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Les scieurs de long/2
Pourquoi migrer ?

"Bon saint Pierre! ce n'est pas justice! Vous connaissez trop mal le métier de scieur de long et les misères de ceux qui le font. Nous envoyer encore en Purgatoire, nous précipiter encore en enfer! Ah! grand saint, comme si nous n'avions pas déjà fait notre purgatoire et enfer sur terre en tirant notre scie! "
Plusieurs contes mettent en scène, soit le Diable, soit saint Pierre, qui s'essaient au métier de scieur de long et le trouvent tellement épuisant qu'ils jugent que les scieurs vivent leur enfer sur Terre et ne méritent pas d'y aller encore après leur mort.

 Deux contes sur l'enfer des scieurs de long

... Ses vallons sont encores abondants en très-bons fouins, et les rivieres et ruisseaux pour la pluspart ont cantité de bonnes truites et escrevices...
Ses collines jouissent d'assez bon air, et qui est plus doux que celluy des haultes montagnes; les abitants y sont bons travailleurs et vivent assez longuemant et sainemant, s'i voyant force beaux vieillars. Quant à la plaine, elle est une des plus agreables qui se puisse voir, pour estre arousée de plusieurs belles rivieres et ruiseaux...
Le peuple y est beau et blanc, particullieremant auxdictes montagnes, où les femmes et filles sont aussy très-belles et ayant le tain dellicat... Pour le menu peuple, il est doux en la plaine, et suptil et bon travailleur à la montagne et aux collines; il est fort devot et charitable envers les pauvres."

L'auteur de cette ode au Forez est Anne d'Urfé (1555-1621), poète et prosateur comme son frère Honoré (Anne pouvait alors être aussi masculin, comme Marie, prénom du châtelain des Moyeux à la Chapelle Rablais vers 1850; un fils de scieur fut bien nommé Rose Honoré Monteillard !) De noblesse forézienne, Anne d'Urfé était aussi gouverneur et bailli de cette province. Aussi prit-il bien garde d'en diminuer les mérites aux yeux de ses lecteurs. Pour résumer : " Je tiens se païs, le prenant en général, acommodé à suffisance pour luy de tout se qui est nessessaire à l'homme, et le tout fort bon..." à part le vin qu'il trouvait un peu vert.

Il remarquait tout de même, sans s'y apesantir : "Il s'en va de se païs touts les ans beaucoup de centaines, voire de milliers de personnes, en Itallie et en Espagne, travailler à la scie ; dont ils raportent grande quantité d'argant, mesmes ceux des haultes montagnes, qui sont beaucoup meilleurs travailleurs que les aultres."

Lien externe : biographie d'Anne d'Urfé
Gallica : Description du pais de Forez

Jean Marie de la Mure, chanoine de Montbrison et auteur d'une étude sur la maison d'Urfé rédigée en 1660, avait, du pays qu'il connaissait bien, une opinion un peu moins idyllique : "Le lecteur sera adverty que ce n'est ny par la fertilité ny par les richesses qu'il doibt mesurer l'estime et la recommandation que mérité ce païs, puis que, d'une part, son territoire est d'un rapport très-mediocre, et que, d'ailleurs, le trafiq et commerce n'y est qu'en très-peu d'endroicts, faute de riviere et de situation sur les routes commodes, et des aultres moyens qui facilitent la negociation et causent l'abondance." On s'étonne un peu moins que tant d'hommes l'aient quitté pour vivre "un enfer" dans les forêts lointaines...

Gallica : Histoire généalogique de la maison d'Urfé

"Ce sont de pauvres diables. Ils prennent sur terre bien assez rude état, jamais en mon enfer scieur de long n'entrera". Pourquoi choisir "l'enfer sur terre", quitter femme et enfants pendant les trois quarts de l'année pour aller trimer loin de chez soi, dans des conditions rudimentaires, à un métier épuisant "l'action journalière de chaque ouvrier serait de (soulever) 376 kilogrammes à un kilomètre de hauteur" Hassenfratz

