Traces de Michel Buthion
Marie et Jean Antoine Villard
Lieux cités : Vienne 38 / St Jean de Bournay 38 / Grigny 69 / Givors 69 /Ternay 69/ Rive de Gier 42 / Polaincourt-Clairefontaine 70 / Montereau 77 / Varennes sur Seine 77 / la Chapelle Rablais 77/ Grandpuits 77 / Vilbert (Bernay-Vilbert) 77
St Jean de Bournay, Rive de Gier et Grigny, bien qu'appartenant à trois départements différents, ne sont pas très éloignés. St Jean de Bournay et Rive de Gier sont distants d'une cinquantaine de kilomètres, de part et d'autre du Rhône, au niveau de Vienne. Grigny, sur le Rhône, est à mi-distance des deux bourgs, proche de Givors.
11 février 1817 St Jean de Bournay Isère 9NUM/5E400/7 année
1817 p 218
Naissance de Michel Buthion, fils de Jean Baptiste Buthion, 26 ans, tisserand
à St Jean de Bournay (St Jean de Bournay 1791/Grigny 1863 propriétaire
tisserand à Grigny) et d'Anne Marie Perenon (père marié
trois fois : X1 Anne Perenon / X2 Grigny 1827 Jeanne Servanin / X3 Marguerite
Chollet)
Le 30 août 1879, au mariage de Francine Claudia, il est précisé : "Nicolas Buthion, décédé à Vilbert sous le prénom de Michel" Etait-ce son prénom d'usage qui n'est mentionné que dans cet acte? AD 77 Etat civil de Montereau 5 Mi 7694 p 83
15 janvier 1827 Etat civil Ternay AD 69 4 E 7881 p 2
Mariage de Jean Antoine Villard, ouvrier verrier à Rive de Gier, 25
ans, né à Givors, Rhône le 9 pluviôse an X / 29
janvier 1802, fils d'Antoine Villard, ouvrier verrier à Rive de Gier
(puis Givors en 1806 / ° Givors 15 novembre 1772 / X Givors 19 thermidor
an V /6 août 1797 Givors M 1796-1797 v 22; grand-père aussi verrier
) et de Marie Tracol. Signe.
avec Madeleine Ravat, dite Blandine, domestique à Givors, 18 ans, née
à Ternay le 21 juillet 1808, fille d'André Ravat, cultivateur
à Ternay et de feue Madeleine Loup. Ne signe pas.
Témoins de Ternay.
Voir plus bas: verrerie Robichon à Givors
16 février 1841 Etat civil de Grigny AD 69 4 E 1473
p 3
Mariage de Michel Buthion, "fayencier", né le 11 février
1811 à St Jean de Bournay, Isère, fils de Jean Baptiste Buthion,
propriétaire à Grigny et de feue Anne Pérénon;
habite avec son père. Signe
avec Jeanne Marie Françoise Guy, lingère, née à
Grigny le 12 mars 1817 († Grigny 13 avril 1847), fille de François
Guy, patron sur le Rhône et de Cécile Perret (aussi Pierre Guy,
patron sur le Rhône, époux d'Annette Parot, révélé
au mariage de leur fils le 11 janvier 1841) Signe, ses parents ne signent
pas.
Voir plus bas la faïencerie de Grigny
Enfants de Michel Buthion et de Jeanne Guy
Jean Baptiste Buthion ° 9 juillet 1841 cinq mois après
le mariage Grigny 4 E 1471 (1841) p 8
Michel Buthion, 25 ans est alors tisserand.
† 28 juin 1847 Grigny 4 E 1476 (1847) p 7 à l'âge de 6
ans. Le décès n'est pas déclaré par les parents
mais par des voisins, dont Pierre Cresson, vétérinaire, plusieurs
fois témoin aux naissances.
François Buthion ° Grigny 22 janvier 1844 Grigny
4 E 1471 (1844) p 3 Michel est ouvrier faïencier
X Montereau 16 juillet 1874 avec Victorine Jumas Montereau 5 Mi 7692 p73
ouvrier mouleur à la faïencerie de Montereau de 1857 à
1906
Témoin au décès de Jean Antoine Villard à Montereau
en 1880 (il était témoin à son mariage)
Témoin au décès de sa soeur Francine Claudia à
Montereau en 1896
dmt, avec sa mère et 8 autres enf, 36 rue de Paris en 1872 (rcst, p.191)
; demt 8 rue Gde St-Maurice en 1876 (rcst, p.170) et 6 rue Gde St-Maurice
(EC) ; demt 8 rue Gde St-Maurice en 1877 (EC) ; demt 11 place St-Maurice en
1901 (rcst, p.203) ; demt 10 place St-Maurice en 1902 (LE + EC), 1905 (LE)
; demt 13 place St-Maurice en 1906 (rcst, p.214).
