Les voituriers par terre /31
Episodes de vie conjugale/2
Joseph Bouillard, présent à la Chapelle Rablais depuis 1816 attend l'année 1836 pour prendre en "premières noces" épouse à l'âge de 50 ans. Marie Jeanne Picardat est âgée de 58 ans, veuve par deux fois, mère de garçons frôlant la quarantaine. Il est évident qu'à cet âge avancé de l'épouse, Joseph ne comptait pas assurer sa descendance, sans préjuger des sentiments réciproques impossibles à déceler dans les pièces d'archives, l'union avait au moins pour but de mettre en commun les moyens de subsistance.
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Courrier | |
Le 26 pluviôse an XI, 15 février
1803, Pierre Déruelle, voiturier né à Momignies, et Marie
Madeleine Sercot (Cercot), son épouse depuis 1796 renouvellent leurs
voeux : "lesquels voulant se donner des preuves
réciproques d'amityé... " font donation au dernier
vivant des "meubles, effets, linge de lit, de
table, argent, argenteries, deniers comptant, grains, chevaux, voitures, harnois,
dettes actives, loyers, pâturages.. et biens immeubles."
Il était temps: le lendemain, Marie Madeleine décédait
à l'âge de 51 ans, Pierre Déruelle en avait 45. Bien qu'enregistré
officiellement chez le notaire Hardouin (qui avait fait le déplacement,
vu l'état de Marie Madeleine, il en coûta 8 francs sur les 19
de frais, ramenés à 13 après remise), l'acte ne fut pas
suivi d'effet, car avant d'épouser le voiturier, elle avait été
veuve deux fois, et laissait des enfants. Le couple Déruelle/Cercot
n'était pas bien riche: leur contrat de mariage avait été
établi sur la base de 300 francs pour lui et 633 pour elle.
Jean Tancelin, le mari précédent, était mort en mars
1796, six mois avant qu'elle n'épouse le voiturier. A noter que le
délai de "viduité" , correspondant à une période
de neuf mois entre décès et épousailles pour être
certains qu'un enfant du défunt ne pourrait être attribué
au nouveau mari, ce délai n'avait pas été respecté.
Il faut dire qu'il ne devait avoir cours que dans les milieux financièrement
favorisés. D'autre part, Madeleine, âgée de 51 ans, avait
dépassé sa période de fécondité. Jean Tancelin
avait laissé un enfant qui décéda à l'âge
de sept ans, en 1799, quelques années avant sa mère.
Trois enfants du premier mari avaient survécu à Marie Madeleine:
Louis Simon Hourseau, manouvrier aux Montils, Marie Madeleine Hourseau, fille
majeure résidant à ferme de la Martinière aux Ecrennes
et Simon Hourseau, soldat qui n'était pas présent le 2 germinal
an XI, étant "au service des armées
de la République françoise". Ceux-ci réclamèrent
leur part d'héritage et il ne resta au pauvre voiturier que "six
chevaux et juments avec leur collier et autres harnois, du chariot rouland,
d'un lit garni, les habits, linge et hardes à son usage lesquels objets
réservés ledit Deruelle déclare les avoir dès
à présent en sa possession.."
minutes du notaire Hardouin, Nangis AD 77 261 E 53 f ° 247 & 380
Il est peu probable que l'appât du gain ait motivé les épousailles entre voituriers et veuves, si calcul il y avait eu, il n'était pas judicieux: les sommes en jeu étaient dérisoires et les enfants des mariages précédents avaient droit à leur part d'héritage.
Et les enfants des voituriers? Ils naissent et meurent au même rythme que ceux des paysans voisins. Les familles restent nombreuses, même si le nombre d'enfants a tendance à diminuer, passant de plus de cinq par couple au début XVIII° à environ quatre pour la fin du siècle, pour passer à trois à la fin du XIX° Sources locales: St Méry par Annie et Gérard Walraevens, ed.Amattéis p 204
Ne reste plus que Philippe Cyprien Badoulet dont il fut
question plus haut. S'il eut une vie courte comme nombre de voituriers (il
décéda à 39 ans) , il repeupla abondamment la planète
car il eut, avec deux épouses, onze enfants, dont sept atteignirent
l'âge du mariage, trois étant décédés
en bas âge, un autre à 16 ans.
