Maçons limousins à la Chapelle
Rablais /17 |
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Arrivé en Brie en 1838, Jean Boucher (1796/1880) est à l'origine d'une lignée de maçons qui a perduré jusqu'à la fin du XX° siècle. Pourquoi la Chapelle Rablais plutôt qu'une autre destination? Probablement parce que des maçons, parmi sa famille ou ses relations, avaient déjà opté pour ce point de chute. Peut être les Menut, dont on a exposé les liens avec le maçon Delisle à la page précédente. Des liens Menut/Boucher sont avérés: Louis, frère de Jean Boucher, avait épousé en secondes noces Jeanne Menut, en Creuse. D'autres Menut: Jean, Jacques, Joseph, Pierre... étaient présents en Brie quand Jean Boucher décida de migrer avec son fils Pierre. Liens familiaux et relations entre maçons limousins en Brie Mais d'autres Boucher, ou affiliés,
avaient été présents dans la région; les sources
les identifient tous comme Limousins. Dans la même paroisse, quelques années plus tard, le 10 floréal an II, en présence de son frère Binjamin, décède Antoine Rouffinet "en la commune de Bréau où il faisait l'état de maçon, natif de Marsac", dans la Creuse où Antoine et Binjamin avaient épousé le même jour, le 25 février 1783, deux soeurs Boucher, Marie et Françoise. Etat civil de Bréau, AD77 5 Mi 2507 / Registre paroissial de Marsac AD23 4 E 145/2 A la Chapelle Rablais, le 13
juillet 1793, décède Léonard Aucomte âgé
d'environ 47 ans, époux de Jeanne Gallateau de la paroisse de Grand
Bourg de Salagnien (Grand Bourg de Salagnac) "lequel
travaillait en cette paroisse du métier de maçon depuis
environ trois semaines" son inhumation
a été suivie par six maçons, la plupart d'origine
limousine, dont un Pierre Boucher. Les Boucher, Bouché, Bouchet... sont fort nombreux en Creuse, le site Gen23 (hélas clos, voir maintenant le site Généalogie 23) en recensait près de 2.500; par manque de preuves, on ne peut s'aventurer à assimiler ceux qui laissèrent des traces en Brie au XVIII° siècle avec les ancêtres de Jean et de Pierre qui s'installeront près de quarante ans plus tard à la Chapelle Rablais, mais il est fort possible qu'ils aient eu un lien. |
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Comme pour d'autres maçons creusois
venus à la Chapelle Rablais, la famille de Jean Boucher n'était
pas parmi les plus riches. Aurait-il été propriétaire,
son père, François, n'aurait pas changé si fréquemment
de ferme. On le suit avec son épouse Marguerite Curet (petites maisons
rouges) dans la paroisse d'Arrènes, à Galènes en 1787
et 1789; puis à Aussagne où naît Jean en 1796; au bourg
d'Arrènes, 1809; puis à la Fosle en 1811. Il termine, en 1817,
au domaine de la Vedrenne, commune de Mourioux, où il décède
l'année suivante. Il était journalier, ou au mieux "métayer
collon" comme à la Vedrenne.
La carte de Cassini sur le site "Des villages de Cassini aux communes
d'aujourd'hui" |
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La famille Boucher était soudée;
d'autant plus que deux frères s'unirent, le même jour,
avec deux soeurs, le 7 février 1809: Pierre Boucher, 21 ans à
l'époque, épousa Léonarde Grandpeix, 21 ans, et
Louis, de deux ans plus jeune, se maria avec Marguerite, 17 ans. Les
deux filles étaient mineures. Leur tuteur était François
Boucher, père des époux; le tuteur subrogé, chargé
de contrôler la gestion dudit tuteur, était Léonard
Grandpeix, frère aîné bien plus âgé,
36 ans l'année du mariage. |
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N'aurait-on point déjà
vu cette illustration ? |
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Cette belle union fut brisée en quelques mois,
non par mésentente, mais par accumulation de décès... |
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L'année suivante, 1838, fut encore
plus meurtrière. Les décès s'élevèrent
au nombre de soixante sept pour la commune de Mourioux, plus du double de
la moyenne, 31 inhumations par an pour la période 1830/1850. La série
fatale continua, chez Jean Boucher. En l'espace d'une semaine, quatre de ses
cinq enfants décèdent, réunis sur cet extrait des tables
décennales. AD23 Etat civil de Mourioux 4 ETD
26/4 |
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"En Limousin, nous sommes rarement
atteints par ces maladies qui s'annoncent à grand bruit... et qui déciment
les populations où elles s'arrêtent. Nos épidémies
sont plus modestes, elles ne s'appellent ni choléra ni typhus; elles
se nomment fièvre typhoïde, croup, angine, variole, dysenterie,
fièvre charbonneuse et pleuro-pneumonie" La variole avait marqué plusieurs maçons creusois venus limousiner à la Chapelle Rablais: Denis Lambert, Léonard Le Roudier, Barthélémy Momet... Sur leurs passeports, à "signes particuliers", est noté "marqué de petite vérole". La dysenterie est la cause la plus probable de ces décès. L'épidémie ayant frappé Bénévent en 1834 est restée dans les annales. Mourioux, Aulon et Ceyroux virent leur mortalité exploser en 1838, par contre les villages proches de Marsac et d'Arrènes ne semblent pas avoir été atteints par la maladie. |
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Jean Boucher ne figure pas comme témoin
sur les actes de décès, il ne semble pas avoir été
présent en Creuse en décembre pas plus qu'au début
du printemps. Etait-il maçon ? ses enfants sont tous nés
en été ou à l'automne, comme ceux des migrants,
bien qu'il ait souvent été qualifié de "cultivateur". |
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Qu'il ait été présent
ou absent, qui s'occupait des cinq enfants orphelins de mère pendant
qu'il travaillait? Probablement un membre de la famille, comme souvent.
Du côté Boucher, les parents étaient déjà
morts: le père en 1818, la mère l'année précédente;
de même que deux frères: Pierre, l'aîné en 1821,
sa veuve, remariée à Silvain Pouillaud résidant au
village de Lavaud Vergnaud; Louis et son épouse avaient été
emportés par l'épidémie. Resterait la soeur Léonarde,
épouse Roillette (souvent appelé Rochette) qui résidait
à la Védrenne, en même temps que ses parents, mais
dont on perd la trace après 1820.
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Sur l'acte de décès de Marguerite Longeaud, épouse de Jean Boucher, les témoins étaient Pierre Peyrot, cultivateur à Laget, en famille avec la mère de la défunte, et François Tixier, qui sera aussi présent pour les déclarations des quatre petits. C'était l'oncle du côté maternel des enfants, ayant épousé Léonarde Longeaud, soeur de leur mère. L'oncle Tixier, si présent sur les actes s'occupait-il des enfants en l'absence de leur père? Comme tous les membres de la famille déjà cités, il n'habitait pas le village où sont décédés les enfants: la Bétouillère, résidence de Jean Boucher, mais Masboudet. L'oncle Tixier mourut aussi en 1838. Par contre un autre témoin revient à chaque fois dans les actes de décès des enfants et celui-ci réside à la Bétouillère: Jacques Tétard, 41 ans, cultivateur. Il ne semble pas avoir de lien familial direct avec la famille Boucher. Il s'est pourtant dérangé quatre fois, depuis le hameau de la Bétouillère, en passant par Masboudet pour prévenir l'oncle Tixier, qui l'accompagna jusqu'à la mairie de Mourioux à près de quatre kilomètres de la Bétouillère. |
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De la Bétouillère à Mourioux, en passant
par Masboudet, sur la carte de Cassini
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Jean Boucher était-il présent
à la Bétouillère en 1837/1838, travaillait-il au loin?
dans ce cas, comment a-t'il été prévenu, quand serait-il
revenu en Creuse régler ses affaires, pour quitter définitivement
le Limousin en emmenant son seul enfant rescapé, Pierre?
Comme il n'avait pas l'intention de repartir, il n'a pas déposé son ancien passeport à la mairie de la Chapelle Rablais; on ne saura donc rien de ses déplacements que ce document aurait permis de suivre. Avant de retrouver Jean le père et Pierre le fils, en Brie, suivons le parcours hors du commun de la future épouse de Jean. |
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Adélaïde Coutant, à l'âge de vingt cinq ans, demanda un passeport pour l'Intérieur pour se rendre, seule, en Belgique... |
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Dans une société où
"la femme en se mariant tombe sous la puissance de son mari",
on conçoit que la place d'une épouse n'est pas sur les grands
chemins. C'est pourquoi, sur les quatre vingt onze personnes différentes
ayant demandé un passeport à la Chapelle Rablais entre 1807
et 1857, seules quatre étaient des femmes, quelques autres ayant partagé
le document de leur conjoint. |
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Trois épouses de maçons figurent sur les passeports de leurs époux. Elisabeth Amable Forest partageait aussi la vie nomade de Pierre Victor Lasserre, son mari cordonnier rémouleur lorrain qui passait environ un mois dans chaque canton où il travaillait. Dossier: cordonniers rémouleurs de Lorraine à la Chapelle-Rablais Trois marchandes foraines établies
dans le hameau des Montils ont pris la route, dans les années 1830,
soit seules, soit accompagnées de leur époux. Dossier: les marchandes de bagues de Saint Hubert à la Chapelle-Rablais |
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On comprend que des marchandes de bagues miraculeuses aient pris la route pour aller de foire en foire, mais qu'allait faire Adélaïde Elisabeth Coutant, jeune veuve de vingt cinq ans, à Anvers dans le tout nouveau Royaume de Belgique? Aucun rapport avec les voituriers thiérachiens, auxquel un autre chapitre est consacré, et qui venaient plutôt du Hainaut. Dossier: les voituriers thiérachiens Une toute petite femme, un mètre cinquante (quatre pieds six pouces), le teint coloré et les yeux jaunes, demande pour la première fois un Passeport pour l'Intérieur le 26 octobre 1838. Elle est connue au village, puisqu'aucun témoin n'a été nécessaire pour confirmer son identité. Adélaïde est née à Bombon en 1813 d'un père originaire de Grandpuits à 10 kms. Son grand père, né à Villenauxe la Grande, une cinquantaine de kilomètres, était garde champêtre à Fontenailles. Entre la naissance d'Adélaïde, 1813, et celle de sa soeur Marie Anne Florentine, 1822, la famille a déménagé de Bombon pour la Chapelle Rablais à une douzaine de kilomètres. Tout ceci ne fait pas de la famille Coutant des voyageurs au long cours, mais montre qu'ils n'étaient pas attachés à un lieu, à une terre, pas plus qu'à un métier: le père d'Adélaïde fut manouvrier, puis garde particulier: son agrément, comme conservateur en qualité de garde fond champêtre des propriétés de M. Le Comte de Latour Maubourg, figure dans le registre des délibérations du Conseil municipal de la Chapelle Rablais, le 1° mars 1830; il fut ensuite aubergiste, puis à nouveau garde particulier à sa mort à l'âge de 72 ans; tandis que son épouse, sans profession, en 1833, était cabaretière en 1838. Aux Montils, Jules Etienne Tancelin, cabaretier, logeait aussi scieurs de long et voituriers en bois. La jeune Florentine Coutant soeur d'Adélaïde, épousa, quelques années plus tard, un autre Tancelin, Savinien Rémi, qu'elle laissa rapidement veuf. Elle mourut à 24 ans. (La famille Tancelin figurait dans les registres paroissiaux avant 1750 et existe encore aux Montils) |
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Adélaïde Coutant épousa
en 1833 Marie Henry Alphonse Delaunay, brigadier des gardes des forêts
de la Couronne, demeurant au hameau des Montils, né à Paris,
dans le XII° et dernier arrondissement d'alors, le 8 ventôse an
X (27 février 1802). Le père d'Adélaïde qui fut
manouvrier à Bombon, était alors garde particulier aux Montils.