https://gw.geneanet.org/ceramistes?lang=fr&p=francois&n=buthion
Antoine Buthion ° Grigny 13 février 1847 Grigny 4 E 1471 (1847) p 3 Michel est ouvrier faïencier
13 avril 1847 Etat civil Grigny AD 69 4 E 1476 p 5
Décès de Jeanne Françoise Guy, 30 ans, née à
Grigny, fille de feu François Guy et de Cécile Perret, épouse
de Michel Buthion.
Témoins: deux chapeliers, voisins. Mari absent.
24 juin 1848 Etat civil Givors AD 69 4 E 1406 p 19
Mariage de Michel Buthion, faïencier demeurant avec son père à
Grigny, né à St Jean de Bournay, Isère le 15 février
1817, fils majeur de Jean Baptiste Buthion et de feue Marie Anne Perenon (Grigny
19 septembre 1823), veuf avec enfant de Jeanne Marie Françoise Guy
(Grigny 13 avril 1847)
avec Marie Villard, née à Rive de Gier, Loire, le 18 août
1829, "demeurant avec ses père et mère à Givors",
fille mineure de Jean Antoine Villard, verrier et de Madeleine Ravat, "son
épouse dont le domicile est inconnu". ( Marie Villard ° 18
août 1827 à Rive de Gier, Loire † 12 juin 1875 à
Montereau, fille d'Antoine Villard, ancien ouvrier faïencier à
Montereau, en vie en 1875 et de Blandine Ravat)
"Sous l'autorisation de leurs pères".
Témoins : les pères; Etienne Beroud, 45 ans, commissaire de
police; Antoine Cognat, 51 ans, agent de police; Isidore Mermet, 30 ans, ingénieur
civil; Pierre Bourdin, 49 ans, cafetier. Tous signent.
Michel et Jean Baptiste Buthion signent "Michele Buthiont" et "JB
Buthiont".
Domicile des parents de Marie Villard à préciser : "demeurant avec ses père et mère à Givors" "son épouse dont le domicile est inconnu" Les parents Villard ne figurent pas sur le recensement de 1846 Givors, 7700 hab.
Enfants de Michel Buthion et Marie Villard
Jean Antoine Buthion ° Grigny 21 mars 1849 Grigny 4 E 1471 (1849) p 3
Jean Baptiste Buthion ° Grigny 9 avril 1850 Grigny 4
E 1471 (1850) p 5
ouvrier faiencier à Montereau 1872/1875
Michel Claude Buthion ° Grigny 4 septembre 1851 Grigny
4 E 1471 (1851) p 5
témoin au décès de son grand-père, Jean Antoine
Villard à Montereau en 1880 / X Montereau 6 novembre 1876 avec Rosine
Mouza, couturière, fille de Pierre François Mouza tailleur 5
Mi 7693 p 87 (22 mai 1876 : erreur sur la table x10 )/ † Montereau 6
décembre 1997 / ouvrier cordonnier
Jean Lucien Maurice Buthion ° Grigny 21 septembre 1853
Grigny 4 E 1472 (1853) p 8 / Michel est faïencier
X Montereau 20 octobre 1878 avec Marie Jousset
Marie Sébastienne Butihont ° Polaincourt 22 mai 1856 Polaincourt AD Hte Saône Polaincourt et Clairefontaine 1853/1862 p 36, fille de Michel Buthion (rayé, mention marginale et signature: Butihont) 38 ans, mouleur à la fabrique de Clairefontaine, et de Marie Villard, 25 ans, sans profession.
Francine Claudia Butihont ° Polaincourt, Hte Saône
16 mai 1857 AD 70 p 42 Michel Buthihont, 40 ans est faïencier à
Clairefontaine. Marie Villard 27 ans, sans profession.
X Montereau 30 août 1879 avec Jules Leroy (faïencier à Montereau
puis Givors 1905) 5 Mi 7694 p 83/ † 22 septembre 1896 à l'hôpital
de Montereau
Charles Auguste ° Montereau 8 novembre 1858 Montereau 5 Mi 7686 p 175 Michel Buthion, 41 ans faïencier et Marie Villard, 29 ans, demeurant au n° 4 rue des Bordes à Montereau
Angèle Jeanne ° Montereau 30 décembre 1860
Montereau 5 Mi 7687 p 50 Michel Buthion, ouvrier faïencier, même
adresse.