Sur les dix enfants connus que mit au monde Marie Anne Bony, seule la moitié
a pu atteindre l'âge adulte. Ce n'était pas une particularité
des Thiérachiens: on peut trouver parmi les voituriers de Brie des
familles plus que nombreuses: Charles Chaîneau (Chesnot...), voiturier
natif de Châtillon la Borde, eut seize enfants de trois épouses,
la moitié n'arriva pas à l'âge adulte..
Cette mortalité infantile importante n'était pas non plus
une particularité des voituriers, hélas. On considère
qu'à cette époque, sur quatre enfants, l'un décèdait
avant un an, et un autre avant l'âge adulte. Sans parler de la mortalité
excessive des enfants mis en nourrice, qu'ils soient venus de la capitale
ou des hameaux alentour.
Epouser une veuve aurait pu présenter l'avantage de
profiter des biens acquis grâce au premier mari, si elles n'avaient
été aussi pauvres que les voituriers l'étaient. Les inventaires
après décès, comme les contrats de mariage révèlent
tous la pauvreté des voituriers et de leurs épouses, à
part Nicolas Pupin, riche de plusieurs milliers de francs, mais resté
célibataire et vivant dans la misère.
La succession de Thomas Nival, réglée quelques années
après sa mort, quand sa veuve se préparait à épouser
son "garçon voiturier", montre que l'employé était
plus riche que sa patronne, laquelle lui devait d'ailleurs des arriérés
de salaire. Marie Anne Bony apporta 280 francs de dot, Philippe Badoulet 600.
Total: 880 francs, en dessous de la moyenne des contrats de mariage qui se
situait aux environs de 1.000 francs par couple. Il faut dire que pour la
période 1789/ 1811, deux ménages sur trois apportaient moins
que cette somme.
Inventaire après décès Nival/Bony
Page sur le salaire des voituriers
Le contrat de 1802 précisait qu'en cas de veuvage, le survivant
aurait droit à "linge, lit garni, commode
ou armoire vuide... si c'est la future bagues, joyaux, gobelet d'argent
s'il y en a ... si c'est le futur, sa tasse, boucle et montre d'argent...
Conviennent les futurs que les deux enfans du second lit du futur, et celui
de la future, seront nourris, logés, couchés, chauffés,
blanchis, éclairés et entretenus tant en santé que
maladie, aux frais de la future communauté jusqu'à l'âge
de quatorze ans... Les frais de nourriture et entretien évalués
la somme de cent francs par an."
Le couple empruntera mille francs, sans intérêt, à Nicolas
Pupin en 1807 en hypothéquant la maison qu'ils venaient d'acheter
aux Montils et tous leurs biens, déjà hypothéqués
en faveur de leurs enfants, héritiers des précédents
époux: "...leur maison de trois travées
située aux Montils commune de la Chapelle Rablay ... tenant au levant
à une propriété qui appartient aux enfans mineurs dudit
Tissot, au couchant sur la rue qui conduit à Nangis, au Midy, sur
la Rue de Melun et du Nord à un Clos appartenant auxdits mineurs...
un clos entouré de hayes vives 21 ares 10 ca, cinquante perches...
un autre clos... " Cette maison de cinquième catégorie
cadastrée A 306 en 1832 existe encore, le petit fils d'Edme Tissot,
François Victor Bertin l'avait modifiée en 1868.
