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Petits Paris et nourrissons à la campagne
Morts en passant

"Transportés quelques jours après leur naissance, quelle que soit la saison, à des distances fort éloignées de l’hôpital d’accueil [ou du bureau des nourrices], pas toujours bien nourris ni bien abrités pendant leur voyage, pour être déposés chez des nourrices souvent miséreuses, ces enfants ne pouvaient que payer un lourd tribut à la société qui les accueillait."
Jean Grenier meneur de nourrices pour l’hôpital des enfants trouvés de Paris pdf

Les charrettes des meneurs de nourrices suivaient les grandes routes pour quitter, ou rejoindre Paris, avant de cheminer de village en hameau pour déposer les nourrissons et celles qui les allèteraient. Certains bébés y perdaient la vie. On peut en retrouver la trace dans les bourgs d'étapes où le meneur présentait le petit corps au curé, lui demandant un certificat de décès afin d'en prouver le décès auprès du bureau des nourrices ou de l'hospice. Il est probable qu'il ne prenait pas le temps de s'arrêter en chemin, ne déclarant de décès qu'aux étapes de gîte...

En 1552, Charles Estienne avait publié "La guide des chemins de France" (oui, LA guide..) où il décrivait étapes des routes de Poste. Sur le chemin de Paris à Troyes, sur la route Paris-Bâle, les premiers relais se faisaient à Charenton, Boissy étape pour se restaurer : R. pour Repue, Brie Comte Robert, Guignes, G. pour Gîte, Nangis.. jusqu'à Provins et au delà. Deux siècles plus tard, si on trouve de nombreux actes à Guignes aux nombreuses auberges, on en trouve aussi à Brie Comte Robert comme à Mormant.

(Ci-dessous : le signe ressemblant à un P est en fait un L pour Lieue : deux lieues entre Paris et Charenton, une demi-lieue entre Nangis et la Bertauche (la Grande Bertauche, au niveau de la gare de Nangis, ne pas confondre avec la Petite Bertauche, sur la route de Provins et le bourg de Maison Rouge, malgré l'indication; le Châtel était l'autre seigneurie de Nangis)

Brie Comte Robert

22 janvier 1775
L'an mil sept cent soixante quinze le vingt trois janvier, a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse, un enfant mâle allant de Troyes à Paris décédé hier, appelé Nicolas Antoine ... qu'il nous en ... par l'extrait de batême d'icelui délivré par Fr Burtet religieux mineur conventuel vicaire de l'Hôtel-Dieu dudit Troyes, ledit enfant âgé d'environ un mois, ladite inhumation faite en présence de Nicolas Charles Cochard et André Lemoine soussignés avec nous (Curon, vicaire).

Extrait de Jean Rousseau : La poste aux chevaux ed Amatteis 1994 p 179
À Brie-Comte-Robert, le 23 janvier 1775, Nicolas Antoine âgé de quelques jours, avait été trouvé mort dans le fossé de la route... Un acte de baptême accroché à ses vêtements permettait de connaître son identité... Lisons l'acte d'inhumation cérémonie permise après enquête du bailly... « Acheminé vers Paris... au mois de janvier... dans le panier du carrosse... »
Or ces antiques carrosses étaient constitués d'une caisse principale en osier tressé, d'où le nom de panier...
Le conducteur s'étant rendu compte de la mort de l'enfant s'était débarrassé du corps inerte et transis et l'avait jeté sur le bas-côté de la grande route. (AM Brie-Comte-Robert, registres paroissiaux).

4 janvier 1776
L'an mil sept cent soixante seize le quatre janvier, Pierre Antoine Lenoir décédé hier âgé de cinq jours fils de Pierre Lenoir chef de cuisine et de Marie Suzanne Brossard son épouse demeurant rue Simon Le Franc paroisse St Merry, a été injumé dans le cimetière de cette paroisse en présence de Claude (très sombre...) déclaré ne savoir signer et de ... qui a signé avec nous

21 janvier 1776
L'an mil sept cent soixante seize le vingt un janvier, Joseph Ange décédé hyer âgé de quatre jours sur la route de Provins à Paris fils naturel d'Angélique Mellin domestique de la paroisse Ste Croix de Provins et de Joesph Croutel domestique de la paroisse St Quiriace ainsi qu'il a paru par l'extrait de batême dudit enfant ci joint a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse en présence de Pierre Charles Constant et de Parfait Constant soussignés avec nous.