† Montereau 20 mars 1862 à l'âge de 2 ans. Demeurent au
n° 6 rue au Lard 5 Mi 7687 p 388
Thérèse Angéline ° Montereau 14
décembre 1862 Montereau 5 Mi 7687 p 330
Michel Buthion, 45 ans faïencier et Marie Villard, 34 ans, demeurant
au n° 4 rue au Lard à Montereau
Mariée le 28 août 1903 à Paris 4° avec Eugène
Frédèric Corblin (?)
Auguste ° Montereau 9 août 1866 Montereau 5 Mi
7689 p 34
Michel Buthion, 49 ans ouvrier faïencier et Marie Villard, 37 ans, demeurant
au n° 36 rue de Paris à Montereau
† Montereau 4 décembre 1866
Louis ° Montereau 18 avril 1868 Montereau 5 Mi 7689 p
297 demeurant au n° 36 rue de Paris
† Montereau 7 avril 1896 / peintre en bâtiments / fiche militaire
Déménagements de Grigny à Polaincourt entre le 21 septembre 1853 et le 22 mai 1856; entre Polaincourt et Montereau entre le 16 mai 1857 et le 8 novembre 1858; tous sites de faïenceries. Voir plus bas.
1851 Recensement Grigny AD 69 p 33
Quartier et rue du nouveau port, maison 71, ménage 89, plusieurs appartements
n° 337 Buthion Jean Baptiste père, tisserand, marié 61 ans
n° 338 Chollet femme Buthion, Marguerite, sa femme vivant du travail de
son mari, 46 ans
n° 339 Buthion Michel, faïencier, marié, 33 ans
n° 340 Villard femme Buthion, Marie, sa femme vivant du travail de son
mari, 46 ans, 22 ans
n° 341 Buthion François, leur fils vivant du travail de ses parents,
7 ans
n° 342 Buthion Jean Baptiste, idem, 1 an
14 septembre 1863 Décès Vienne 1863 Archives
de l'Isère p 93
Décès de Blandine Ravat à Vienne, Isère, 54 ans
(°~1809), native de Ternay, Isère (en fait Rhône), épouse
de Jean Antoine Villard, demeurant Cours Romestang à Vienne.
Témoins : Jean Pierre Blanc, 37 ans, mécanicien à Vienne;
Jean Antoine Villard (fils) 25 ans, chauffeur à Lyon; signent.
1866 Recensement Montereau AD 77 p 99
Quartier St Nicolas Rue de Paris, maison 43, (correspondant au 36 rue de Paris),
ménage 82
n° 267 Buthion Michel, ouvrier faïencier, chef de ménage,
marié, 49 ans
n° 268 Villards Marie, sa femme, 38 ans
n° 269 Buthion Jean Baptiste, leur fils, ouvrier faïencier, célibataire,
16 ans
n° 270 Buthion Michel, leur fils, apprenti cordonnier, 14 ans
n° 271 Buthion Lucien, leur fils, apprenti cordonnier, 13 ans
n° 272 Buthion Marie Sébastienne, leur fille, 10 ans
n° 273 Buthion Francine, leur fille, 9 ans
n° 274 Buthion Charles, leur fils, 7 ans
n° 275 Buthion Angéline, leur fille, 3 ans
n° 276 Buthion François, fils du premier lit du chef de ménage,
ouvrier faïencier, 22 ans.
même maison, "ménage 83" Pierre Louis Bezault, vigneron,
74 ans (° 22 août 1792, décédé le 11 mai 1870
à l'hospice civil de Montereau, résidait au n°36 rue de
Paris)
Journal de l'occupation prussienne
20 octobre 1870 Extraits du "Journal de l'occupation
prussienne", par Amédée Fauche 1871
Éditeur : L. Zanote à Montereau
(P 51 à 56 : réquisitions à la Chapelle Rabais 21 octobre 1870 / bataille à la ferme de la Salle à Grandpuits /liste des morts dont Michel Buthion, époux de Marie Villard)
... Dans la nuit du jeudi au vendredi 21 octobre, on annonçait
qu'un petit détachement prussien faisait des réquisitions du
côté de La Chapelle-Rablais. On décida d'aller attaquer
ce détachement et, à trois heures du matin, les volontaires
de Montereau, de Cannes et de Varennes se dirigeaient, malgré une pluie
fine et serrée, sur Forges où déjà s'étaient
réunis les volontaires de cette commune et ceux de La Grande-Paroisse.
En route, se trouvèrent encore les volontaires de Misy, Barbey, Marolles,
Saint Germain-Laval, Salins et Laval.