Adélaïde avait vingt ans, Marie Henry Alphonse n'était
pas beaucoup plus âgé. Une petite fille, Clémence Florence,
naquit bientôt, le 2 février 1834. Marie Henry Alphonse Delaunay
mourut deux ans seulement après son mariage, le 19 mars 1834, à
Bougy les Neuville, petit village du Loiret, aussi proche de la forêt
domaniale d'Orléans que les Montils l'est de la forêt domaniale
de Villefermoy, toutes deux anciennes forêts de la Couronne; un acte
précise qu'il demeurait alors dans le hameau le plus proche de la forêt:
Mommerault. On trouvait d'autres Delaunay à Bougy où le brigadier
des gardes des forêts de la Couronne était en poste; coïncidence
ou rapprochement familial ?
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Tout cela nous a fait découvrir Adélaïde
Coutant, mais ne nous explique pas pourquoi ce petit bout de femme aux
yeux jaunes décida de demander un passeport en octobre 1838 pour
se rendre à Anvers, royaume de Belgique. Traces de Marie Anne Boni, Philippe Badoulet et autres voituriers Adélaïde s'est rendue en Belgique car c'est là que résidaient ses beaux parents, comme le montre l'acte de mariage de 1833: "Marie Henry Alphonse Delaunay, brigadier des gardes des forêts de la Couronne, demeurant au hameau des Montils, né à Paris XII°, le 8 ventôse an X, fils de Casimir Simon Delaunay, 51 ans, employé au bureau central des subsistances militaires à Louvain et domicilié à Bruxelles, royaume de Belgique et de Marie Louise Clayessens, 45 ans, Bruxelles." |
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Après le décès de son
époux, Adélaïde revient vivre chez ses parents aux
Montils avec la petite Clémence comme le montre le rencensement
de 1836. En 1838, après leur départ définitif de
la Creuse, Jean et son fils Pierre louent une chambre à la petite
auberge tenue par Marie Geneviève Lançay, épouse
Coutant aux Montils. Il ne peut manquer d'y croiser Adélaïde... |
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Et ils agrandissent leur famille recomposée:
à Pierre, fils de Jean Boucher et de Marguerite Longeaux, à
Clémence, fille d'Adélaïde Coutant et de Marie Henry Alphonse
Delaunay, ils donnent frères et soeurs dont le prénom de baptême
ne correspond pas souvent au prénom usuel: (Françoise)
Adélaïde 1836, Marie (Geneviève)
1839, (Jeanne) Adèle 1842, (Clémentine)
Alexandrine 1845 , Henry 1848, (Eugénie)
Elisabeth 1853... |
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Parmi les enfants que leur attribue
le recensement, il semble bien que l'aînée "Bouchet
Adélaïde, leur fille, vivant du travail de ses parents, 15
ans" recensée en 1851, qui décédera la
même année, était née quelques années,
(1836), avant le mariage d'Adélaïde et Jean, 1838.
