l'ouest. En contre-bas et en face la serre des orchidées est chauffée par un thermosiphon spécial. Perpendiculairement à cette dernière et de chaque côté, parallèles au jardin d'hiver, sont deux séries de trois serres : serres à vignes, chasselas de Fontainebleau, chasselas rosé, Frankenthal, qui l'automne s'emplissent de chrysanthèmes. Les autres sont à l'usage de serre froide, de serre à œillets, à plantes, à beau feuillage coloré et la dernière à multiplication. Aussi, fruits exquis, fleurs, plantes décoratives pour la maison, plantes ornementales pour les parterres ont ici leur laboratoire. L'orangerie, grande construction en briques et pierres à colonnades et à balustrades à l'italienne, à la toiture toute en plomb, abrite de beaux camélias, et les orangers qui, l'été, s'alignent devant le château. Elle sert de fond au tapis vert en creux de la vaste roseraie (de création récente 1912) tandis qu'un verger s'étend au-delà.
Le potager fruitier est organisé sur deux hectares; ses allées sont bordées de contre-espaliers de poiriers et de pommiers. Avec ses 270 châssis, il assure l'approvisionnement du château et des dépendances en fruits de choix, en primeurs délicates et en plantureux légumes. Faut-il ajouter qu'avec un autre très grand verger à gauche de l'allée d'arrivée, les provisions de fruits à cidre sont assurées?
Tout cet ensemble est en partie incorporé dans le parc du château clos de murs, qui comporte 10 hectares de surface découverte et 10 hectares de bois de haute futaie. Immédiatement hors de ces limites, s'élèvent les constructions du haras dont les paddocks s'étendent sur 20 hectares. Ils sont entourés de robustes lisses et occupent tous les emplacements; à droite de la route des Montils, des deux côtés du haras, à droite et à gauche de la route de la Chapelle-Rablais, jusqu'à la grande avenue du château. On les découvre du château et une belle allée bordée de marronniers y conduit.
Les bâtiments neufs du haras s'agencent en deux groupes en équerre que séparent les deux grands compartiments de la cour bordée de tilleuls taillés, avec, faisant pendant à une des ailes, un charmant pavillon normand. Ce pavillon normand est le logement du Stud- Groom. La grande salle renferme 12 boxes, 1 chambre de palefrenier, la cuisine pour les chevaux, les magasins à, grains, 2 bûchers, la sellerie, au-dessus des boxes 1 grenier et 4 chambres; la petite aile comprend 6 autres boxes. A 3oo mètres du haras, au milieu des paddocks, est l'infirmerie des chevaux comportant 4 boxes et 1 chambre. Plus loin un abri dormant avec toit en chaume ajoute encore une autre ravissante silhouette normande.
Tout un réseau de routes, de chemins de grande communication et de chemins privés, quelques-uns rayonnent du château et des chemins de culture desservent ce beau domaine de 963 hectares, qui s'étend sur plusieurs territoires. Ils passent tantôt à travers des taillis et futaies, tantôt à travers la plaine coupée de bouquets de bois destinés à abriter le gibier et qui donnent la vraie physionomie à ces terrains de battue et de chasse devant soi. Comme dans tout domaine bien compris, les allées et chemins découverts sent bordés de deux rangées d'arbres, d'essence forestière ou fruitière, telle la "Belle Allée" qui part du château pour joindre la route de Mormant.
L'exploitation agricole et d'élevage mérite toute notre attention. Son centre d'action est la très importante ferme de Tournebœuf située a la jonction de la route de Melun à Dannemarie et du chemin de grande communication qui va à la Chapelle-Rablais.
L'entrée principale de la ferme donne sur la route de Dannemarie à Melun, sur une vaste cour herbeuse, accompagnée à droite et à gauche de deux très importants bâtiments parallèles perpendiculaires à la route. Une seconde entrée sur la route de Nangis à Montereau donne accès dans une troisième cour, qui communique d'ailleurs directement avec les deux autres.
L'ancienne ferme dont les bâtiments s'agencent en fer à cheval sur trois côtés et dont le quatrième côté s'ouvre entièrement à l'Ouest, occupe le centre du vaste triangle sur lequel s'agencent les constructions. Elle est flanquée, cette ferme:
1° à gauche, par une autre vaste cour herbeuse, la cour des bergeries, celle dans laquelle se trouve l'entrée principale et l'abreuvoir, limitée latéralement par les deux grandes bergeries, à l'Est et à l'Ouest, dont celle située à l'Ouest est dans le prolongement d'autres constructions;
2° à droite, par la cour du matériel et des ateliers de l'exploitation : salle des machines, maréchalerie, salle de préparation des aliments, reserve des betteraves, grenier à menues pailles, grand hangar qui abrite les instruments, parquets pour les volailles de races.