A Coutençon, on fit une petite halte pour laisser à la compagnie
de marche d'Auxerre le temps de nous rejoindre. La compagnie arriva bientôt,
en effet, amenée de Vinneuf par des voitures et des charrettes. A Coutençon
on signalait l'ennemi à La Chapelle-Rablais et on partit joyeux, persuadé
que là enfin on rencontrerait cet ennemi que, deux fois déjà,
nos volontaires étaient allés inutilement chercher.
Les volontaires d'Auxerre prirent la tête de la colonne et on arriva
à La Chapelle-Rablais. On y fit une nouvelle halte de quelques minutes
et on apprit que l'ennemi devait être à 10 kilomètres,
à Grand-Puits. Nous avions déjà fait 22 kilomètres,
la pluie sur le dos et sans autre nourriture qu'un morceau de pain bis et
du fromage très-hospitalièrement offerts du reste, par le fermier
d'un pays que nous avions traversé. Néanmoins, tout le monde
voulait aller en avant et le commandant donna le signal de la marche.
A Fontenailles, on eut des renseignements sûrs. Les Prussiens, au nombre
de deux cents fantassins et d'une centaine de cavaliers faisaient des réquisitions
à la ferme de la Salle, commune de Grand-Puits et, pour ainsi dire,
la première maison de ce village. La ferme de la Salle est un ancien
château-fort du XVI° siècle, entourée de hauts murs
et de fossés profonds et remplis d'eau : c'est une véritable
forteresse parfaitement en état de se défendre contre des troupes
dénuées d'artillerie.
A un kilomètre environ de la ferme, au bas de la colline qui mène
à Grand-Puits, la colonne, forte d'environ 7 à 800 hommes; fut
divisée en trois détachements à peu près égaux.
L'aile droite avait à se porter en avant, de façon à
tourner le village; le centre avait pour mission de rester à gauche
de la route, abrité par des bois, éloignés de la ferme
d'environ 3 à 400 mètres. Enfin l'aile gauche à la tête
de laquelle s'était mis notre commandant devait, en longeant les bois
de M. de Greffulhe, aller s'embusquer derrière la ferme, afin de couper
la retraite des Prussiens. Chacun des détachements devait garder le
poste convenu et surtout attendre pour attaquer l'ennemi que ce dernier quittât
la ferme.
L'aile gauche n'était pas parvenue à son poste, lorsque quelques-uns
des hommes qui la composaient aperçurent des cavaliers sortant de la
ferme et se dirigeant à toute bride du côté de Mormant,
sans doute pour y chercher des renforts. Une partie des nôtres se détacha
alors espérant couper la retraite des fuyards, mais inutilement; on
revint donc au poste indiqué. La fusillade commençait sur le
centre; on prit le pas de course dans une plaine longue de plus de 800 mètres.
Les balles sifflèrent, mais on parvint sans accident à rejoindre
le commandant placé avec le reste des hommes de l'aile gauche, dans
un bouquet de bois peu éloigné de celui qui devait servir d'abri
au centre.
L'aile gauche était donc ainsi disposée : une partie dans le
bois avec le commandant, l'autre embusquée dans un fossé distant
de la ferme d'environ 120 mètres, mais abritée par des peupliers
et des saules. De plus, ce fossé tout-à fait parallèle
aux bâtiments, touchait, d'un côté, à un chemin
qui longe la ferme, et de l'autre s'appuyait au dernier bois dont nous venons
de parler.
Une vive fusillade était engagée; les hommes du centre dans
lequel se trouvaient bon nombre de volontaires de l'Yonne, entrainés
tous par leur ardeur, avaient quitté le bois où ils étaient
embusqués et s'avançaient complètement à découvert,
dans un champ de betteraves. Là furent faits des prodiges de bravoure
; là tombèrent pour ne plus se relever quelques volontaires
et ceux des nôtres dont nous déplorons la perte. Une partie du
centre avait pu heureusement s'abriter derrière un silo de betteraves,
situé à 80 mètres de la ferme : autrement l'ennemi nous
eût fait subir des pertes beaucoup plus considérables.
Les volontaires de l'Yonne attaquèrent avec courage la ferme; ils arrivèrent
jusqu'à la haie du jardin, mais que pouvaient-ils contre un ennemi
invisible, bien abrité et tirant à coup sûr par les lucarnes
et la toiture? C'était une lutte impossible, mais qui fut cependant
soutenue pendant près de trois quarts-d'heure.