En marge de l'acte est écrit "Augé" ce qui ne correspond ni au nom de la mère, ni celui du père, erreur du clerc qui annota le registre. Le prénom de l'enfant était Joseph Ange, comme le prouve acte de baptême à Sainte Croix :

17 janvier 1776 Baptême paroisse Ste Croix, Provins 5 Mi 6256 p 58
L'an mil sept cent soixante seize le dix sept janvier a été batisé par nous vicaire soussigné un enfant mâle né du même jour chez Françoise Gaulthier femme de Simon Bacquet manouvrier de cette paroisse, qu'elle nous a présenté, fils naturel d'Angélique Mellin domestique de cette paroisse (Sainte Croix), et de Joseph Croutel domestique de la paroisse de St Quiriace, suivant que laditte Gauthier nous a assuré que la mère avoit fait sa déclaration en justice. Le parrain et la marraine qui l'ont nommé Joseph Ange ont été Simon Bacquet et Marie Marthe Françoise Bacquet enfants mineurs des susdits a signé la marraine a déclaré ne savoir signer de ce interpellée ainsi que sa mère.

(Le père de Simon Baquet, Gabriel Simon Baquet, manouvrier, décéda le 22 janvier de la même année).

14 avril 1780
Le quatorze avril Edme décédé hyer agé de trois jours fils de Jacques Gérin chandelier et d'Emerancie Noirault sa famille demeurant à Paris rue des Ceris.. (tache : de la Cerisaie) paroisse St Jacques de la Boucherie a été inhumé en présence d'Antoine et de Jean Baptiste Coutant soussignés. Caron vicaire

Guignes Rabutin


Des habitations se groupèrent auprès du château et constituèrent un centre de vie : le hameau de Vitry. Plus tard, au croisement des deux routes, celle de Paris dite « grand chemin de Champagne » et celle de Melun dite « Grand Traverse de Brie », d'autres maisons furent construites et surtout des auberges. Ce fut la naissance du bourg de Guignes, hameau dépendant de la paroisse de Yèbles.
https://www.ville-guignes.fr/historique-guignes.html

19 septembre 1759
L'an mil sept cent cinquante neuf le dix neuf septembre a été inhumée dans le cimetière par moy curé soussigné (Rabourdin) Antoinette décédée de ce jour en la maison du sieur Roüilly aubergiste à l'image St Nicolas de cette paroisse âgée de sept jours fille de Marie Jeanrot fille et de père inconnu comme il nous a paru suivant l'extrait de baptême tirré des registres de la paroisse de St Vorle à Chatillon sur Seine (église Saint Vorles) signé du sieur Viton curé de la ditte paroisse, la dite inhumation faite en présence d'Huguette Flamand et de la veuve Nicolas Jaqlin qui ont déclaré de savoir signer, d'Adrien Fontaine Mtre d'école et de Nicolas Brisseau qui ont signé avec moy.

 

1759 09 14 baptême d'Antoinette Jeanrot Châtillon sur Seine 1576/1938 p 121
L'an mil sept cent cinquante neuf, le quatorze septembre je soussigné prêtre et vicaire de la paroisse de St Vorle ai batisé Antoinette fille illégitime de Marie Jeanrot et d'un père inconnu laquelle a eu pour parain Damien Baltié et pour maraine Antoinette Poirier auquel batême ont été présens Reine Mongeot et Rosel Movel, tous signent excepté Reine Mongeot.
Berthélémy prêtre

Châtillon sur Seine, Côte d'Or à plus de deux cents kilomètres de Paris, à rapprocher du bébé originaire de Stigny, voir plus loin.
Deux femmes sont présentes, en plus des témoins masculins qui signent; ce qui est inhabituel, peut être une nourrice et une meneuse en direction des Enfants Trouvés de Paris.

Antoinette Jeanrot figure bien dans la table alphabétique des actes de baptêmes de la paroisse de Châtillon FRAD021TC 161/002 p 18 /

Huguette Flamant, 1697/1762 épouse de Gabriel Diochin (Guyochin, Guyot) à Châtillon sur Seine, succession de neuf naissances de 1725 à 1733, espacées d'un ou deux années; a peut être été nourrice. En 1759, âgée de 62 ans, plutôt une meneuse.

Plusieurs Nicolas Jaquelin à Châtillon sur Seine, époux d'Anne Lalouet ou Marguerite Garat ou Nicole Roy, ou Anne Dareine...

Extrait du registre de l'Hôtel-Dieu de Tonnerre, où la petite Antoinette aurait pu transiter (une consultation des registres ne révèle pas de trace de ce bébé; je remercie encore l'attachée culturelle de l'Hôtel Dieu pour ses recherches) avant d'être dirigée vers la maison de la Couche, à Paris, d'où elle serait repartie vers une autre destination éloignée à la campagne. Les Enfants Trouvés n'ayant pas les moyens de bien payer les nourrices, l'hospice était obligé de placer ses nourrissons loin de Paris, les prix diminuant avec la distance. Louis Sébastien Mercier, dans son "Tableau de Paris" 1781, s'indigna sur le sort de ces bébés dont la mortalité était encore plus forte que les nourrisson splacés à la campagne par leurs parents : "Il faut observer qu’un grand nombre de ces enfans viennent de la province. Là, quand une fille devient mère, elle fait partir secrétement l'enfant qu'elle craint de conserver, & que dans toute autre circonstance. elle eut idolâtré.Ce malheureux enfant, qui perdroit celle qui lui a donné le jour, exilé par le préjugé, au moment de sa naissance, est recueilli, de lieue en lieue, par des mains mercenaires.Hélas ! c’est peut être un Corneille, un Fontenelle, un le Sueur, qui dans ce transport va succomber à l’intempérie des saisons, aux fatigues du voyage; l’oserai-je dire, au défaut de la nourriture; & ce qu'il y a d’incroyable, c’est que ce même enfant, venu de Normandie ou de Picardie à travers mille dangers, y retournera le soir même de son arrivée à Paris, parce que le sort lui aura donné à la crèche une nourice Normande ou Picarde... Il faudroit épargner à ces enfans ce transport pénible, qui en moissonne le tiers, tandis qu’un autre tiers périt avant l’âge de cinq ans"
Louis Sébastien Mercier Tableau de Paris T3 chapitre CCLXXI p 234

13 août 1760
L'an mil sept cent soixante le treize aoust a été inhumé dans le cimetière par nous curé soussigné (Rabourdin) Guillaume Serard décédé d'hier, âgé de trois jours en la maison du sieur Roüilly aubergiste en cette Paroisse, fils de Guillaume Serard compagnon dans les coches et de Marie Jeanne Destrée sa femme rüe et fauxbourg St Martin paroisse St Laurent à Paris; ladite inhumation faite en présence de Magdelaine Ponce nourrice qui a déclaré de savoir signer, d'Adrien Fontaine Mtre décole et de Nicolas Brisseau sonneur qui ont signé avec nous.

La nourrice est présente, n'ayant plus de bébé à ramener; le meneur n'est pas cité, il a probablement continué son voyage, ayant d'autre nourrices à convoyer.

Existe Marie Madeleine Ponce née vers 1743 à Mormant X 3 novembre 1767 avec Philippe Naudier / 17 ans et célibataire en 1760, peu probable que ce soit la nourrice.
Par contre, dans l'Aube, peu après Provins, il existe :
Madeleine Ponce ° 1721, à Plessis Barbuise, 39 ans en 1760, peu probable.
Madeleine Ponce à Villenauxe la Grande, mariage avec Louis Hameau en 1756, 6 enfants dont Madeleine née en 1758. Correspondrait au profil de la nourrice citée.

26 octobre 1760
Décès d'un nourrisson de cinq semaines chez ses parents nourriciers, dont pas mort en passant.

29 mars 1762
L'an mil sept cent soixante deux le vingt neuf mars a été inhumé dans le cimetière par nous curé soussigné (Rabourdin) Pierre Christophe décédé de la nuit dernière en la maison de François Huré aubergiste de ce lieu, fils de Pierre Osselin, boucher et de Magdelaine Javier son épouse demeurant rue St Martin paroisse St Laurent à Paris; ladite inhumation faite en présence d'Elisabeth Braye sa nourrice qui a déclaré ne savoir signer, d'Adrien Fontaine Mtre d'école et de Nicolas Brisseau.

15 juin 1762
L'an mil sept cent soixante deux le quinze juin a été inhumée dans le cimetière par nous curé soussigné (Rabourdin) Marie Denise fille de Joseph Théodellet domestique et de Marie Louise Drujon sa femme, ses père et mère demeurant rue Montmartre vis à vis l'hôtel Duzée (d'Uzès) chez Mr Le Serre limonadier paroisse St Eustache à Paris, décédée d'hier âgée de trois jours en la maison de Pierre Pasquier aubergiste de cette paroisse : ladite inhumation faite en présence d'Adrien Fontaine Mtre Décole et de Nicolas Brisseau sonneur qui ont signé avec nous.

Hôtel d'Uzès 72 rue Montmartre, reconstruit par Ledoux à partir de 1767, démoli en 1870, laisse la place à la rue d'Uzès; boiseries remontées à Carnavalet.
https://paris-promeneurs.com/l-hotel-d-uzes-demoli/

17 octobre 1762
L'an mil sept cent soixante deux le dix sept octobre a été inhumé dans le cimetière par nous curé soussigné (Rabourdin) Marie Claude Françoise décédée d'hier en la maison de Pierre Pasquier aubergiste de cette paroisse agée de quatre jours fille de Mtre Christophe Dorbais huissier au bailliage de Charenton et de Marie Louise Geneviève Le Vacher sa femme de la paroisse de St Pierre de Conflans, diocèse de Paris, ladite inhumation faite en présence d'Adrien Fontaine Mtre d'école de Georges Deguingand qui ont signé avec nous.

Famille Deguingand à Guignes.

Mormant
Lacunes dans le premier registre, actes dans 1 Mi 361

18 septembre 1698
Jeanne Françoise Misquinet 3 mois, en présence de la mère. François Misquinet et damoiselle Marie Olivier de la paroisse St Jacques du Haut Pas à Paris. Pas de mention de nourrice, de meneur, d'auberge. Inhumée dans l'église en présence de la mère et de "ses plus proches parents". Pencher pour une résidence à Mormant .

4 juillet 1730
Le 4e juillet 1730 est décédée Marianne Brisque âgée de huit jours du nommé Jean Pierre Brisque et Marianne Joly ses père et mère demeurant à Paris, compagnon serrurier, inhumée ledit jour et an que dessus au cimetière en présence d'Elisabeth Froze demeurant à Dammarie sa nourrice et d'Antoine Labeille qui a signé avec nous. N. Dupont

Peut être Donnemarie Dontilly, quelquefois orthographié Dannemarie. (voir l'acte suivant), cependant,il existe Jeanne Zacarie Elisabeth Frozé X Henry Charles Clément à Dannemarie, Yvelines (relevés de mariage Yvelines, source à vérifier)

Antoine Labeille à Mormant, °~1701 maître maçon en 1771

3 octobre 1732
Le troisième octobre mil sept cent trente deux est décédée Marie Jeanne de Brenne âgée de quatre jours, fille de Martin de Brenne et de Françoise Joint ses père et mère cordonnier demeurant au Jeu de Boule de l'Arsenal à Paris, paroisse St Paul, inhumée dans le cimetière le dit jour et an que dessus en présence de François d'Autun et de Jeanne Fortin ses père et mère nourrissier de ladite de Brenne demeurant à Dammarie qui ont déclaré ne sçavoir signer. N. Dupont

Jeanne Fortin c son métier de boulanger.°~1697 / X 21 mai 1721 François Dauthin boulanger à Donnemarie en Montois / † 6 juin 1773 Donnemarie
au moins trois enfants dont Anne Jeanne née le 21 juin 1732 (4 mois avant la prise en charge d'un nourrisson).