Perpendiculairement aux bâtiments de l'ancienne ferme, orienté du Nord au Sud, par conséquent face Est et Ouest, un très long bâtiment s'allonge sur toute la longueur des trois cours qu'il limite vers l'Ouest avec de larges passages ménagés entre cette aile et l'extremité de celles de l'ancienne ferme. Son ampleur fait paraître cette dernière toute menue, malgé son importance et ajoute au pittoresque de l'ensemble, le caractère d'une exploitation industrialisée parfaitement comprise.
Parallèlement à cette aile, dont nous verrons tout à l'heure l'affectation, toute une travée de vastes hangars sont construits, séparés par de longs espaces, dans lesquels sont engrangées toutes les récoltes. Ils s'allongent au-delà d'une autre très vaste cour herbeuse, en partie affectée à des paddocks. Cet agencement très étudié, isolant chaque construction est une mesure prudente contre l'incendie; de même qu'en groupant les récoltes sur place, il permet d'effectuer mécaniquement, les battages et les manutentions grâce à la force motrice produite par la ferme même, dans les meilleures conditions de rendement et en utilisant la main-d'œuvre du personnel, lorsque le mauvais temps interrompt momentanément les travaux des champs.
Maintenant que nous connaissons d'ensemble la topographie du lieu et que nous avons situé les groupes des bâtiments d'exploitation, dans le plus parfait état d'entretien, ce qui est important aujourd'hui et démontre une sage gestion, visitons-les séparément, voyons leur affectation, leur aménagement et leur contenance.
Le bâtiment du fond de l'ancienne ferme, au centre duquel s'élève un important pavillon d'une très aimable physionomie, est une des écuries, flanquée d'un passage qui communique avec le potager. Dans l'aile Nord se succèdent une plate-forme bascule, la laiterie beurrerie parfaitement équipée, le passage entre la première et la seconde cour, la maison d'habitation du chef de cultures, puis les écuries, dont les stalles, limitées par de grands bat-flancs, permettent de loger facilement les 3o chevaux; puis viennent les chambres de charretiers. L'aile droite abrite une écurie à boxes avec chambre de palefrenier, la bouverie pour 12 bœufs charolais, puis la vacherie où se trouvent 5o vaches normandes. Derrière ces bâtiments, d'autres plus petits et communiquant avec eux, abritent 7 veaux et 2 taureaux normands, réservés exclusivement au service de la ferme. De vastes greniers au-dessus sont équipés pour faire la préparation, le nettoyage et le triage des grains, d'un moteur électrique avec sa transmission actionnant : 1 concasseur, 4 tarares et 1 trieur. Dans le fond est la fosse à fumier parfaitement agencée, avec sa citerne et pompe à purin et dont vous pouvez juger de l'importance, puisque la valeur de cet engrais, établie d'après le prix de l'unité d'azote, de potasse et d'acide phosphorique, se chiffre aux environs de 55 frs la tonne. Enfin, le bâtiment principal en retrait abrite une vaste écurie au rez-de-chaussée avec d'importants greniers au-dessus.
La première cour, en entrant, comporte une vaste bergerie pour 5oo têtes, qui est affectée à l'important troupeau de moutons southdown, cette race précoce, remarquable pour la production de moutons de premier choix, dont on fait les délicats prés-salés.
A gauche est le chenil, tandis que s'allonge l'aile des bâtiments perpendiculaires à la route, affectés:
1° à la grande bergerie, pour 600 têtes, abritant 521 moutons dishley-mérinos et contenant les cases des béliers;
2° l'agnellerie pour 600 sujets;
3° aux compartiments de l'élevage de volailles divisés en deux travées par un couloir surélevé sur lequel s'ouvrent les pondoirs. Sur la façade Est donne le poulailler sur deux étages et sur la façade Ouest, le colombier, les salles d'incubation, d'élevage et d'engraissement. Le poulailler abrite un beau troupeau de 200 poules Faverolles. Cette race de volailles qui fournit de si beaux poulets fins et précoces, dits de Houdan, remplit en plus ici, son rôle de pondeuse précoce et d'hiver, grâce à une très ingénieuse installation de chauffage central qui ne nécessite pas un kilogramme de charbon. De véritables radiateurs sont en effet réalisés sous la forme de grandes baies grillagées dans le mur de séparation de la bergerie, directement sur le couloir et dans le poulailler des pondeuses, par lesquelles, grâce à la situation à l'étage du poulailler, la chaleur monte de la bergerie et des moutons et se répand partout.