La mort de Nicolas Pupin en 1808 retarda peut être l'achat d'un attelage complet de Tirachien que les Tissot achetèrent en 1809 pour 1.040 francs à payer en cinq termes, sans intérêts, jusqu'à la Saint Martin 1811. A noter que Louis Meunier, le vendeur, était certainement meilleur négociateur que le couple Tissot/Voulminot, puisqu'il leur vendit au prix fort un chariot, un poulain et sept juments qui n'étaient pas de première jeunesse, dont une qui avait "le pied gauche de devant tourné". Le brave Louis Meunier avait profité de la vente aux enchères Pupin pour se procurer un chariot pour 120 francs et des juments pour un prix dérisoire, entre 10 francs pour "une jument sous poil noir garnie de son collier et trez" deux autres à une vingtaine de francs pièce, la plus chère: "une jument sous poil rouge bay mis à prix par le citoyen Boulogne à Villeneuve les Bordes & adjugé au citoyen Meunier moyennant 31,50 F". On est bien loin du millier de francs déboursé par Edme Tissot. minutes du notaire TartarinAD 77 273 E 31
Quoiqu'il en soit, le couple Tissot/ Voulminot et leurs descendants respectifs n'étaient pas dans la misère, sans être riches: ils possédaient attelage et maison, cependant, ses mariages successifs n'enrichirent pas le scieur de long devenu voiturier.
D'autres n'étaient pas plus riches:
Julien Trahault et sa femme ont apporté chacun une petite somme équivalente:
137 francs pour lui, 119 pour elle. Nicolas Joseph Docquière (Docquier),
pour ses deux mariages en Brie, fournit moitié moins que sa future,
mais les sommes étaient tellement faibles qu'on ne peut pas le soupçonner
d'avoir couru la dot; en 1802, il n'avait que 82 francs, en 1807 il n'était
riche que de 159 francs.
Jean Louis Bienvenu épousa en 1805 Marie Madeleine Tancelin, veuve
d'un charretier (voiturier, galvacher?) originaire de la Côte d'Or.
Elle suivit de peu dans la tombe le voiturier thiérachien décédé
sans descendance en 1823. Marie Madeleine ne laissa que 73 francs à
ses deux filles nées de son premier mariage. Une misère !
Tous les contrats concernant des mariages Thiérachiens/Briardes n'ont
pas été retrouvés, ni tous les inventaires après
décès, mais aucun ne montre la trace d'une vie sans soucis financiers..
Certains fils de voituriers suivront les traces de leurs pères:
parmi les seize enfants de Charles Chaîneau, l'un, au moins, fut voiturier.
Charles père vivait et travaillait à Châtillon la Borde
où le trafic des Tirachiens devait être d'importance, puisque
c'est le seul que note, cent ans après Charles Chaîneau, l'instituteur,
rédacteur de la monographie de 1889 sur "la
route départementale n°3 de Melun à Nangis qui traverse
le bois de la Borde et sert à la vidange des bois". AD77
30Z92
L'aîné du voiturier, Pierre Charles, fut aussi voiturier, et
non charretier, certains documents faisant bien la distinction. On le retrouve
à la Borde pour son second mariage. Puis on perd sa trace dans cette
commune: il avait déménagé d'une petite centaine de
mètres, franchissant la rue qui sépare la partie "la
Borde" du village de la partie "Chapelle Gauthier". C'est
dans les registres de cette commune qu'on découvre ensuite les curieux
prénoms des enfants du voiturier: Aglaé, Ursule, Julie, puis
Octorine (Aline à sa naissance) Zolémide (Zélonide),
Izabelle Méollat et Adèle, sans compter des jumelles qui ne
dépassèrent pas un jour de vie et un petit Charles décédé
à un mois, cités dans le désordre. Et, pour simplifier
les recherches, il existe un autre Pierre Charles Chesneaux à Châtillon,
époux de Léonie Rosalie Poirier...
Le XIX° siècle progressant, les enfants de voituriers perdront cette qualification, on les appellera charretiers puis manouvriers. Ils se fondront dans la masse des petits paysans. Le chemin de fer remplacera peu à peu le flottage du bois. Pendant quelques décennies encore, les petits enfants, voyant passer les charrois de bois chanteront leur petite comptine: "Tirachien, Tiraloup, tire la queue du loup", puis on l'oubliera, on perdra la mémoire de ces voituriers venus de contrées lointaines débarder le bois des forêts d'Ile de France avec leurs petits chevaux ragotins.
