Maçons limousins à la Chapelle
Rablais /18 |
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Passez
la souris sur les illustrations pour leur légende. |
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Jean Boucher et ses descendants participèrent
à la vie communale. Jean fut conseiller dès 1846, moins
de dix ans après son installation au village: Pierre sera élu
en 1870 puis Henry, sans discontinuer depuis les élections de
1892 jusqu'à celles de 1912. Il sera nommé adjoint en
1908 et 1912. |
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Geneviève Lançay, belle
mère de Jean a été cabaretière, quand un fagot
accroché en façade suffisait à créer un débit
de boissons comme on le voyait, quelques décennies plus tard, au
café Garmont des Montils, ci dessous. Son petit débit de
boissons/auberge ne correspond pas au café que l'on a connu aux
Montils, voir plus loin. Son mari fut qualifié de garde et d'aubergiste;
Elisabeth, épouse de Jean et Marie, leur fille furent épicières.
Le fait qu'épouses et filles aient été épicières
ou cabaretières a peut être aidé à l'intégration
des migrants, pour Jean Boucher, comme pour Antoine Delisle, vu dans les
pages précédentes. Forge, lavoir, cabaret, épicerie,
boulangerie... étaient des lieux de contacts, de conversations.
Il était plus facile de lier des relations au café ou à
l'épicerie que dans la solitude d'un chantier de construction...
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En 1846, quand Jean Boucher fut élu
parmi les conseillers municipaux, le suffrage était encore censitaire:
pour être électeur, il fallait être redevable de
200 francs de cens et 500 pour être éligible. Ils n'étaient
que 200.000 en France pour une population de 33 millions ! Les revenus
de Jean Boucher étaient donc suffisants pour qu'il puisse figurer
sur la liste des électeurs et plus encore, sur la liste des éligibles.
Quelques années plus tard, en 1854 et les années suivantes,
on le trouve pourtant parmi les indigents, sur une liste de personnes
aux ressources modestes autorisées à ramasser du bois
en forêt domaniale. Il faut dire que cette liste était
fort longue, plus de quarante noms, près de la moitié
des foyers, puisque ce glanage de bois
ne coûtait rien à la commune. Cependant, le maître
maçon figurait parmi les plus pauvres: "Bouché père,
résidant aux Montils, motif de l'indigence: 5 enfants; quotité
de la contribution: 7,58 francs; Bouché fils, résidant
aux Montils, motif de l'indigence: indigent, quotité de la contribution:
1,55 franc." On le retrouve sur
une "liste des familles qui auront
ou pourront avoir besoin de secours pendant l'hiver de 1855 à
1856" de dix huit noms; par contre
il ne figure pas sur une liste encore plus restreinte de dix "indigents
désignés par le bureau de bienfaisance.. pour recevoir
des soins médicaux gratuitement pour 1859 et 1860"; où
figurait la veuve du maçon creusois Delisle... Adélaïde Coutant, épouse
de Jean, n'avait pas réglé en 1859 une amende de 13,40
francs, infligée en 1846; "motif
: malheureuse, indigente". Il est probable qu'Adélaïde,
comme beaucoup, avait dû commettre un "délit
rural" ou un
"délit dans les forêts de l'Etat", autrement
dit, avoir laissé pâturer une vache, avoir ramassé
du bois au mauvais endroit; même le maître d'école
avait récolté une amende d'une journée de travail
plus les frais en 1808 à cause de
"ses vaches et bête azine". L'un comme l'autre sont qualifiés d'indigents
à leur décès, Jean en 1880, Adélaïde
l'année précédente; la table des successions et
absences précise qu'un certificat d'indigence lui avait été
délivré dès le 1° avril 1871. Né sous la Révolution, le 22 brumaire an V, Jean avait environ soixante ans quand il commença à figurer sur les listes de bienfaisance. Cela signifie qu'il ne devait plus avoir de revenus suffisants, ayant cessé son activité, peut être à cause de son âge, d'une maladie, d'un accident... et en tous cas, pas de retraite ! Ses enfants, toujours présents au village, devaient aider leurs aînés dans le besoin. Car l'entreprise de maçonnerie ne fonctionnait pas trop mal. De 1868 à 1870, Pierre Bouché figurait parmi les "trente plus imposés aux rôles de la commune de la Chapelle Rablais", qui pouvaient être amenés à donner leur avis sur certaines décisions communales. En tête, les gros propriétaires, ne résidant pas dans le village. Bizarrement, le châtelain des Moyeux est absent de trois listes sur quatre (optimisation fiscale ?), n'étant mis à contribution que pour l'année 1873, pour 2.878,81 francs, deux fois plus que le suivant sur la liste, le propriétaire des Moulineaux, et cent fois plus que le trentième, dont la contribution ne s'élevait à qu'à 27,37 F. Les deux entrepreneurs de maçonnerie étaient parmi les contribuables les plus aisés de la Chapelle Rablais: Pierre Bouché (ou Boucher, suivant les listes) pour un impôt variant de 55,49 F à 69,28 et son concurrent, Auguste Félix, qui avait appris le métier avec le Creusois Antoine Delisle, taxé de 92,87 F à 99,25 F. Pierre Boucher ne figure plus sur la liste de 1873, bien qu'il ait continué à avoir de l'ouvrage dans la commune. |
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Les deux entrepreneurs de maçonnerie figurent parmi les rares propriétaires de voitures à cheval en 1880; ils n'étaient que vingt deux à disposer d'un véhicule pour une population de plus de cinq cents habitants. Le "Registre des voitures attelées" ne recense aucun véhicule à quatre roues et vingt huit véhicules à deux roues, 19 tirés par un cheval, 9 par deux chevaux. Les plus lourdes appartenaient toutes aux grosses fermes: quatre aux Moyeux, deux aux Moulineaux comme à Tourneboeuf. Qui d'autre possédait un véhicule? Neuf cultivateurs, un aubergiste, un rentier, un marchand de bois, un fendeur de lattes, trois voituriers et les deux maçons qui disposaient d'une voiture à un cheval, probablement un "tombereau" comme on en voit un sur la place de l'église. |
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On trouve le nom de Pierre parmi les
donateurs "en faveur d'un projet de construction
de maison d'école" en 1869. Il donna quinze francs, l'équivalent
de quatre à cinq journées de travail; l'un des plus généreux,
si l'on excepte sa majesté l'Empereur, Pierre Bure des Moyeux, le comte
Greffulhe de Bois Boudran, chacun pour mille francs et quelques gros propriétaires.
La signature est belle, avec paraphe, mais ce n'est pas celle de Pierre qui,
à son mariage, n'avait su signer, pas plus que son père "excepté
l'époux qui a déclaré ne le savoir". Il apprit
ensuite à le faire, puisqu'il put signer, maladroitement, l'acte de
décès de son père en 1880 (voir ci-dessous), alors que
son demi-frère Henri paraphait avec aisance. Pierre n'avait pas dû
avoir la possibilité d'aller en classe en Creuse, qu'il quitta à
l'âge de treize ans, alors qu'Henri, né à la Chapelle
Rablais avait pu fréquenter l'école du village.
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La matrice cadastrale de la Chapelle Rablais (modifications
entre 1832 et 1914) note deux constructions au nom de Jean Boucher.
L'une, datée de 1847, mais pour des travaux effectués
certainement deux ans auparavant, concerne une petite maison aux Montils,
non loin de celle de son beau père, qu'il avait rénovée
en 1843, cadastrée A 380; Pierre modifia à nouveau la
petite maison de son aïeul en 1865 et 1872 (A 384 A 387). Document: modifications du cadastre 1835/1914
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Jean, Elisabeth et leurs nombreux enfants (six en tout en 1851, huit d'après une descendante en comptant peut être les enfants des mariages précédents) habitaient non loin de la ferme actuelle, au centre des Montils. En 1848, Jean déclara une construction nouvelle, à l'extrémité du hameau, en direction du château sur une parcelle vierge de construction (A 129), dans un entrelacs de petits chemins qui disparaîtront lors de l'alignement de la route, à retrouver dans le document suivant... Doc: modifications des constructions aux Montils entre 1832 et 1850 Cette autre maison était peut être
destinée à Pierre, mais il ne sembla pas y habiter immédiatement,
au recensement suivant, il ne figurait d'ailleurs pas sur les listes
de la Chapelle Rablais. Etait-il en apprentissage, à l'armée?
Elisabeth décéda en 1879, Jean l'année suivante. Au recensement de 1881, les Montils ne semblaient peuplés que de Boucher ou Bouché et conjoints: maison n° 10: Denis Michel Hové, 46 ans manouvrier & Jeanne Adèle Bouché, 39 ans couturière avec deux enfants; maison n° 14: Eugène Cercot, 51 ans, manouvrier qui, en 1888, épousera Marie, 42 ans, épicière qui résidait alors, dans la maison n° 22, constituant le ménage n°2 à elle seule; dans la même maison, ménage n°1: Louis Fleury, 35 ans, entrepreneur de battage avec Elisabeth Bouché et deux enfants. Et ce n'est pas tout: maison n°23: Henri Bouché, 33 ans, maçon, avec Aspasie Lefèvre et trois enfants; maison n°64: Victor Petitjean, 46 ans, charpentier, époux d'Alexandrine Bouché, père de trois enfants; maison n°67 ménage n°1: Pierre Bouché, 56 ans, entrepreneur en maçonnerie, avec Clémence Delaunay, 47 ans, couturière et deux enfants; enfin maison n°67, ménage n°2: Sosthène Langellier, 27 ans, entrepreneur en maçonnerie, Clémence Marie Bouché, 20 ans et un petit Joseph Sosthène de neuf mois. Presqu'un habitant des Montils sur dix faisait partie de la "tribu" Boucher; belle descendance pour un migrant creusois. On trouvera aussi des Boucher, descendants de Pierre ou de Jean et leurs conjoints à la Chapelle Gauthier, Nangis, Fontenay Trésigny... |
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Une péripétie dans la rivalité
perpétuelle entre le chef-lieu et le hameau des Montils révèle
un changement dans la vie de Pierre Bouché et de sa famille. Les Montils
étaient bien plus peuplés que le village de la Chapelle Rablais.
En 1881, le chef-lieu comptait 172 habitants; le hameau 282, soit plus de
la moitié de la population totale de 517 habitants. Les maisons y étaient
de moindre qualité (voir la 9° page du dossier), les familles un
peu plus nombreuses: ils étaient 2,8 par ménage au village et
3,4 au hameau. Les migrants d'autres provinces se regroupaient volontiers
aux Montils: forains et charbonniers de l'Yonne, scieurs de long du Forez,
débardeurs "thiérachiens" du Hainaut, et, à
part Antoine Delisle qui épousa la cabaretière du village, maçons
de la Creuse...
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Les Montils ne possédaient pas
de centre, pas de place qui remplaça le cimetière au village,
pas d'église, pas d'école... C'est à ce propos que les
habitants des Montils se démenèrent pour faire construire une
maison d'école dans leur hameau, prétextant -avec raison- que
l'éloignement empêchait les petits enfants de fréquenter
celle du village. En 1882, une "liste des Enfants en âge de recevoir
l'Instruction" fut établie, séparant soigneusement les
filles des garçons: 12 garçons et 19 filles au village; 25 garçons
et 24 filles aux Montils, plus un garçon à Frévent et
deux filles aux Moyeux. En face des listes concernant les Montils est inscrit:
"ne peut, vu la distance, se rendre à l'école existante":
la maison la plus éloignée des Montils se situait à trois
kilomètres de la mairie école; la plus proche n'en était
distante que d'environ un kilomètre, car le chemin habituel du hameau
au chef-lieu n'était pas la route longeant les Moyeux, mais aboutissait
non loin de la Mare à la Canne. Les habitants des Montils obtinrent
gain de cause, l'année suivante 1883.
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Sur la liste ci-dessous, à la première ligne des élèves
du village, on trouve Octave Bouché, né le 23 juin 1869, fils
de Pierre et d'Elisabeth et, parmi les filles, Agathe née le 5 février
1877. Si on ne connaît pas de portrait de Jean, Pierre
ou Henri, voici celui d'Alphonse, né en 1872, fils d'Henri Bouché
et d'Aspasie Lefèvre, représenté ici avec Théodine
Hourseau qu'il épousa en 1897. Les inscriptions sur leur tombe indiquent
d'ils sont décédés, elle en 1940, lui en 1942. |
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Pierre et Clémence, de
même qu'Octave, qui s'est marié, ont ensuite déménagé
à Nangis où on les retrouve en 1891. Octave, 22 ans, entrepreneur
de maçonnerie, Marie Bourdon et leur petit Marius, résident
avenue Victor Hugo (en 1895, Octave sera marié à Marie Blanche
Delchevalerie, veuvage ou erreur de transcription en 1891?). Octave et
sa famille habitaient seuls le n°21 avenue Victor Hugo, sur les "Promenades"
remplaçant les anciens remparts. On découvre l'extension
de Nangis entre la fin du XIX° siècle et la vue aérienne
moderne, en passant la souris sur la carte ci-contre.
Doc: Carte d'Etat Major et vue aérienne Géoportail |
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Les affaires d'Octave Boucher,
couramment prénommé Henri semblent avoir été
florissantes au point qu'il put s'offrir une voiture (avec chauffeur)
dès 1912, révélée par la relation d'un petit
accident avec une vache qui "s'écarta
d'un troupeau qui suivait la route et se jeta dans l'auto.".
Le Républicain, 11 septembre 1912. |
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Pierre 65 ans, rentier, Clémence 58
ans et leur fille Agathe de 14 ans habitaient au 17 ter rue de la Gare,
actuellement la rue Aristide Briand, à ne pas confondre avec
l'avenue de la Gare, extension nouvelle, allant des "Promenades"
jusqu'à la RN 19 et la gare. Doc:
AD77 recensement de Nangis 1891 |
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Passez la souris sur la carte postale
pour passer de la rue de la Gare, où logeait Pierre
à l'avenue Victor Hugo où demeurait son fils Octave. |
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Pierre participa à la modernisation du village. La sédentarisation des maçons migrants se fit à une époque où l'architecture de la Chapelle Rablais évoluait. Le vieux château fit place au manoir que nous connaissons aujourd'hui, le cimetière quitta le centre du village, une mairie-école fut bâtie sur un modèle que l'on peut retrouver dans bien d'autres communes, les rues furent alignées, des trottoirs aménagés; on ne construisait plus de petites masures mais des maisons plus saines, avec étage et nervures de briques... |
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Le premier cadastre, en 1832 indique les maigres possessions de la commune: l'église et son cimetière, une mare et deux friches ! Au début du siècle suivant, les propriétés communales s'étaient multipliées: "Etat des propriétés foncières de la commune de la Chapelle Rablais, exercice 1904 // Ecole, mairie, logement du garde. Date du titre de propriété: le 1° août 1874; Valeur approximative: 25.000 F // Presbytère, le 28 octobre 1848. Valeur: 8.000 F // Eglise, place. Immémorial. Valeur 30.000 F // Cimetière. Donation Lesourt, le 24 juillet 1867. Valeur 200 F // Ecole des Montils, logement de l'instituteur, le 20 mai 1883. Valeur 20.000 F // Lavoir du village. Immémorial. Valeur 1.000 F // Lavoir des Montils. 1889. Valeur 800 F." AD77 4 OP 89/2 Doc: 150 ans de Conseil municipal Chaque bâtiment municipal, à restaurer ou à construire, a donné de l'ouvrage aux maçons, après bien des réunions en mairie, avec les métreurs, les experts (les Bouché furent souvent sollicités), les comptables, et aussi bien des échanges de courrier avec la sous-préfecture (ne pas imaginer que le règne de la paperasse date d'aujourd'hui). Les travaux étaient adjugés au rabais; l'emportait celui qui proposait le devis le plus léger. Pour le presbytère, le Creusois Delisle dut s'incliner devant Chautard et Cornebois qui avaient proposé un rabais de 16%. Par contre, il emporta le marché de la réfection de l'église; terminé en 1859, ce chantier ne fut payé qu'en 1874 aux héritiers du maçon, décédé depuis longtemps. AD77 4 OP 89/1 |
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Auguste Félix, fils d'un premier mariage de l'épouse d'Antoine Delisle, obtint plusieurs marchés: des travaux au presbytère, la remise du corbillard... Le maçon Dumoulinneuf, de Valence, peut être de famille creusoise, lui aussi, fut un concurrent sérieux des maçons locaux: il obtint l'adjudication d'autres travaux à l'église en 1883 et de l'ajout d'un campanile sur le toit de l'école des Montils, dont les habitants, certainement jaloux de ceux du chef-lieu qui, bien que moins nombreux à l'époque, avaient la mairie et une école en trois travées, ont voulu compenser ce manque d'honneur par l'érection d'un clocheton supplémentaire. Non compris au devis, il en coûta 1.120,61 francs de plus en 1884. |
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Pierre Bouché fut adjudicataire de divers ouvrages,
comme des travaux au jardin de l'instituteur et au presbytère en
1877, d'autres à l'église en 1886 et la construction des murs
du cimetière en 1869, après son tranfert, depuis la place
de l'église jusqu'à son emplacement actuel.
"Je suis informé de l'insalubrité du local affecté
à l'école de votre commune. La cause de cette insalubrité
est attribuée: 1/ aux eaux stagnantes et à la boue qui se
trouvent devant la porte de l'école. 2/ à la grande humidité
des murs et du peu d'élévation du solivage de l'école
3/ et à l'exhaussement du sol du cimetière par rapport à
celui de la maison d'école. On m'a signalé également
le mauvais état de la clôture du cimetière où
s'introduisent, sans difficultés, les bestiaux et les volailles."
Doc: histoire de l'église et du cimetière de la Chapelle Rablais |
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Le chantier communal le plus prestigieux fut celui de l'école, remporté par Pierre Bouché, la Chapelle Rablais et Eugène Clément, Nangis, associés, qui proposèrent un prix de 8,5% inférieur au devis, face à l'entrepreneur Bourlier, par "adjudication au rabais et sur soumissions cachetées." AD77 4 OP 89/1
Doc: histoire des écoles de la Chapelle Rablais |
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Dans le même style que l'école,
des maisons de notables virent le jour, au coeur des villages: la villa
des Glycines, la demeure des Tancelin aux Montils, une autre, entourée
de grands arbres, près du chemin de la Truchonnerie, d'autres encore
qui furent transformées, gagnant un étage, la brique remplaçant
les chaînages de grès, les joints des meulières disparaissant
sous des alignements d'éclats de briques et de mâchefer.
Certaines ont été bâties par les maçons Bouché, leurs archives sont en cours de classement. A suivre... |
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J'ai trouvé un grand nombre de maçons limousins dans le petit village briard de la Chapelle Rablais. Que quelqu'un fasse la même recherche pour un village voisin, ou une campagne fort éloignée, il en trouvera certainement tout autant, car les maçons limousins étaient partout; dans les grandes villes, bien sûr où leur souvenir est encore vivace, mais aussi dans les petits villages, aussi bien en Vendée, que dans le Jura et même dans le Morvan, pourtant réputé pauvre, exportant ses galvachers et ses nourrices... Voir l'association "les maçons de la Creuse" à Felletin et leur site internet "Autrefois le maçon
partait à vingt ans et revenait à quarante; il reparaissait
chez lui au moins tous les deux ans et retrouvait sa maison ouverte; aujourd'hui
il part à quinze ans et revient à soixante. Il reparaît
tous les cinq ans, et quelquefois seulement tous les dix ans ; sa femme
le suit et lui donne d'excellentes raisons pour ajourner son retour: car
elle travaille à la couture, au blanchissage, c'est-à dire
aux industries que favorise l'hiver." Bandy
de Nalèche 1859 "...l'émigration
des femmes apparaît vers 1865 et se développe quelque peu par
la suite..." Alain Corbin Doc: femmes originaires du Massif central révélées par le recensement de 1876 On vit apparaître des originaires des provinces de l'Est après l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine en 1870, puis des Belges et des Picards qui reprirent des fermes... Les mouvements migratoires ne s'arrêtèrent pas, mais prirent une forme différente à partir de la Révolution industrielle: les paysans briards, attirés par les villes puis la capitale, furent remplacés par des provinciaux qui, eux mêmes, furent attirés par les villes et remplacés, ce que confirme l'étude d'Abel Châtelain: "Brie, terre de passage." |
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Ici pourrait se clore le chapitre sur les
maçons limousins à la Chapelle Rablais, mais le dossier
reste ouvert: j'espère découvrir de nouveaux documents,
comme les archives privées des Creusois installés en Brie.
Et je compte sur les lecteurs: vous avez eu la patience de lire ces interminables
pages sur la migration des maçons (il me faut plus de trois heures
pour les relire, sans m'attarder sur les illustrations ni les pages liées);
n'hésitez pas à apporter votre petite pierre à cette
laborieuse construction...
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