A y regarder de plus près, on ne trouve pas d'acte de naissance d'Adélaïde Boucher (Bouché, Bouchet...) pour cette période, cependant, dans les tables décennales de la commune, on trouve cinq filles portant le prénom d'Adélaïde, prénom mis à la mode par la soeur du roi Louis Philippe. Les recherches ne sont pas longues pour trouver l'acte de naissance hors mariage de Françoise Adélaïde Duplant, fille de Jean Baptiste Duplant, 29 ans, sabotier (qui vit avec son père François, 69 ans, aux Montils) et d'Adélaïde Coutant, naissance chez le grand père Pierre Joseph Coutant, qui est témoin. Rien de tragique à cela, Adélaïde était jeune veuve et les moyens de contraception d'alors n'étaient pas ceux d'aujourd'hui. La régularité des naissances chez Jean Boucher, tous les trois ans, montre une conception après chaque sevrage, donc aucune utilisation des "funestes secrets" pour empêcher la conception d'un bébé. Françoise Adélaïde a été reconnue par le jeune sabotier, et élevée avec les enfants de Jean: dans tous les recensements qui mentionnent les liens familiaux, elle est déclarée fille du couple, bien qu'elle n'ait pas été adoptée officiellement: à son décès, elle s'appelle encore Françoise Adélaïde Duplant. |
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Jean Baptiste Duplant eut bien du
mal à reconnaître sa fille Françoise Adélaïde."A
l'heure où ledit Duplant s'est présenté à
la mairie, les répartiteurs étaient convoqués pour
former l'état matrice des habitants de la commune susceptibles
d'être portés au rôle des prestations pour les chemins
vicinaux, l'acte de naissance n'a pu être rédigé...
Jean Baptiste Duplant avait été invité à revenir
après la séance, ce qu'il n'avait pas fait, envoi de trois
lettres en décembre .. nous n'avons pu déterminer ledit
Duplant à venir signer sa déclaration." Le brave Jean
Baptiste, illettré, aurait eu bien du mal à répondre
aux trois lettres; étant berger, il avait quitté la commune,
"demeurant présentement à Châtillon la Borde".
L'acte de reconnaissance n'a été finalement établi
que le 25 janvier 1837, quatre mois après la naissance.
Etat civil la Chapelle Rablais AD77 5 Mi 2831 p 84 |
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Le hasard fit que, dans la même famille, deux enfants
élevés ensemble choisirent encore de s'épouser: Pierre,
fils de Jean Boucher et de sa première épouse Marguerite Longeaux,
avait 13 ans quand son père épousa Adélaïde, mère
de la petite Clémence Delaunay, 4 ans, née de son premier
mariage; ils n'avaient aucun lien de sang. Quinze ans plus tard, Pierre
et Clémence se marièrent. Le hasard fit encore que le premier
bébé du jeune couple, Alfred, né le 2 décembre
1853, neuf mois tout juste après les noces, suivit de peu le dernier
bébé de leurs parents respectifs, Eugénie Elisabeth
qui naquit un mois avant, le 8 novembre 1853. |
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Ce rapprochement ne semblait poser aucun problème pour des mariages entre enfants d'un même couple, sans lien de sang. Dans l'Ancien Testament, le Lévitique Bible XVIII, 9 stipule pourtant: "Tu ne découvriras point la nudité de ta soeur, fille de ton père ou fille de ta mère, née dans la maison ou née hors de la maison." Depuis le concile de Latran IV en 1215, nul ne pouvait épouser une personne en deçà du cinquième degré de parenté. On parle ici, de parents du même sang. Un exemple de dérogation, par "dispense de consanguinité" est fourni pour les descendants d'un voiturier thiérachien. L'absence de cette dispense dans les registres d'état civil m'avait fait croire que la situation familiale des migrants aurait pu être méconnue des officiers d'état civil de la Chapelle Rablais et que les "horsains" pouvaient se permettre des privautés qui auraient été interdites aux sédentaires. Il n'en était rien. |
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Le 6 avril 1848, à Fontains, deux orphelines Nival, sous la tutelle
de leur grand père maternel, Guillaume Bellagué, 87 ans, se
marièrent le même jour: Françoise Rosalie, 20 ans, couturière,
résidant aux Granges de Fontains, épousait Louis Antoine Catalan,
24 ans, manouvrier à Echouboulains pendant que sa soeur Louise Cléophée
convolait avec Etienne Amable Masson résidant aux Montils. |
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Arbre de consanguinité
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La page devient fort longue, il est temps
de faire une pause avant de découvrir comment les maçons
creusois, dont les Boucher, ont modernisé le petit village de la
Chapelle Rablais, dans la seconde moitié du XIX° siècle...
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