La cavalerie ennemie tenta deux sorties, l'une sur l'aile gauche, l'autre
sur l'aile droite. Leur but était évidemment de nous tourner
pendant que l'infanterie sortirait par les portes de derrière la ferme
: elles échouèrent toutes deux. Par la gauche, les cavaliers
sortirent timidement, en petit nombre el quelques coups tirés sur eux
par les hommes avancés de l'aile gauche suffirent à les faire
rentrer. Quant à l'autre peloton composé d'environ 40 cavaliers,
il avança jusqu'au silo de betteraves. Il fut reçu par une fusillade
à bout portant, faite surtout par les volontaires de Montereau, fusillade
si bien nourrie et si bien envoyée, que le peloton tout entier tourna
bride immédiatement et retourna se mettre à l'abri dans la ferme.
C'est alors que les volontaires d'Auxerre, voyant sans doute l'inutilité
de leur attaque contre la ferme, se replièrent sur le centre, qui fut
ainsi obligé de battre en retraite à son tour. La retraite du
centre entraîna naturellement celle de la droite, et la gauche, obéissant
à son chef, dut exécuter le même mouvement.
Les victimes de cette fatale journée sont nombreuses. Voici les noms
des morts et des blessés qui appartenaient aux gardes nationales du
canton :
Montereau / Morts :
Buthion Michel, 54 ans, ouvrier faïencier.
Colleray Stanislas, 17 ans, ouvrier coutelier.
Couppé Gatien-Severin, 32 ans, ouvrier faïencier.
Dessaux Jean-Baptiste, 54 ans, pharmacien.
Gérard Louis-Antoine, 52 ans, manouvrier.
Jadrat Augustin-Hector, 36 ans, ouvrier faïencier.
Bertrand Ulysse, 20 ans, paveur.
Le malheureux Buthion, père de neuf enfants, avait
été fait prisonnier avec Miloche et Pinois mais plus âgé
que ses compagnons d'armes, et brisé de fatigue, il ne put suivre ses
geôliers qui le fusillèrent lâchement, près du village
de Vilbert. M. Brichant, curé de Bernay, bon prêtre, au cœur
français et charitable, donna la sépulture à corps inconnu,
à cet homme qui mourait glorieusement pour son pays.
Miloche moins malheureux, traîné d'un camp à l'autre,
était venu jusqu'à Château-Thierry. Mais au moment de
monter dans le wagon partant pour la Prusse, il eut le bonheur de trouver
une personne compatissante qui le fit évader, Le nom de cet homme généreux
mérite de vivre dans notre mémoire: c'est Paul Dechelle, propriétaire
de l'hôtel de l'Aigle-d'Or, place du Marché, n° 20.
Le conseil municipal, dans une de ses délibérations, décide
que des remerciements seront adressés, au nom de la ville de Montereau
tout entière, à ce braye citoyen, aussitôt que les circonstances
le permettront.
Quant à Pinois, dit Ducret, emmené prisonnier en Prusse, il
ne nous reste qu'à chercher le lieu de sa résidence, pour apporter,
s'il est possible, un allégement à sa misère et à
ses souffrances.
Dans sa séance du 22 octobre 1870, le conseil décide que les
funérailles des victimes du 21 octobre seront faites, aux frais de
la ville, avec toute la pompe dont elle peut disposer, et que l'inhumation
aura lieu dans un terrain affecté aux concessions perpétuelles.
Figure sur le monument aux morts de Montereau (cimetière) "Morts pour la patrie 1870/1871 Grandpuits et Crisenoy"
Note de Jacques Bontillot, ancien directeur [1980-2005] du musée et des archives communales de Montereau (77), président des Amis de la Faïence Fine, qui a fait des recherches sur les faïenciers de Montereau accessibles sur Généanet "céramistes"
Le Journal de l'occupation prussienne en 1870-71, p. 54-55, signale qu'il a été fait prisonnier, avec Miloche et Pinois, au combat de Grandpuits puis fusillé près du village de Vilbert. Louis Lefèvre, dans ses "simples notes", p. 9, signale [le 22/10/1870] qu'il est "disparu au combat d'hier" avec Miloche et Dessaux et [le 26 oct, à l'inhumation du pharmacien Dessaux] qu'il n'est "toujours pas retrouvé", pas plus que Pinois et Miloche.
Fatigue pendant la convoi : pb cardiaque ?
Si les registres matricules indiquent que son fils Louis né en 1868
fils était propre au service, il n'en est pas de même de deux
de ses petits fils, de père différent, souffrant tous deux de
problèmes cardiaques:
René François, ° 1889, fils de Michel Claude Buthion et
de Marie Mouza : tachycardie persistante et lésion mitrale bien compensée,
endocardite chronique, lésion mitrale et aortique.
