La "balle" du colporteur traditionnel
renfermait tissus, petits objets, livres de la Bibliothèque Bleue...
La hotte de certains montreurs d'images avait un tout autre aspect: passez
la souris sur l'image...
Comme un petit autel portatif, la hotte du montreur d'images s'ouvrait pour découvrir une statue du Saint et, sur les panneaux ouverts, les épisodes les plus édifiants de sa vie.
La petit théâtre de Saint Hubert
que l'on distingue à côté de son cerf.
Les bagues de Saint Hubert
Le théâtre de Saint Hubert
" De Lorraine arrivaient des industriels nomades,
à l'air pieux et contrit, paraissant créés tout exprès
pour venir en aide à la glorification du règne de Dieu. Mais
ils ne voyageaient que par couples, autour desquels grouillaient parfois
plusieurs rejetons.
Leur établissement se composait d'une châsse, dont le principal
sujet était soit une Vierge de pèlerinage plus ou moins richement
habillée, soit la Crucifixion du Sauveur, où sainte Véronique,
tenant le voile de la Sainte-Face, n'était jamais oubliée.
Au premier plan, on apercevait presque toujours le bienheureux saint Hubert
prosterné aux pieds du cerf qui lui apparut dans la forêt,
le front surmonté d'une croix. Enfin, quelques-uns de ces marchands
possédaient un grand tableau peint à l'huile, divisé
en six ou huit compartiments, représentant les divers épisodes
de la Passion de Jésus-Christ. Placé derrière la châsse,
ce tableau les dominait.
Sur une table, recouverte d'un linge blanc, étaient étalés
des bagues dites de saint Hubert, des médailles, des petits livres
de prières, des chapelets : les panneaux de fermeture de la châsse
qui, déployés, lui donnaient la forme d'un tryptique, étaient
également garnis de toute cette bijouterie religieuse. Des bouquets
de fleurs artificielles, avec leurs boules en étain luisant, que
les voyageurs rapportent des lieux de pèlerinage, achevaient de compléter
l'article connu sous le nom vulgaire de bigotage. À chacun des côtés
de la châsse se tenaient les deux époux lorrains, dont l'un,
jouant quelquefois du violon, accompagnait alors de sons langoureux le cantique
de Notre Dame de Liesse, celui de l'Horloge de la Passion, ou bien encore
le cantique si naïf de la Création du Monde.
Entre ces cantiques, psalmodiés avec la plus vive componction, un
temps de repos était toujours employé à la vente. Chacun
des objets achetés n'était jamais remis sans avoir touché
aux endroits les plus vénérables de la châsse, et sans
être accompagné de nombreux signes de croix. "
Jacques-Marin Garnier, Du Colporteur Lorrain et de son Commerce dans Histoire de l'Imagerie Populaire et des Cartes à jouer, Chartres, 1869 /// extrait de images d'épinal RMN catalogue musée du Québec
" Les francs mitoux tombaient en défaillance au coin des rues; les piètres se traînaient sur des béquilles; les malingreux contrefaisaient les hydropiques, et les sabouleux simulaient l'épilepsie en se mettant dans la bouche un morceau de savon. Aux portes des églises et des couvents mendiaient les coquillards qui revenaient d'un lointain pélerinage; les haubains qui avaient été guéris de l'hydrophobie par l'intercession de Saint Hubert; les rifodés, ruinés par les incendies; les mercandiers, qui se donnaient pour des commerçants victimes de la guerre... "
Emile de Labédollière,
le Nouveau Paris 1860
la Cour des Miracles n'existait plus à cette époque.
Colporteur parcourant les campagnes haranaché d'un petit théâtre de Saint Hubert; charlatan bonimenteur, montreur d'images édifiantes dans les foires; il ne manquait plus que le "hubain": mendiant au porche des églises, spécialisé dans la guérison miraculeuse de l'hydrophobie (ancien synonyme de la rage) grâce à l'intercession de Saint Hubert, miracle attesté par un certificat. On le découvre parmi d'autres mendiants spécialisés dans une description de ce qui fut la Cour des Miracles de Paris: