Etienne Fare Charles
Huvier/13 |
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A Marolles Etienne Fare Charles Huvier, vicaire
desservant, eut la reponsabilité des baptêmes, mariages
et sépultures qu'il transcrivit dans le registre paroissial;
en fait "les" registres paroissiaux car ils devaient être
tenus en double. L'un, la minute, signée des témoins,
restait au village, l'autre, la grosse, était adressée
chaque année au greffe du juge royal qui, pour l'année
suivante, mettait à disposition deux nouveaux volumes, l'un sur
papier timbré, l'autre sur papier libre. |
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Les registres se terminaient par une formule : "Nous Etienne Fare Charles Huvier, prêtre du diocèse de Meaux... curé soussigné , certifieons et attesteons que le présent registre contient tous les actes faits dans nôtre paroisse pendant le courant de la précédente année ... qu'il est conforme à celuy que nous avons déposé au greffe et que foy doit y être adjoutée..." Orthographe respectée
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Dès qu'il eut accès aux registres paroissiaux,
Etienne Huvier en fit un usage très personnel. Il commença
à rédiger des "nottes" dans les pages blanches.
Au début, seulement six notes durant les trois ans et demi qu'il
passa à Marolles concernant de menus travaux et un fait de société;
près d'une cinquantaine sur les registres de la Chapelle Rablais
pendant sept années : de longues pages sur le presbytère,
la recherche d'un maître des petites écoles, les lourds
travaux à l'église, ses difficultés à percevoir
la dîme... |
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Il n'était pas rare qu'un prêtre complète les actes des registres, principalement pour la sépulture où la cause du décès pouvait être ajoutée. Grégory Quenet estime que "14 % des desservants sont des curés écrivains" soit environ un sur sept, ce qui me paraît beaucoup; dans toutes les paroisses dont j'ai parcouru les registres, je n'ai trouvé que deux prêtres-écrivains, le curé Huvier, et son voisin à Courtacon, le curé Mercier. "Les curés écrivains commencent toujours à écrire dès le début de leur charge. L'écriture sur le registre a une fonction très claire d'appropriation et d'affirmation, parfois redoublée par une formule de prise de possession de la cure, insérée parmi les actes." Cette phrase du même Grégory Quenet semble avoir été écrite pour le curé Huvier, graphomane qui ne manqua pas de signaler ses prises de possession de cures, à l'inverse de bien des prêtres dont la mutation n'est révélée que par un changement de signature. Grégory Quenet Les tremblements de terre aux XVIIe et XVIIIe siècles ed Champ Vallon
Doc: Thierry Sabot : pourquoi les curés écrivent-ils des mentions insolites ?
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On conçoit tout à fait qu'un curé transmette à son successeur des informations importantes sur les travaux dans sa cure, les relations avec les paroissiens, la succession des curés dans les paroisses voisines, les sépultures des seigneurs de Montglas dans le caveau de l'église, les épisodes météo inhabituels, ou des faits divers marquants. Mais est-on certain qu'un de ses successeurs aura
été intéressé par les deuils dans la famille
Huvier, la promotion de son beau-frère chez les mousquetaires,
l'épitaphe en latin de Messire Henry de Pomponne, marquis de
Reffuge, seigneur de Jaulnes, la plantation d'asperges en 1762, le transfert
de Milan à Cologne des reliques des Rois Mages, les horaires
des postillons depuis la Ferté Gaucher, un accident survenu à
l'archevêque Talleyrand Périgord en traversant l'Aisne
etc... Sans parler de ces deux listes incongrues "Pâques
que j'ai fait dans cette paroisse" qu'il copia à la fin
du registre de 1772 et recopia sur un acte notarié de 1770 "mesurage
et plan figuré de clos, clozeaux et terres novales de la paroisse
Saint Brice de Cerneux" AD77 120 G 1.
Les deux listes ne concordent pas, celle du mesurage se terminant en
1777, date du départ du curé, l'autre, ci-contre oubliant
1777 pour le remplacer par 1779, bizarre, d'autant qu'un simple calcul
aurait suffi, quitte à compter sur ses doigts; bizarre ! |
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Sa graphomanie s'est-elle arrêtée aux registres paroissiaux ou peut-on espérer trouver d'autres traces d'Etienne Fare Charles? Les papiers familiaux ont été déposées aux Archives départementales de Seine et Marne par une descendante et ont donné lieu à un volumineux inventaire du Fonds Huvier 195 J 1-69. Hélas, ce dossier ne comporte que deux références concernant le prêtre, la bénédiction de la chapelle du château de l'Orme à Courtacon en 1779 944 F 165 et un mémoire pour obtenir une bourse par un "jeune Huvier" 4 Mi 82. qui n'était pas ce curé, comme on l'a vu à la cinquième page Etienne Huvier, après avoir résigné sa cure de Cerneux passa quelque temps dans la ferme de son frère à Saints, non loin de Coulommiers où une chapelle fut bâtie à son intention. Mais il n'y termina pas sa vie, son décès eut lieu à Paris, paroisse Saint Médard. Les papiers ne furent probablement pas restitués à la famille. Il serait étonnant qu'il n'ait pas
tenu un journal, comme ceux qui nous sont parvenus, rédigés
par son père, sa mère, son neveu... Et peut être
a-t'il tenu un "registre des âmes, status animarum"
: "Dressés théoriquement
chaque année après Pâques par les curés,
ces états des âmes, parfois appelés catalogues des
pénitents, visaient à recenser l’état religieux
des âmes de la paroisse." Revue
française de généalogie "Chaque
curé doit s'appliquer à tenir bien décrit et disposé
en belle forme l'état des âmes confiées à
ses soins en un livre particulier et réservé à
cet effet. Ceci lui est d'une nécessité impérative
afin qu'il puisse avoir la connaissance entière et précise
de tout le Troupeau confié à la garde du Bon Pasteur."
Statuts Synodaux du Diocèse de Nice
"Les curés ne sont pas tenus de déposer
chaque année à la curie épiscopale un double du
Liber Status Animarum, ce qui dans une certaine mesure pourrait expliquer
ce pourquoi on aurait souvent oublié de les conserver..."
Dictionnaire de droit canonique. Tome VI
"À l'origine, ils contenaient uniquement
les informations religieuses concernant la vie religieuse (bénédictions,
exorcismes, sacrements). Au XVIIIe siècle d'autres informations
ont été apportées : composition détaillée
de la famille, propriétés, profession, âges des
composants, arrivées et départ de la paroisse."
Wikipédia |
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Il faudra se contenter des apports des
archives : registres paroissiaux avec leurs nombreuses "nottes",
actes chez les notaires royaux et apostoliques et autres sources, peut
être des écrits du chanoine Ythier de Provins que l'on m'a
signalés où il serait question de Huvier. Si vous avez des
informations...
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