Michel Pierre ° 1876, fils de François Buthion et de Victorine
Jumas : réformé pour insuffisance mitrale en 1899. Pas d'autre
notice concernant les enfants ou petits enfants de Michel Buthion.
Des informations sur Michel Buthion portées sur le registre matricule ne sont pas disponibles pour la classe 1837, les registres en ligne pour l'Isère commencent en 1859.
Doc : "Un épisode de la guerre de 1870" Montereau / la Chapelle Rablais / Grandpuits
21 octobre 1870 Etat civil Vilbert AD 77 5 Mi 3686 p 242
retranscription dans le registre de Montereau 5 Mi 7690 p 253
Décès de Michel Buthion à cinq heures du soir le 21 octobre;
témoins: l'instituteur et le cantonnier.
Toutes les précisions d'état civil, mais pas de mention d'acte
de guerre, pas d'autre fusillé à Vilbert : Michel Buthion, faïencier,
né à St Jean de Bournay, Isère, le 15 février
1817, fils de Jean Baptiste Buthion et d'Anne Marie Perenom, marié
une première fois à Jeanne Marie Françoise Guy, décédée
le 13 avril 1847, une seconde fois à Marie Villard qui lui survit,
sans profession, âgée de 43 ans. Ledit Buthion demeurait avec
son épouse à Montereau Fault Yonne, faubourg St Nicolas, route
de Paris n°33.
Dans la retranscription dans le registre de Montereau, l'adresse est "Montereau Fault Yonne, faubourg St Nicolas n°36
1870 Table des absences et successions, Montereau AD77 217
Q 11 p 18
n° 391 Buthion Michel, ouvrier faïencier, demeurant à Montereau,
né à St Jean de Bournay, Isère, 53 ans, † 21 8bre
1870, m° Villard/ ... / valeur mobiliaire: 100 F / revenu immobilier 160
F à Montereau / héritiers: ses enfants à Montereau /
renvoyé à St Jean de Bournay en mars 1871
1872 Recensement Montereau AD 77 p 98
Quartier St Nicolas Rue de Paris, maison 36, ménage 78, plusieurs appartements
n° 245 Villards Marie, veuve Buthion, sans profession, chef de ménage,
44 ans, née à Rive de Gier, Isère
n° 246 Buthion François, ouvrier faïencier, son fils, célibataire,
28 ans, né à Grigny, Rhône
n° 247 Buthion Jean Baptiste, son fils, ouvrier faïencier, célibataire,
22 ans, né à Grigny, Rhône
n° 248 Buthion Michel Claude, son fils, ouvrier cordonnier, célibataire,
20 ans, né à Grigny, Rhône
n° 249 Buthion Jean Lucien, son fils, ouvrier boulanger, célibataire,
18 ans, né à Grigny, Rhône
n° 250 Buthion Marie, sa fille, couturière, célibataire,
15 ans, né à Grigny, Rhône
n° 251 Buthion Françoise Claudine, sa fille, 15 ans, né
à Grigny, née à Clairefontaine, Aisne
n° 252 Buthion Charles Auguste, son fils, 13 ans, né dans la commune
n° 253 Buthion Angéline Thérèse, sa fille, 9 ans,
née dans la commune
n° 254 Buthion Alfred Louis, son fils, 4 ans, né dans la commune
Cette liste comporte des erreurs; les recensements s'appuyant sur les déclarations des habitants et non sur des actes authentiques; les prénoms sont plus souvent ceux d'usage courant plutôt que ceux donnés à la naissance, mais en plus, dans ce cas :
Marie Villards (Villard) n° 245: lieu de naissance : Rive de Gier, dans le département de la Loire et non dans l'Isère.
Jean Baptiste n° 247 est bien le fils de Marie Villard, un autre Jean Baptiste, né en 1841, fils de Jeanne Marie Guy, est décédé à l'âge de 6 ans.
La naissance de Françoise Claudine n° 251, sous les prénoms de Francine Claudia, a été déclarée à la mairie de Polaincourt, Haute Saône, quand Michel Buthion travaillait à la faïencerie de Clairefontaine, même commune, qui s'appelle de nos jours Polaincourt-Clairefontaine. Née le 16 mai 1857, elle était effectivement âgée de 15 ans, alors que sa soeur Marie Sébastienne Butihont n° 250 est née le 22 mai 1856, elle avait donc 16 ans en 1872; elle n'est pas née à Grigny, mais à Polaincourt, comme sa soeur.