Les Tirachiens semblent avoir eu plus souvent des relations avant mariage
que les paysans du cru, peut être parce qu'ils étaient moins
sous le regard des membres de la communauté. Une statistique est
impossible à établir car les données sont disparates;
pour certains voituriers, on dispose de nombreux documents, de presque rien
pour d'autres. Cependant, on peut lister les speedy- bébés,
nés à une allure record juste après le mariage de leurs
parents, ceux, du moins, qui ont laissé une trace. Car on ne pourra
pas recenser les enfants naturels, dont le père est inconnu, ni ceux
qui n'eurent pas d'existence officielle.
Pour éviter les avortements et infanticides, les curés répétaient
encore à la fin du XVIII° siècle, un édit de 1556
obligeant les filles mères à déclarer leur grossesse.
Ainsi, en 1773, le curé Huvier, ancien desservant de la Chapelle
Rablais, quand il était prêtre de Cerneux et Pierrelez : "l'édit
d'Henry Deux concernant les femmes et les filles enceintes a été
fulminé tous les trois mois aux prônes des messes paroissiales."
AD77 Pierrelez 5 Mi 5925 p 47
Voir la fiche "monitoire à fin de révélations" dans Wikipédia
Quelques speedy-bébés et enfants hors mariage relevés
chez les voituriers:
Un enfant de Marie Anne Bony est mort né le 1° janvier 1803.
En mai, elle mit en ordre la succession de son premier mari Thiérachien
décédé depuis trois ans, avant d'épouser, en
juin 1803, son garçon- voiturier, lui aussi Thiérachien, et,
suivant toutes probabilités, père du mort-né.
Zélonide Flore Chesnot, fille et petite fille de voiturier briard
vint au monde quatre mois après les épousailles.
Même délai pour Rosalie Colinet, fille de voiturier thiérachien.
Deux mois après le mariage pour Marie Cécile Coupain, fille
de Thiérachien à Boursonne, proche Villers Cotterêts,
qui plus tard, donnera naissance à Momignies à un futur voiturier
qui finira sa vie à l'hospice de Sézanne.
L'une des filles du Thiérachien Nicolas Joseph Docquière donnera
naissance à Antoinette Anastasie, enfant naturel, ce qui ne l'empêcha
pas d'épouser, quelques années plus tard, le fils d'un ancien
prisonnier des guerres révolutionnaires originaire de Bohême,
avec lequel elle avait vécu en concubinage. La petite Antoinette
Anastasie "Sans Nom" fut recensée
à l'âge de dix ans, dans le nouveau foyer de sa mère.
Le premier enfant de Louis Serein Gorget et Marie Etiennette Maugis arriva
quarante jours après mariage. Pour être précis, Louis
Serein n'était pas voiturier à la différence de son
père et de son frère, tous originaires de la forêt de
Traconne où ils retournèrent après quelques années
en Brie. Dans la forêt Saint Gobain, dans l'Aisne, un Nival, Charles
Joseph reconnut comme son fils, le jour de son mariage, le petit Joseph
Adolphe né depuis quatre mois.