Calcul de l'effort dans "L'art du charpentier". Hasssenfratz 1804

Pourtant, s'il fallait en croire une "description du Païs de Forez" de 1606, ils auraient quitté un "païs" de Cocagne : "Les haultes montagnes abondent en faux* et très-beaux sappins... lesquelles forestz sont plaines de touttes sortes de venaisons, tant cerfs, chevreils que sangliers et de faisants bruyants. Se qui est découvert de bois sont de très-bons paquerages et prairies, dont ils s'enrichissent par le moyen de la nourriture du bestail et les frommageries, y faisant les frommages à la fourme d'Auvergne... * hêtres

"Ce terrain est sabloneux aride, presque infertile, et rempli de clapiers et rochier... Ce territoire produit très peu de grains et foins, ce pays est misérable et pauvre et sans ressource, aucun particulier ne recueil du bled pour sa provision, on ni mange que des pomes de terre et des raves pendant trois quart de l'année, Les femmes et filles de careau ne gaignent presque rien, et sans cette ressource quoique petitte ou celle de la fabrication de gros chapeaux de laine, les habitants quitteroient touts leur contrée comme font les trois quarts pour aller gaigner leur vie ailleurs ..."
Doléances et plaintes de la communauté du château de Goudet diocèse du Puy

"Pour l'essentiel femmes d'agriculteurs, les dentellières recherchaient dans l'artisanat de quoi augmenter leurs maigres revenus. Cela représentait un travail d'appoint pour 90% d'entre elles qui s'y adonnaient plutôt l'hiver."
Pourtant, en 1851, dans le village de St Geneys près St Paulien, en Haute Loire, un peu moins de sept cents habitants, à la question :
"Quel est le nombre d'individus que fait vivre chaque profession en France?" cent trente deux personnes ont déclaré la fabrication de dentelles comme ressource principale, cent dix sept femmes mais aussi quinze hommes. Nombre des établissements ou exploitations : zéro, autrement dit, la confection des dentelles se faisait à domicile et constituait, pour près d'un habitant sur cinq, sa maigre ressource principale. Recensement 1851 St Geneys près St Paulien AD 43 6 M 233 p32
Pour quel salaire ? en 1906, la journée de travail de dix heures pouvait rapporter de 80 centimes à 2,25 francs pour les meilleures dentellières.
Nos ancêtres vie et métiers N°54 2012

"Que dire du climat, sinon qu’il est “ barbare ” et qu’au surplus il ne cesse de se dégrader ! Voici d’abord la neige ; elle est presque éternelle à Chalmazel puisqu’elle recouvre les terres 8 mois de l’année. A Limandon, saint Férréol,  La Cote en Couzan, la situation est presque aussi dramatique puisqu’elle étouffe régulièrement “ bleds et soigle". Cahiers de doléances dans Forez-info.com

"Avec la Révolution, si certaines charges ont diminué, en contrepartie l'instauration du devoir militaire fut créé. Les jeunes gens qui tiraient un mauvais numéro se voyaient embrigadés pour de longues années, et devaient-ils s'estimer heureux s'ils avaient échappé aux massacres des guerres napoléoniennes, ou autres batailles. En dépit des risques encourus, beaucoup préféraient déserter que de se soumettre aux lois de la conscription, ils choisissaient de s'expatrier dans quelques forêts lointaines."
Annie Arnoult La grande histoire des scieurs de long

"- C'est au sujet du tirage au sort... Comme Antoine a eu vingt ans cette année, on s'est inquiété de son existence. Le maire n'était pas trop fier pour s'adresser à François Charisson.
- Il faudrait tout de même que votre fils se mette en règle, Charisson. Je souhaite qu'il ne soit pas retenu, qu'il soit définitivement dispensé de l'obligation militaire. Mais qu'il se présente, conformément à la loi.. - Dites-le lui vous même... - Où est-il? - Je n'en sais rien, il travaille."
(Antoine est en Saintonge et ne reviendra qu'après une dizaine d'années)
François Cognéras, roman : Le temps apprivoisé, un scieur de long auvergnat au XIX° siècle