16 juillet 1874 Etat civil Montereau AD 77 5 Mi 7692 p 73
Jean Antoine Villard témoin au mariage de François Buthion à
Montereau avec Victorine Jumas: 72 ans, ouvrier verrier, demeurant à
Montereau, ami, signe.
Pas d'industrie verrière signalée à Montereau dans la monographie de l'instituteur. Voir plus bas.
12 juin 1875 Etat civil Montereau AD 77 5 Mi 7692 p 248
Décès de Marie Villard, née le 18 août 1827 à
Rive de Gier, Loire, fille d'Antoine Villard demeurant à Montereau
et de feue Blandine Ravat, veuve de Michel Buthion. Demeurant 36 rue de Paris,
Montereau.
Témoins: François Buthion, 31 ans, faïencier, beau fils;
Jean Baptiste Buthion, 25 ans, faïencier, fils; signent.
1875 Table des absences et successions, Montereau AD77 217
Q 12 p 143
Villard Marie, manouvrière, 47 ans, † Montereau 12 juin 1875,
(pas de mention du lieu de naissance) veuve Buthion. Héritiers : ses
enfants à Montereau, voir volume 10 case 205
25 avril 1880 Etat civil de Montereau AD 77 5 Mi 7694 p 262
Décès à l'hôpital civil de Montereau de Jean Antoine
Villard, né à Givors, Rhône, le 8 février 1802,
sans profession, demeurant au n° 36 rue de Paris, Montereau.
Témoins: Michel Claude Buthion, 28 ans, cordonnier à Montereau,
petit fils; François Buthion, 36 ans, ouvrier faïencier à
Montereau, ami (fils du premier mariage de Michel Buthion père, époux
de Marie Villard). Signent.
1880 Table des absences et successions, Montereau AD77 217
Q 12 p 145
Villard Jean Antoine, sans profession, † Montereau 23 avril 1880 (pas
de mention du lieu de naissance) veuf Ravat. Héritiers inconnus, pas
d'autre mention.
Verrerie et faïenceries
Faiencerie de Grigny
http://www.chateau-de-jarcieu.com/les_faienceries_de_grigny.htm
La première faïencerie s'ouvre en 1829. Elle
est fondée par la famille Decean, originaire d'Harfleur (près
du Havre).
L'ouverture de la première ligne de chemin de fer de France, entre
St Etienne et Lyon permettait le transport rapide et économique des
fabrications et celui du combustible, le charbon. Car Grigny fut pratiquement
la première faïencerie de France à utiliser ce procédé
de cuisson, difficile à mettre en oeuvre, mais particulièrement
économique.
Le Rhône répondait au besoin en eau lors de la fabrication et
permettait des débouchés de vente vers de nombreuses grandes
villes. Enfin, les frais d'installation à Grigny étaient moins
importants qu'à Lyon, où le prix des terrains s'était
envolé à l'annonce de l'ouverture de la voie de chemin de fer.
Ils ont été récompensés par plusieurs médailles
(de bronze en 1834, d'argent en 1839, ...) aux Expositions Nationales de l'Art
et de l'Industrie, qui devinrent plus tard, les célèbres Expositions
Universelles.
Peut-être ont-ils vu trop grand en ouvrant une seconde faïencerie
en 1838. Ils ont fait faillite en 1841.
Ils ont gardé grâce à un montage financier familial la
première usine, qui, malgré une exceptionnelle médaille
à l'exposition universelle de 1855 à Paris, finit par vivoter
et par fermer en 1868.
La deuxième usine habilement gérée par ses directeurs
successifs continue à produire jusqu'en 1951, puis son activité
fut transférée à Thonon les Bains (Haute Savoie) par
ses derniers propriétaires les frères Labrut.
Enfin, vers 1880, Pelletier fonda une troisième faïencerie où
il fabriquait des grès. En 1896, l'entreprise fut reprise par Vital
Bory, qui la nomma "Faïencerie Lyonnaise".
Il fabriquait de la "Faïence Fine", comme les "Decean",
de bonne qualité, mais surtout à des prix particulièrement
bas.
La guerre de 1914-1918 fit cesser toute activité. Celle-ci ne repris
qu'en 1920, sous le nom de "Faïencerie Nouvelle de Givors",
pour ne fermer définitivement qu'en 1958, malgré ses quelques
250 employés. Cette dernière dénomination de l'usine
a longtemps fait croire qu'elle était implantée à Givors;
alors qu'elle était certes, dans un quartier très proche de
cette ville, mais encore sur la commune de Grigny.
https://lesamisduvieuxgrigny.pagesperso-orange.fr/faience
Quatre usines à Grigny Arboras 1 / Arboras 2 Grigny-Badan
/ Précieux (les Arboras) / Boutras
Sous la Restauration, notre industrie céramique française se
doit de rattraper un grand retard des techniques dû à notre isolement
en Europe depuis la Révolution.