4° A un large passage charretier, ménagé face à la cour de l'ancienne ferme, permettant d'accéder aux hangars de récoltes.
5° A la porcherie de 6 cases, desservie par un couloir intérieur séparant le bâtiment en deux parties, avec affectation de l'autre partie à une écurie et au vaste magasin des engrais chimiques.
6° A une vaste remise pour l'attirail de culture qui abrite: 2 charrues butteuses, 5 charrues araires, 5 brabants (dont 2 à bœufs), 1 charrue défonceuse à bascule, 2 cultivateurs canadiens à 12 dents, 8 jeux de herses en fer, 2 croskill, 6 rouleaux, 2 distributeurs d'engrais, 6 semoirs, 6 faucheuses en vert, 3 faneuses à râteaux, 5 moissonneuses lieuses, 1 batteuse botteleuse électrique, avec appareil pour mettre la menue paille en sac, 2 rouleaux routiers, 3 tonnes à purin, 1 pulvérisateur à sanves, 1 broyeur et 1 pressoir à pommes; comme matériel roulant: 2 tapissières, 10 grandes fourragères, 1 grand chariot, 8 tombereaux, etc., etc...
A l'extrémité de cette immense travée, s'élève un autre bâtiment comportant une scierie électrique avec hangar à bois.
La deuxième travée de bâtiments, encore plus vaste, forme la base du triangle et s'aligne sur toute la longueur de celle-ci, de la route de Fontainebleau à Nangis. Elle comporte 3 immenses granges hangars d'impotance égale, en enfilade, séparées par de grands espaces vides occupés par des paddocks. Ces hangars s'ouvrent à l'Est, ce qui protège les récoltes de la pluie d'Ouest. Le premier est pour l'avoine, le second pour le blé et le troisième pour le fourrage.
En face du grand hangar du matériel s'étend la troisième grande cour, la cour des installations mécaniques, qui comporte un groupe de quatre bâtiments sur deux rangées. Voici d'abord la mélangerie à betteraves, équipée d'un moteur électrique actionnant : un brise-tourteaux, un hache-paille, un décrotteur coupe-racines. Le grenier, au-dessus, est affecté aux provisions de menue paille qui tombe directement par une trémie. Ainsi la préparation des aliments est assurée rapidement avec le minimum de main-d'œuvre. Le bâtiment situé à l'extrémité abrite un vaste silo à betteraves avec un chemin de fer à voie étroite pour amener les racines au décrotteur coupe-racines.
En face, est la salle des machines, avec un moteur "Dubridge" 16 HP à gaz pauvre, fourni par un gazogène brûlant du grain d'anthracite, à raison de 90 kilos pour 10 heures, allumage par magnéto et interrupteur; le moteur actionne une dynamo Thomson-Houston (anneau de Gramme) 110 volts, 70 ampères. Une salle contigue contient une forte batterie d'accumulateurs; c'est ce groupe qui fournit l'électricité pour l'éclairage et la force motrice de toute la ferme.
Dans son prolongement, un bâtiment divisé en deux parties abrite l'atelier du forgeron, avec sa forge, moteur électrique, machines à percer, à refouler, à cintrer, enclume, étau, 3 meules; puis un hangar pour le ferrage des chevaux et l'appareil pour ferrer les bœufs.
Dans cette troisième cour sont encore les parquets à volailles réservés au troupeau de poules et coqs Orpington fauve, alors que des troupeaux de pintades blanches, dindons bronzés, canards de Pékin, oies de Toulouse, sont en liberté dans les cours.
Il nous faut souligner l'importance réservée ici aux animaux de basse-cour en sujets de race pure, ce qui est très rare dans les fermes où l'aviculture est par trop négligée. Elle fournit pourtant des ressources et des éléments de recettes appréciables pour une demeure de campagne et pour la vente en sujets gras et en œufs. De même, un important clapier, pour 80 reproducteurs, s'adosse contre la façade de la bergerie et du poulailler. Peuplé de lapins Géant des Flandres, qui permettent d'effectuer des croisements avec le lapin commun, ce clapier approvisionne la ferme et permet de varier très économiquement les menus du personnel.