Cas rare où la nourrice est accompagnée de son mari, peu de probabilité qu'il ait été aussi meneur, incompatible avec son métier de boulanger.

06 juin 1752
Le sixième juin 1752 est décédé dans cette parroisse, Simon Pierre âgé de quatre jours, fils de Jean Baptiste Matellet tailleur d'habits et de Marie Barbe Guedet sa femme ses père et mère demeurant à Paris rüe du Cloistre St Jean de Latran, parroisse St Jean de Latran, duquel le corps a été inhumé le même jour dans le cimetière de cette parroisse par moy prestre vicaire soussigné en présence de Marie Anne Dardoz femme de Pierre Perrotin sa nourrice de la parroisse de Louan diocèse et Election de Troyes qui a déclaré ne sçavoir signer et de Nicolas Griveau Mtre des Ecolles qui a signé avec nous.

Louan (Louan Villegruis Fontaine) commune la plus orientake du département de Seine et Marne, à la limite de l'Aube, à l'est de Provins. Environ 100 kms de Paris.

Naissance de Pierre, fils de Pierre Perrotin, couvreur et de Marie Anne Dardon né le 25 septembre 1751 Louan 5 Mi 6796 p 378
Autres enfants : 27 mars 1748, décès de Nicolas, 3 ans, fils de Pierre Perrotin, couvreur en thuilles et de Marie Anne Derdon

20 septembre 1758
Le vingtième septembre 1758 est décédé en cette parroisse en passant, Joseph, âgé de trois jours, fils de Mtre Jacques Pepin bourgeois de Paris, et de Marie Begu ses père et mère de la parroisse St Roch, duquel le corps a été inhumé le même jour dans le cimetière de cette parroisse par moy prêtre et vicaire soussigné (Colleau), en présence de Nicolas Griveau Mtre des Ecolles qui a signé avec nous le même jour et an que dessus.

Ni meneur, ni nourrice présents

14 décembre 1776
Ce jourd'huy quatorze décembre mil sept cent soixante six a été inhumé par nous vicaire soussigné dans le cimetière de cette paroisse le corps de Nicolas René, né à Paris le dix décembre dernier (4 jours) de légitime mariage de Nicolas Colin bourgeois de Paris et de Julienne Perrine Duval demeurant rüe du Grand chenes (Rue du Gros Chenet ?) chez Madame Desbords sage femme paroisse St Eustache ainsi qu'il appert par le certificat de renvoy remis au presbytère par Jeanne Deon nourrice de la paroisse de Stygny élection de Tonnerre (Stigny), ledit enfant mort ce jourd'huy chez le nommé Antoine Laurent, aubergiste de cette paroisse; l'inhumation a été faite en présence de François Janvier Beauniez maître des écoles qui a signé avec nous. Flizet vicaire de Mormant.

Stigny, Yonne, entre Tonnerre et Montbard, environ 200 kms de Paris (Paris Mormant 56 kms). On peut se demander pourquoi la nourrice d'un village proche de Tonnerre se trouvait à Mormant, alors que le trajet le plus rapide passait par Melun, Montereau, Sens, St Florentin, Tonnerre... Dépendait probablement de la tournée du meneur de nourrices.

A rapprocher du bébé originaire de Châtillon sur Seine.