Situé sur la voie navigable du Rhône, au débouché
du canal de Rive du Gier, par où transitait le charbon , le site de
Grigny sera choisi par les frères DECAËN, associés à
DEJUSSIEU, pour y bâtir une usine moderne de production de « Porcelaines
opaques », à la façon anglaise.(1829) Un projet de chemin
de fer de Saint -Etienne à Lyon est en phase de construction...
Influencées par le Saint Simonisme, de nouvelles méthodes de
travail seront appliquées à une activité depuis toujours
artisanale. La division des tâches simples et sans grande formation,
se maintiendra à Grigny jusqu'à la fermeture des usines. Les
prix de revient baisseront considérablement en fonction de la grande
productivité, des prix bas du charbon et de la main-d'oeuvre. Les derniers
potiers traditionnels de Ban à Givors, seront condamnés à
la fermeture de leurs établissements à caractère familial,
vers1914.
Après la dernière guerre, dans les trois manufactures, encore
en activité, toutes les tentatives de cuisson aux fours électriques
échoueront. (Délocalisations ou modernisations entre 1951 et
1960)
Polaincourt / Clairefontaine
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA70000303
Abbaye de Clairefontaine, puis verrerie (1798/1803), puis faïencerie de Clairefontaine (1804/1932), actuellement hôpital psychiatrique
En 1846, la manufacture compte un four de cuisson, deux fours
de séchage, cinq meules à broyer et sept tours à mouler.
En 1862, remplacement des fours à bois par des fours à houille.
Mention d'un moteur hydraulique de 6 ch en 1873 et d'une machine à
vapeur en 1893. Présence d'une roue hydraulique et d'une machine à
vapeur Brosse (Paris) de 25 ch en 1904, et d'une chaudière à
vapeur Scheidecker et Kohl (Lure-Thann) en 1908. Introduction de la peinture
à l'aérographe vers 1905.
La faïencerie emploie une dizaine d'ouvriers à ses débuts,
25 personnes en 1846, et 53 hommes et 15 enfants en 1873. Les effectifs montent
à 86 hommes, 27 femmes et 39 enfants en 1893, et 75 ouvriers pendant
la Première Guerre mondiale.
Industries à Montereau dans la monographie de l'instituteur 1889 AD 77 30 Z 273
Industrie extractive : terre argileuse, sable, craie, pierre
à bâtir / 11 employés / produit 16.000 F
Tuilerie, briqueterie, poterie / 4 sites / 130 employés / 334.750 F
Porcelaine, faïence / 1 site / 740 employés / 3.580 tonnes ou
12.000.000 de pièces / 1.500.000 F
Piperie / 1 site / 60 employés / 36.000 grosses (x12) / 20.000 F
Fabriques plâtre, chaux, ciment / 2 sites / 7 employés / 25.000
quintaux / 51.000 F
Fabrique de sucre / 1 site / 139 employés / en sucre : 530 tonnes 221.000
F / en mélasse : 420 tonnes 4.500 F / en pulpe : 2.330 tonnes 18.500
F / total pour la sucrerie : 244.000 F
Fabrique de chaussures / 1 site / 56 employés
Tannerie / 1 site / 35 employés
Brasserie, distillerie, eau, gaz / 15 employés
Faiencerie de Montereau
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fa%C3%AFence_de_Creil-Montereau
La faïence de Creil-Montereau est une production céramique
provenant des communes de Montereau, dans le département de Seine-et-Marne
et de Creil, dans l'Oise.
Fondée en 1797, la manufacture de Creil, citée par Gustave Flaubert
dans L’Éducation sentimentale, se développe surtout au
XIXe siècle. Après la fusion avec la faïencerie de Montereau,
la production est estampillée Creil et Montereau.
Verrerie Robichon à Givors
https://fr.wikipedia.org/wiki/Verrerie_de_Michel_Robichon
http://yves.c.free.fr/verrerie/verrerie1.htm
Depuis 1749 jusqu'à 2003
La verrerie utilisait du charbon tout frais sorti des mines de Rive-de-Gier,
à une journée à dos de mulet. L'usine consomme 150 bennes
de charbon par jour, fait travailler 200 ouvriers et produit du verre plat
à partir de 1755. En 1780, la percée du Canal de Givors abaisse
le coût d'approvisionnement en charbon. Les verriers représentent
alors 13% de la population de Givors