Aujourd'hui que la question du logement du personnel agricole se pose intensément et dont la réalisation s'impose si on veut fixer celui-ci sur l'exploitation, il est intéressant de souligner que cette question a été résolue aux Moyeux de la façon la plus heureuse et la plus conforme aux données actuelles. Si la Société de la main-d'œuvre agricole, qui désire obtenir du Parlement une loi prescrivant les conditions du logement dans les fermes, se rendait sur la ferme de Tournebœuf et dans le hameau des Montils, elle trouverait son programme réalisé avant la lettre.
Au hameau des Montils, non loin de la ferme, sont une quinzaine de maisons ouvrières avec leur jardin et dépendances; mais l'aménagement le plus original est celui de la ferme. A l'extrémité de chaque écurie est une chambre qui prend jour dehors, en même temps qu'une baie vitrée donne sur l'écurie, permettant aux charretiers de surveiller leurs chevaux, et le lit de tous est fait journellement par une femme de service. Bouverie, vacherie, etc... sont de même complétées de chambres pour les bouviers et les vachers.
Cette ferme est donc complètement et mécaniquement équipée pour une exploitation intensive, en même temps qu'elle est dotée d'un important cheptel bovin, ovin, porcin et même d'animaux de basse-cour dont on ne se préoccupe pas assez dans maintes exploitations, soulignons-le de nouveau. A ce cheptel de vente, s'ajoutent les animaux de trait : chevaux et bœufs, dont dans les conditions actuelles, l'emploi est parfois plus économique que le tracteur, encore qu'ici, dans ces grandes pièces à plat, l'introduction bien étudiée de la culture mécanique est susceptible d'assurer l'augmentation des rendements, en permettant d'exécuter tous les travaux à temps. Tout ici facilite, d'ailleurs, la motoculture.
En plus des animaux de trait, attelages de robustes Percherons et boeufs charolais les troupeaux de vente comportent et fournissent: les 60 belles vaches du Cotentin, 40 veaux, dont 30 sont généralement vendus annuellement, ainsi que 10 à 15 vaches. Le troupeau laitier fournit en outre, de 200 à 3oo litres de lait par jour.
Les deux troupeaux southdown et de dishley- mérinos, berrichons, permettent de livrer 240 agneaux à la boucherie, de réserver, environ 3oo sujets pour le renouvellement annuel d'une partie des 960 sujets et de vendre les 3oo moutons réformés, plus 8.000 kilogr. de laine. Les poulains sont gardés.
Jusqu'alors poulets et œufs ont été surtout consacrés à l'approvisionnement du château; mais en plus des sujets consommés sur la ferme, 160 à 200 lapins sont annuellement vendus. La basse-cour est donc susceptible de donner un rendement plus important.

De ce centre, dépendent 450 hectares de terres cultivées. Ce sont des terres fortes, argileuses, avec lesquelles on obtient de bons résultats grâce aux améliorations entreprises et réalisées par le drainage; aussi, en les marnant depuis dix ans à raison de 20 à 30 m3 à l'hectare. L'assolement adopté est betteraves, pommes de terre ou luzerne avec fumure (fumier et engrais), blé, avoine ou orge, avec, tous les sept ans, une luzerne après l'avoine; aussi les jachères (60 à 70 hectares annuellement autrefois), ont été supprimées.
La rotation culturale s'établit ainsi : 100 hectares de blé, 100 hectares d'avoine, 35 hectares de betteraves fourragères et sucrières; 8 hectares de pommes de terre; 30 hectares de prairies; 57 hectares de luzerne; 20 hectares de trèfle; 7 hectares vesce et trèfle incarnat; 20 hectares de cultures de chasse; remises à gibier: bouquets d'arbres, topinambours, osiers.
Les rendements moyens suivants sont intéressants : blés, 25 quintaux à l'hectare; avoine, 20 quintaux à l'hectare; prairie, luzerne, trèfle : 260.000 kilogr. de fourrage.
