Lien vers la carte de France des niveaux de vie au XVIII°s

Les passeports pour l'Intérieur
à la Chapelle Rablais

Les voituriers par terre de la Thiérache belge Lorraine et forêt d'Othe bientôt

Pages rédigées...  

Migrants de Lorraine
Une dizaine de Lorrains repérés autour de la Chapelle Rablais, tous du même village. Quel était leur métier? Rémouleur, cordonnier....
Les femmes sur les chemins
Rares étaient les femmes qui accompagnaient leur mari sur les chemins, plus rares encore celles qui ont demandé un passeport pour voyager seules...
Forêt d'Othe
Venus des lisières de l'Yonne, des charbonniers, forains, marchands de balais, marchands de bagues de Saint Hubert ou de sangsues...

Thiérache belge
Les voituriers par terre, les chemins et les routes, les anciennes provinces, Jemappes et les départements napoléoniens, création du département de Seine et Marne..

Marche, Creuse
les maçons, l'ancien et le nouveau château, les hameaux disparus...
Loire, Forez
les scieurs de long, la forêt, propriétaires et manouvriers, riches et pauvres
Cotentin
le curé et sa famille, les notables en voyage...
   

En préparation...  

Autres provinces
les itinérants: marchands et artisans: vendeurs de bestiaux et de graines, ramoneurs, émouleurs, cordonniers, tailleurs...
la Chapelle Rablais
Qui partait de la commune et pourquoi ?
Les voyageurs sans passeport
les soldats, les bébés en nourrice dont on retrouvera la trace dans d'autres documents

 

Loin des grandes routes tirées au cordeau, le village de la Chapelle Rablais est à l' écart des axes rapides. Pas de rivière, pas de chemin de fer, rien d' exceptionnel qui attirerait l' industrie: la Chapelle Rablais et les Montils vivent bien tranquilles au centre de leurs clairières.

Il y a deux cents ans, il en était de même. Aucune route carrossable à part Paris Bâle, l'actuelle RN 19, et la liaison Nangis Montereau; quant à l'axe Melun Nangis, cette carte de 1821 ne le fait pas dépasser Châtillon la Borde, bien qu'il ait existé un chemin depuis fort longtemps. La Chapelle Rablais n'y est pas mentionnée. La plupart des déplacements se faisaient au rythme du cheval, sinon à pieds pour les moins fortunés. C'est pourquoi on peut s' étonner que tant d' étrangers au village soient venus faire renouveler leur passeport à la mairie de la Chapelle Rablais.

Tant d' étrangers, tout est relatif: deux cent un papiers sont conservés dans les archives de la mairie pour une période de cinquante ans, entre 1807 et 1857. Certains passeports comportent la feuille portée sur lui par le demandeur à chaque déplacement et le talon qui restait en mairie. En fait, seuls cent trente deux formulaires différents ont été établis pour quatre vingt onze personnes différentes. Un petit calcul donne une moyenne de deux à trois passeports par année, mais cette moyenne ne signifie rien: le graphique ci-dessous montre qu 'à partir de 1830, le nombre de demandes décroît régulièrement: les dernières années, c' était le même berger qui demandait le renouvellement de sa pièce d' identité.
Le nombre de papiers est insuffisant pour établir des statistiques valables, cependant leur étude permet de retrouver les faits de société décrits par les historiens pour cette époque.

Sur les quatre vingt onze demandeurs, cinquante six résidaient dans le village, trente cinq y étant nés : rien de plus normal que de demander un papier dans la mairie de son village !

Par contre, il est plus étonnant que plus d' un tiers des passeports concerne des gens provenant de régions assez éloignées. A une époque où il fallait un jour et demi de diligence pour aller de Paris à Provins, on peut trouver bizarre de noter la présence d' hommes originaires de la Creuse, de la Loire, des Ardennes belges. Plus surprenant encore : à chaque région correspond un métier : de la Creuse viennent des maçons, de la Loire des scieurs de long, des Ardennes des voituriers par terre..

Dans les pages qui suivent, nous essaierons de connaître ces migrants qui passaient une partie de l'année dans nos villages pour retourner à la morte saison dans leur province, et les autres voyageurs du XIX° siècle ; je commence à mettre en forme les documents recueillis sur ce sujet, suivant le plan proposé dans le tableau ci dessous.

En cliquant sur un lien de la carte ou du tableau, vous pouvez accéder aux différents chapitres, pour l'instant, seul les premiers, en cours de rédaction contiennent déjà des pages sur les Lorrains, les femmes en voyage et les petits métiers: charbonniers, marchands de sangsues ou de bagues de Saint Hubert ainsi qu'une enquête sur les colporteurs. L'enquête sur les voituriers par terre venus de la Thiérache sera bientôt achevée.