"... les habitants quitteroient touts leur contrée comme font les trois quarts pour aller gaigner leur vie ailleurs attendu que ces terres ne produisent même pas pour payer les charges, qu'elles sont trop chargées en censives et dixmes, et que les tailles, capitations et industries sont si exorbitants que ces habitants sont dans l'impossibilité de les payer... "
Doléances et plaintes de la communauté du château de Goudet diocèse du Puy

"Les enfans qui voyent gémir leur père sous le poids de l'oppression les abbandonnent pour aller au travail de la scie" Cahier de doléances de Lézigneux

Le calendrier de nomination des consuls, chargés de répartir et collecter la taille, devait d'ailleurs s'adapter à l'absence de nombreux asujettis pendant plusieurs mois "Nomination des consuls de la parcelle de Sauvain, pour l'année 1662 faite par le peuple assemblé à l'issue de la messe paroissiale, requérant les consuls sortants, et en vertu d'une ordonnance des élus de Montbrison, qui permet d'élire les consuls de l'année suivante, attendu que la plus grande partie des habitants sont sur le point de partir pour la scie". Acte reçu par le notaire Valézy, cité dans "les Lionnais du Perche"

Les montagnards auraient pu trouver de l'emploi sur place, comme scieurs de long, ou dans des moulins à scie: Anne d'Urfé en 1606 notait: "Les haultes montagnes abondent en faux et très-beaux sappins, desquels ils tirent grand profict par le moyen des moullins à scie, dont il y a cantité, à cause du grand nombre de belles fontaines qui sourcent en ses montagnes".
Description du Païs de Forez

Mais une crise forestière découla de l'exploitation continue des bois, amplifiée par la construction de "rambertes" : "... les chantiers de Saint Rambert sur Loire construisaient sans interruption des barques dénommées rambertes. Elles descendaient le fleuve remplies de charbon de terre et ne le remontaient jamais. Parvenues sur place, elles étaient détruites et servaient de bois de chauffage ou de récupération. Dans le Haut Forez, les forêts de feuillus sont saignées à blanc pour la fabrication des "rambertes". Quand on découvrira la montagne dénudée, on reboisera en pins et sapins."
Jacques Garbit : Les Lionnais du Perche.

Rambertes chargées de charbon à Angers
La cabane et un matelot donnent l'échelle.

La construction des "rambertes" appelées aussi "sapines" s'accéléra au cours du XVIII° siècle et au début du XIX°, avant le chemin de fer, passant de trente par an en 1710 jusqu'à quatre mille en 1833, employant plus de 1.200 ouvriers.
Sur la Seine, la "provision de bois pour Paris" occasionnait aussi un intense trafic de bois, flotté en radeaux mais aussi sur des péniches, les "margotats", venus du Morvan et qui n'y retournaient pas toujours, d'où embouteillages de bateaux délaissés sur les ports parisiens qui motivèrent des ordonnances royales : "Ces mesures visaient à réprimer l'abandon dans les ports ou le long des berges de la Seine de bateaux de peu de valeur, construits spécialement pour quelques voyages. Selon les besoins, le Bureau les faisait amener à Paris et démolir, on disait "déchirer" ou remonter vers le haut cours des rivières... Cette activité de déchirage de bateaux ... se pratiquait surtout à l'île aux Cygnes."
Gilbert Robert Delahaye Pour l'alimentation de Paris en bois au XVIIIe siècle

Onzième page du dossier "débardeurs de bois" : le bois sur la Seine, carte des ports au bois de Paris

Maquette de ramberte

"On vivote au jour la journée, si l'on n'a point trop d'appétit; mais quand il s'agit d'acheter, l'argent manque, malgré la vente de la laine et des petits fromages secs. Et l'homme, s'il veut "ferrer sa poche" est bien obligé de partir avec ses compagnons." Le Cri du Peuple, 20 octobre 1943