Les bois sont exploités méthodiquement, à la fois pour en tirer le meilleur parti et pour satisfaire en même temps les exigences de la chasse. Les 420 hectares de bois sont répartis en 21 coupes de 20 hectares chacune; les coupes sont numérotées de 1 à 21 par voisinage; on coupe successivement les numéros pairs, puis les impairs, pour laisser un abri au gibier. La révolution est de 21 ans, on ne fait jamais de coupe à blanc, on abat tout le taillis et on laisse quelques baliveaux, modernes et anciens de 50 à 100 à l'hectare. Les essences sont peu variées, la grande majorité sont des chênes, puis des châtaigniers, des bouleaux. Le parc comprend une haute futaie; au sud des gros chênes, au nord des tilleuls, des châtaigniers et des chênes.
Les rendements moyens s'établissent ainsi : Pour une coupe de 20 hectares : 700 chênes, 230 stères; 650 stères de bois dur; 40 stères de bois blanc; 300 stères de brigot (90 cm.); 1.300 stères de charbonnette.

Situé au centre d'une région de grandes et belles chasses giboyeuses, les Moyeux est une des plus remarquables entre toutes. On tuait et on tue chaque année : 4.000 lapins de garenne, 1.000 faisans, 200 lièvres, 600 perdreaux, 50 chevreuils, des cerfs et des sangliers.
Le domaine est doté à cet effet d'une organisation bien comprise : centres d'élevage de gibier, de repeuplement et postes de garde.
Le principal élevage, la faisanderie, est située à proximité du château, juste à la limite du parc, adossée au mur de clôture Sud-Ouest, elle comprend : le pavillon du garde-chef qui donne sur un grand hall vitré, puis en enfilade, une remise, une importante travée de parquets le long du mur où sont logés les reproducteurs repris dans les bois.
Le poste de Putemuse comporte aussi des parquets; il est situé sur la route départementale n° 13, de Melun à Donnemarie. Les autres postes sont le Merisier, sur le chemin de grande communication n° 29, de Mormant à Vinneuf; l'Etanson, au milieu de terres et de bois, à proximité de la route n° 13; c'est une ancienne ferme devenue un rendez-vous de chasse, comportant au rez-de-chaussée : salle à manger, cuisine, office; à l'étage, des chambres à donner. Ce rendez-vous de chasse se complète de deux pavillons, dont un pour le logement du garde, écurie, remise, hangar, etc; Frévent, sur le chemin de grande communication n° 67, de Montereau à Rozoy-en-Brie, avec pavillon du garde, deux maisonnettes et une remise.
L'étang de Putemuse ou de la Jouvarderie, à proximité du poste de garde de Putemuse, est aussi à noter. D'une étendue de 4 hectares 50 ares, il est très poissonneux (tanches, carpes, brochets), giboyeux (poules d'eau, canards sauvages), fournissant ainsi des réserves pour la chasse et la pêche. II constitue aussi un but de promenade où des goûters peuvent être organisés sous l'abri d'un vaste kiosque, dans un paysage condensé et charmant.
Un des avantages de la chasse des Moyeux réside dans ce fait qu'elle n'est pas isolée. Le domaine s'encastre en effet au milieu d'autres domaines giboyeux. Voulez-vous connaître ces voisinages, en partant du Nord pour faire le vaste tour du propriétaire? La propriété de Mme Chennevières; Les Brulys à M. Berseon, le domaine des Bordes à M. Dutey Harispe, le domaine de Cotanson à M. de Cernay, la forêt domaniale de St-Germain-Laval, les terres de la ferme des Gargots à M. Touchant, la forêt domaniale de Villefermoy, la propriété de M. Emile Tancelin, la propriété de M. le baron Hottinger. Non loin aussi est la chasse célèbre de Bois Boudran.

Ainsi, les Moyeux réunissent à la fois l'intérêt d'un domaine de rapport, compris et organisé comme doit l'être toute exploitation moderne et modèle de culture et d'élevage, le charme d'une résidence aimable, avec tous les plaisirs pour les yeux, les ressources d'approvisionnement et les facilités de service. Et, comme troisième fleuron, l'attrait des plaisirs sportifs de la chasse et de la pêche; toutes conditions que l'on trouve rarement aussi parfaitement groupées.

  Voir aussi: la ferme de Tourneboeuf
  Le personnel des Moyeux en 1866


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Brochure éditée pour la vente du domaine des Moyeux, vers 1920, succession Rigaud, probablement tiré à part de la revue la Vie à la Campagne d'Albert Maumené.
Document communiqué par M. Amattéis que je ne remercierai jamais assez.