Maçons limousins |
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la souris sur les illustrations pour leur légende. |
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La migration limousine ne donna pas que des maçons, mais aussi des tailleurs de pierres, des paveurs, des terrassiers, des tuiliers, des scieurs de long, des charpentiers, des couvreurs, des peintres, des chanvreurs, des chaudronniers, des portefaix, des cordonniers, des cochers, des décrotteurs et des marchands de parapluies. Liste d'après Alain Corbin "Archaïsme et modernité en Limousin au XIXe siècle"
Destinations et métiers des migrants limousins |
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Au départ du Limousin, les maçons
constituaient la plus grande partie des saisonniers. Abel Châtelain
a recensé les migrants de la Creuse et de la Haute Vienne: 24.975
Creusois en 1860 dont 18.425 maçons (73%) et, pour huit cantons
de la Haute Vienne en 1830: 5.672 migrants dont 4.923 maçons
(86%) plus des paveurs que l'on ne trouve que rarement en Creuse. Pour le canton de Bénévent, Creuse, dont étaient originaires bon nombre de Limousins découverts à la Chapelle Rablais, les maçons constituaient la presque totalité des saisonniers partis en 1860: 873 sur 893, soit 97% plus 17 tailleurs de pierres et 3 terrassiers; il n'est donc pas étonnant que, dans notre village, à part un charpentier et un menuisier, il n'arriva que des maçons. Une cinquantaine, pour se limiter au siècle écoulé entre 1750 et 1850. |
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Les communes de Seine et Marne ont répondu
en février 1809 à un questionnaire portant sur les migrations
périodiques de main d'oeuvre. Il s'avère que presqu'aucun Seine
et Marnais ne quittait son département pour chercher de l'ouvrage ailleurs;
compte non tenu des artisans en apprentissage: "On n'a pu comprendre
dans le nombre des ouvriers étrangers au département les gens
des métiers tels que compagnons charrons, bourreliers, maréchaux,
serruriers, charpentiers &c.. à cause des mouvemens fréquents
qui s'opèrent parmi ces classes d'ouvriers." |
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Les fiches de chaque commune ont été conservées
pour l'arrondissement de Melun (en rose sur la carte). Un tableau détaillé
résume les réponses celui de Coulommiers (en beige). Pour
Meaux, Fontainebleau et Provins, nous ne disposons que d'une brève
feuille récapitulative.
Dossier: les cordonniers rémouleurs lorrains |
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Parmi les 6.255 saisonniers de la fiche de synthèse de la Préfecture,
figurent cinquante tailleurs de pierre et scieurs de long du Calvados et
de l'Orne (les scieurs du Forez ont été oubliés dans
le résumé), 4.700 moissonneurs des départements voisins:
"scieurs de bleds, méteils et seigle" à la
faucille et "150 qui fauchent les bleds ils
viennent du dpt de l'Aisne" , 125 ramoneurs
de cheminées venus du Cantal, du Puy de Dôme et du département
du "Mont Blanc" .
L'enquête de 1809, tableau des réponses |
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"Le quinze jüillet 1750 est mort muni
des sacremens de l'église et le lendemain a été
inhumé à son service Jean Cugy âgé d'environ
trente cinq ans garçon maçon de la paroisse de Bessine
proche Limoges par moy soussigné, ancien curé de St Quiriace
de Provins, en présence de Messieurs les curé et vicaire
de cette paroisse, d'Antoine Cugy son frère, de Pierre Cugy son
cousin germain, de Jean Desfossés et Pierre de la Serre, lesquels
ont déclaré ne sçavoir signer." |
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Etait-il pour autant le premier à venir
limousiner dans ce village? Des relevés dans le Gâtinais
font apparaître Léonard et Jacques Thullier à Aufferville,
Seine et Marne, dès 1628; l'acte le plus ancien concerne un maçon
à Pithiviers, Loiret, en 1494 ! Ci-dessous, lien vers le site
Dans le bulletin du Cercle de Généalogie et d'Héraldique
de Seine et Marne, Annie Larnicol propose l'étude d'un traité
d'association entre deux maçons limousins, François Lefort
et Léonard Guillard à la Ferté Gaucher, dans la
Brie champenoise en 1692. CGHSM bulletin
n°29 Les familles Dumas et Marsat,
originaires du Limousin ont donné des générations
de maçons à Boissy le Châtel, depuis le milieu du
XVII° siècle jusqu'à la fin du XIX°. Correspondance
avec Denis Sarazin-Charpentier Lien externe: migrants de la Marche et du Limousin partis vers le Gâtinais |
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Après le décès de Jean Cugy, il faudra
attendre près d'un demi-siècle pour qu'un autre maçon
se révèle: Léonard Aucomte qui, lui aussi, mourut dans
ce petit village briard: "Le 13 juillet 1792 a
été inhumé dans le cimetière de cette paroisse
par moy curé de la Chapelle Arablay, soussigné, le corps de
Léonard Aucomte, âgé d'environ quarante sept ans, décédé
hier ayant reçu les sacrements, époux de Jeanne Galateau de
la paroisse du Grand Bourg de Salagnien, hameau de Lille, du département
de la Creuse lequel travailloit en cette paroisse du métier de masson
depuis environ trois semaines..."
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Combien de maçons Creusois ont travaillé
à la Chapelle Rablais ? On l'ignore et on l'ignorera toujours.
On peut, au mieux, recenser ceux qui ont laissé des traces car
un grand nombre de migrants n'en a laissé aucune. Ni chez les notaires:
contrat d'association, marché pour construire une maison, contrat
d'apprentissage... ni dans les registres paroissiaux: acte de décès
(ça n'arrive qu'une fois, il faut bien l'avouer), mariage, témoignage...
ni dans les registres de police... Les passeports et les recensements
-le plus intéressant étant celui de 1872 qui donne le lieu
de naissance- viendront plus tard. Il ne faut pas trop compter sur des
livres de raison, des carnets de comptes, des écrits intimes: avant
le milieu du XIX° siècle, rares étaient les migrants
qui savaient signer.
Par jeu, je me suis posé la question des traces que j'aurais pu laisser pendant mes dernières vacances, par exemple, en mettant de côté ce qui n'existait pas du temps des maçons: exit les relevés téléphoniques, les facturettes de carte bancaire, les vidéos de surveillance et tant d'autres technologies de pistage... Je ne suis pas passé au tribunal ni chez le notaire, je n'ai pas été parrain, ni témoin à un mariage, je ne me suis pas marié, ni mort, je m'en serais peut être aperçu. Voici deux cents ans, je n'aurais laissé aucune trace. Le grand nombre de migrants limousins découverts masque certainement un nombre aussi grand de saisonniers qui sont passés entre les mailles du filet. Dans les pages à venir, nous essaierons d'exposer ce que les sources d'archives ont bien voulu révéler. |
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