Même sans avoir besoin d'acheter, le besoin de numéraire se faisait sentir dans le cadre familial. Et les ventes "de petits fromages secs", de chapeaux de laine ou de dentelle ne suffisaient pas.
Le mariage des filles était l'occasion de lourdes dépenses. Non pas, comme de nos jours, pour une cérémonie fastueuse, mais pour donner à la future épouse une dot. Je n'ai pas d'exemple tiré des archives de la Loire ou de la Haute-Loire, faute d'y avoir fait des recherches -je laisse à d'autres le soin de compléter cette petite enquête-; je prendrai un exemple chez les maçons de la Creuse que la pauvreté avait aussi poussé sur les routes.
L'un d'entre eux avait dépassé son statut de migrant, ayant réussi à étudier tout en limousinant, il devint député et rédigea un livre de mémoires: Martin Nadaud à qui l'on attribue le célèbre "Quand le bâtiment va, tout va." Une grosse partie de son pécule, en plus d'éponger les dettes paternelles, fut consacré à la dot de sa soeur: "J'ai un autre souci, ta soeur Madeleine a vingt ans, on nous la demande en mariage. Il faut bien que nous lui constituions une petite dot." Mille deux cents francs "payables par 300 francs tous les deux ans".
Quelques années plus tard, Martin était en passe de se marier, mais avant d'officialiser les fiançailles, ses beaux parents tinrent à s'assurer de la solidité financière de la famille Nadaud, mise à mal par des dettes dues à une faillite en région parisienne: "Pourtant, avant d'arriver à ce point, la famille Aupetit désirait prendre un jour pour faire chez nous "las vudas", c'est à dire, jeter un coup d'oeil sur notre maison, nos prés, nos terres... On parla du montant de la dot. Mon futur beau-père donnait 3.000 francs à sa fille, payables par quatre cent francs chaque année, ainsi que le mobilier, armoire, linge, six brebis et leurs agneaux." Martin Nadaud, Léonard, maçon de la Creuse 1889

Quelle était l'importance des dots versées par les scieurs? J'avoue mon ignorance; je ne peux que verser au dossier l'exemple des contrats de mariage du petit village de la Chapelle Rablais, quand l'épouse, mais aussi le mari, officialisaient chez le notaire les apports au ménage: la moyenne se situe à un peu moins de 1.000 francs par couple; l'époux apportant un peu plus que l'épouse. Deux tiers des ménages étaient en dessous de cette somme, car si la Brie était une province plus riche que celles des migrants, la plus grande partie de sa population était constituée de manouvriers; quelques riches mariages faussent la statistique.

Mariages et contrats de mariage à la Chapelle Rablais 1789/1811

On trouve trois frères Nicolas exilés en Gâtinais obligés de se contenter de peu, car le plus gros de la succession paternelle était allé à l'aîné, Blaise, qui avait repris l'atelier de maréchal ferrant du père. Il était même devenu vétérinaire et savait signer avec paraphe, alors que ses cadets qui n'avaient pas eu droit à la même éducation, étaient bien incapables de griffonner leur nom. Deux poids, deux mesures... (On retrouvera les frères Nicolas quelques pages plus loin...)

En Forez, les "aînés désignés" étaient largement favorisés : "les deux tiers jusqu'à quatre enfants ou la moitié s'il y avait plus de quatre enfants, plus sa part du reste... à ses côtés des frères ou soeurs restés célibataires, qui travaillent à la maison paternelle, assurent la continuité et évitent le partage de la propriété. Il est à noter que l'héritier universel doit obtenir un avis favorable quant au choix de sa compagne, si elle n'est pas désignée d'avance. On pourrait penser que l'héritier universel ou chef de famille est fortuné; hélas, il est riche de bouches à nourrir et d'impôts à payer: charges seigneuriales, religieuses, familiales (les "légitimes" qu'il doit à ses cadets) et royales. On parle plus souvent de misère et de famine que de bien-être."
Marie-Thérèse Liange-Patural : Migration saisonnière des scieurs de long de Sauvain / et Jacques Garbit : Les Lionnais du Perche

A noter que les privilèges à l'aîné se retrouvaient aussi en Brie, moins chez les paysans qui partageaient quelquefois leurs terres jusqu'à en faire des lanières, que chez les nobles et grands bourgeois. A la Chapelle Rablais, au milieu du XVIII° siècle, le curé Etienne Charles Fare Huvier en est l'exemple: fils d'une bonne famille, on le retrouve petit curé dans des communes rurales alors que son frère aîné, bailli de Coulommiers y disposait d'un hôtel particulier avec jardin à la française, d'une grosse ferme à Saints et de confortables revenus. Rageur, le prêtre a couvert les marges des registres paroissiaux de ses cures successives de commentaires souvent acides, jusqu'à ce qu'il s'apaise à Cerneux où il put enfin fréquenter nobles et notables. Là aussi, deux poids, deux mesures!