Mettre des enfants au monde hors mariage n'était pas l'apanage des voituriers et autres forains, loin s'en faut ! Le cas du fils du marchand de bois et notable Labarre, père de quatre enfants quand il s'est décidé à convoler, sans l'accord de son père, a été cité à la page précédente. Mais les naissances hors mariage étaient rares. Dans son étude sur la population de Dontilly au XVIII° siècle, Chantal Brouard trouve un taux supérieur à la moyenne, "1,20% alors qu'il atteint rarement 1% dans les campagnes du Nord de la France. Ce chiffre est en partie dû à une seule mère qui eut, etre 1782 et 1793, cinq enfants de père inconnu." Tout le problème des statistiques sur un petit échantillon, comme pour la Chapelle Rablais... Provins et sa région n°148 année 1994
Le 6 avril 1848, à Fontains, deux orphelines Nival, sous la tutelle
de leur grand père maternel, Guillaume Bellagué, 87 ans, se
marièrent le même jour: Françoise Rosalie, 20 ans, couturière,
résidant aux Granges de Fontains, épousait Louis Antoine Catalan,
24 ans, manouvrier à Echouboulains pendant que sa soeur Louise Cléophée
convolait avec Etienne Amable Masson résidant aux Montils. Petit
problème: le père de Louise et la mère d'Etienne étaient
frère et soeur, tous deux enfants du voiturier Thomas Nival. Il n'y
avait pas trace de dispense pour consanguinité dans les registres.
Cela signifiait-il qu'ils s'en étaient dispensés, que leur
état de cousins n'était pas connu de leurs voisins, des officiers
d'Etat Civil ? Donc, que descendants de voituriers originaires d'une province
éloignée, ils étaient moins sous le regard des membres
de la communauté comme proposé plus haut?
En fait, leur situation familiale était connue et figure sur l'acte
religieux une "dispense de consanguinité du deux au deux accordée
par Mgr l’Evêque de Meaux", assortie d'une autre dispense
"du temps prohibé" puisque les noces avaient lieu pendant
le Carême.
(Je remercie, ici, l'Archiviste de l'Evêché dont les recherches
furent compliquées: les actes de 1848 de Fontains se trouvant dans
le cahier de 1845 !)
Si l'ascendance des Thiérachiens n'était pas bien claire pour
les Briards, leur descendance était connue comme celles des paysans
de souche.
Deux frères Badoulet, Philippe Joseph
cité plus haut et son aîné Pierre, menèrent des
vies singulièrement parallèles, l'un en Brie, l'autre en Picardie,
dans des villages proches de la forêt de Saint Gobain et ses verreries,
grandes consommatrices de bois. Leur père était voiturier, leur
mère descendait d'une famille de "mulquiniers",
tisserands en batiste; à Momignies, les tisserands et faiseurs de bas
étaient presqu'aussi nombreux que les voituriers. Leur soeur Thérèse
avait épousé un voiturier thiérachien qui termina ses
jours à la Chapelle Rablais, chez Philippe. Pierre et Philippe naquirent
à Beauwelz / Momignies, qu'ils quittèrent dans les premières
années du XIX° siècle; Pierre se mariant en 1801, Philippe
en 1803. Philippe retourna plusieurs fois à Momignies pour affaires
de famille (1810, 1814, 1821; en 1820 peut être à cause du décès
de Pierre mort en 1819). Puis, la famille Badoulet n'a plus laissé
de traces dans le Hainaut. Si l'on trouve dans les cimetières de Beauwelz
et Momignies nombre de Nival, Delchambre, Ledoux, Bouillard ou Docquier, aucune
sépulture de Badoulet.
Pierre, comme Philippe ont été garçons voituriers (aucun
rapport avec l'âge : Jean Louis Bienvenu est qualifié de garçon
voiturier à 42 ans et Jean Baptiste Charles à l'âge de
51 ans !) cela signifie qu'ils dépendaient d'un patron; d'une patronne
en fait, devenue voiturière par le décès de son époux.
Si le benjamin épousa sa patronne, Marie Anne Boni, après quelque
temps de vie commune ponctuée par la naissance, hors mariage, d'un
enfant mort né, l'aîné se contenta de faire à Félicité
Gillon trois bébés qui prirent le nom de Badoulet. S'il ne l'épousa
pas, c'est que sa femme légitime, Marie Catherine Dubreuil, plus âgée
que lui d'une vingtaine d'années, était encore en vie ; elle
lui survivra, d'ailleurs, terminant ses jours auprès de sa demi-soeur.
Un mariage entre cousins peut être le signe d'une famille qui n'a pas réussi à s'intégrer au groupe local.