Jeanne Déon ° 29 octobre 1742 Stigny /X Jean Baillot cultivateur à Stigny 1° août 1768 Dispense de consanguinitée du quatrième au quatrième rang par Monseigneur l'Evêque en date du 23 Juillet 1768/ † 6 janvier 1807 Stigny
8 enfants connus, tous les ans ou deux ans, dont Charles né le 12 mai 1776, exactement sept mois avant la prise en charge d'un Petit Paris. 5 Mi 907/3 p 95

Existe Flizet, curé de Quiers, traces 1786/1791

 

29 octobre 1778
Ce jourdhui vingt neuf octobre mil sept cent soixante dix huit a été par nous vicaire de Mormant soussigné (Oude) inhumé dans le cimetière le corps de Marguerite Jeanne fille de Toussaint Huet charpentier et de Jeanne Antoinette Momin ses père et mère demeurant à Paris paroisse St Laurent fauxbourg St Martin, ainsi qu'il appert par le certificat de renvoy donné à la nourrice Marie Thérèse Fontaine (autres actes : Fouteau) femme de J. Baptiste Guerrier de la paroisse de Marolle; la ditte Marguerite Jeanne Huet née le vingt six octobre dernier et décédée ce jourdhui chez le nommé Fleury aubergiste en cette paroisse; l'inhumation s'est faite en présence de François Janvier Baunier recteur des écoles de cette paroisse et de Jean Baptiste Bardou qui ont signé avec nous.

Anne Marie Fouteau, épouse de Jean Baptiste Guerrier était effectivement nourrice Marolles sur Seine, où l'on relève la trace d'au moins deux décès de Petits Paris :

10 mars 1779 Marolles sur Seine
... François, âgée de quatre mois, fille légitime de Charles Gautier metteur en oeuvre et de Marguerite Faucon son épouse, ses père et mère, demeurant rue Aumaire chez le S. Léon chapellier paroisse St Nicolas des Champs à Paris décédée la veille chez Anne Marie Thérèse Fouteau sa nourrice femme de Jean Baptiste Guerrier jardinier..

4 avril 1779 Marolles sur Seine
... Louise Morel âgée de dix sept jours, fille légitime de Jean Morel maréchal ferrand et de Louise Monbouteaux demeurant rüe Mouffetard paroisse St Médard les Paris, décédée la veille chez Anne Marie Thérèse Fouteau sa nourrice femme de Jean Baptiste Guerrier jardinier..

Anne Marie Thérèse Fouteau ° 17 août 1747 Marolles sur Seine / X Jean Baptiste Guérier à Marolles le 22 novembre 1774, jardinier, baptisé à l'Hôpital du St Esprit de Dijon, lui-même probablement d'enfant exposé.
enfants au moins :
Louis Guerrier 2 novembre 1777 5 Mi 5863 p 171
Nicolas Jean Baptiste Gairier °29 août 1784 à Marolles (d'après matricule)

Le trajet le plus direct pour Marolles sur Seine ne passait pas par la grande route Paris Bâle, actuelle RN 19, mais par Melun, le Châtelet, puis Montereau. Ce trajet dépendait peut-être de la tournée du meneur de nourrices de Montigny Lencoup, Edmé Courtois : Mormant et Nangis, route des diligences, puis grande route par Nangis, Montigny, Salins, Marolles.

 


Ces actes m'ont été signalés par Christian de la Hubaudière, auteur du "Au sein de Paris", ed Lilou que je remercie encore; je les ai ensuite transcrits et annotés.
Voir son site : http://tousauparadis.com/

On pourra consulter les recherches de Claude Laforest publiées sur le site de la Société Généalogique de l'Yonne, sur les relevés d'enfants de Paris décédés dans l'Yonne, particulièrement celui de Pont sur Yonne où figurent de très nombreux "morts en passant", par exemple Claude, de père et mère inconnus, décédé le 12 octobre 1788 : "Lequel enfant décédé aujourd'hui sur la route de Sens à Pont sur Yonne destiné pour l'hôpital des enfants trouvés de Paris conduit par Pierrette Seguin veuve de Claude l'Homme meneur de Naulé en Bourgogne diocèse d'Autun".
http://sgyonne.org/sgyonne/articles.php


  Traces des Petits Paris : transcription des actes

  Traces des Petits Paris: tableau récapitulatif.

  Document: un certificat de renvoi de nourrice par le curé Huvier

  Les documents, page des choix

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