Les aînés gardaient l'exploitation pendant que les cadets partaient à la scie. Aucun aîné parmi les scieurs qui se sont fixés en Brie (mais certains y sont venus comme saisonniers), sauf, à première vue, Antoine Salanon : d'après l'arbre d'un généalogiste, il aurait été le premier d'une fratrie de dix enfants. Après un premier mariage à St Julien d'Ance, Haute Loire, en 1748, Antoine Salanon s'établit à Mormant 77 où il résidait depuis plusieurs années, en s'y mariant en 1758. Dans le registre paroissial de St Julien, on trouve bien le 4 mars 1722 la naissance d"Anthoine", fils de Mathieu Salanon et d'Agathe Daval, premier enfant du couple. Mais ce n'est pas le bon Antoine, celui qui décéda à Mormant en 1807 à l'âge de quatre vingt un ans, et donc né vers 1726. De fait, le 2 février 1726 est né un "Antoine", même village, mêmes parents. Comme pour les maçons de la Creuse, les parents du Forez et du Velay n'hésitaient pas à donner plusieurs fois le même prénom à des enfants vivants. Mathieu Salanon et Agathe Daval ont baptisé deux Antoine (1722 & 1726) mais aussi trois Marie (1731, 1734 & 1740).
Antoine Salanon, scieur de long en Brie n'était donc pas l'aîné, mais le troisième enfant du couple; le second, Claude, né en 1723 quitta aussi le Forez puisqu'on le retrouva à Mormant en 1761...

Doc : rang dans la fratrie de quelques scieurs établis en Brie

Pour résumer :"Tous les seigles étant semés au mois de septembre, et les femmes suffisant pour le soin des bestiaux, la plupart des hommes sortent et se répandent dans le Royaume, avec leur pioche ou leur scie pour chercher de l’ouvrage, parce que la nature de leur terre et la dureté du climat ne leur laissent rien à faire. Et qu’il leur faut pour payer les charges des numéraires que les productions de leur sol ne leur procurent pas entièrement. Pour payer les impôts ils y suppléent par l’émigration annuelle, ils vont exploiter une partie des forêts de toute la France."
Mémoire anonyme 1787/1789 cité dans la Grande Histoire des scieurs de long

L'un des moyens pour annuler le besoin de numéraire occasionné par une dot était de célébrer des mariages croisés: la dot donnée à la fille était plus ou moins récupérée lors du mariage du fils avec une soeur de l'épousée; ceci n'était d'ailleurs pas une spécialité du Massif Central, l'exemple ci-dessous est tiré d'archives de Seine et Marne, concernant des scieurs dont l'origine semble être locale.

Le même jour de 1845, dans le village de Dormelles, Pierre Auguste Rousseau, scieur de long, fils d'Auguste Rousseau, scieur de long et d'Hélène Gauvin, épouse à dix heures du matin, Marguerite Théodore Blanchard, fille de vigneron. A onze heures, nouvelle cérémonie où Michel Edmé Blanchard épouse Marie Louise Rousseau, fille d'Augustin Blanchard et d'Hélène Gauvin.
12 novembre 1845 Etat civil de Dormelles AD77 5 Mi 6440
A noter que d'un acte à l'autre, rédigés par la même main, Auguste père est devenu Augustin! De la fiabilité des archives... nous y reviendrons plus loin.


  Suite: Quel métier, quelle destination ?

Les enfants Dioudonnat, de Monlet, canton d'Allègre, Loire:
la fille aînée est écartée de la reprise de l'exploitation, Jean- Pierre, est présent en Brie en 1838, puis reprend l'exploitation familiale après le décès de son père et de son frère aîné vers 1826. Charles-André est présent en 1833. Vital et Jacques se fixent en Brie.