Chasses chez le comte
Greffulhe/4
10° page du dossier sur la chasse
Les faisans, faciles à plomber, sortaient des faisanderies où
ils étaient nourris par ceux qui allaient bientôt les rabattre
vers les riches chasseurs.
Mais quelquefois, "la Maison" poussait le raffinement jusqu'à
offrir à ses prestigieux fusils, du gibier sur mesure: "Pour
recevoir deux Altesses étrangères (un Grand Duc de Russie,
précise l'article de La Justice), il a fait venir de Hongrie, par
grande vitesse, quatorze mille perdreaux, et pendant toute la semaine les
gardes les ont poursuivis dans toutes les parties de la propriété,
afin de les habituer au pays, en même temps de les rendre fuyards,
d'en faire ce qu'on appelle de beaux oiseaux, difficiles à atteindre:
tandis que dans certaines chasses, le gibier, apporté le matin même
de la battue, a des indolences de volaille de basse-cour. Chaque perdreau
hongrois revenait à cinq francs."
Soit 70.000 francs de perdreaux pour une
seule chasse.
Le salon de la Revue des Deux Mondes 1930,
reprenant un article de "La Justice", journal de Clémenceau
du 2 & 3 novembre 1904
Henry Greffulhe mettait en avant son action en faveur de l'agriculture: "Vice président du comice agricole des arrondisssements de Fontainebleau, Melun, Provins de 1888 à 1900, président dudit comice agricole depuis 1900, membre de divers comités d'admission, de la Commission supérieure des Expositions retrospectives et du jury au Concours international d'animaux reproducteurs et à l'Exposition universelle de 1900..." précise son dossier d'officier de la Légion d'honneur lequel, à part ses activités politiques, ne fait ressortir comme "services extraordinaires rendus par le candidat" que la vague mention: "améliorations foncières et culturales dans les domaines de la Grande Paroisse (en fait: la Grande Commune) et de Bois Boudran" Base Léonore
A la Chapelle Rablais, la ferme de Tourneboeuf,
dépendant du château des Moyeux avait été mise
à l'honneur après visite de la "Commission
du jury des améliorations agricoles"
qui avait félicité la châtelaine:
"Aussi notre commission a décidé que Madame Rigault a
bien mérité, pour ces grandes dépenses, qu'elle ne
craint pas de faire pour l'amélioration du sol et le bon exemple
qu'elle donne à de nombreux propriétaires, nous demandons
la plus haute récompense pour Madame Rigault. Le Rapporteur, F. Odot"
Il est vrai que Tourneboeuf était devenu une ferme moderne, comme
le montre le catalogue édité quelques années plus tard,
pour la vente du domaine.
Comice de 1910: Le Républicain de
Seine et Marne, 16 juillet 1910 AD77 PZ 54/19
"Pars: Ferme située sur la lisière
des communes de Nangis et de Fontenailles, à laquelle ont été
réunies les terres de la Chaussée, de Courpitois et de Malnoue
supprimées... Pars fait partie du domaine de Bois Boudran; M. le
comte Henri Greffulhe en avait fait une ferme modèle."
"Monsieur Greffulhe seul, emploie trois cents
ouvriers dans sa propriété de Bois Boudran."
Les nouvelles techniques culturales à la manière des Anglais
ont valu à Bois Boudran une réputation de modernité,
mais ces extraits citent Henri, l'oncle et Jean Louis, le grand père
d'Henry. Qu'en était-il à Bois Boudran et sur les autres terres
du comte, 70 ans après la mort du grand père novateur?
Citations: Pars: Ernest Chauvet, Nangis / Ouvriers:
Moniteur Universel 20 décembre 1816
A part de beaux discours et des titres ronflants, Henry Greffulhe a-t'il
oeuvré pour l'amélioration de l'agriculture? S'il faut en
croire le Père Gérôme, A. Vernant, directeur du journal
le Briard, le comte Greffulhe ne comptait absolument pas sur le produit
de ses fermes:
"Le rêve de M. Greffuhle serait assurément que tout le
département de Seine et Marne fût converti en une immense terre
de chasse appartenant à lui seul et à quelques autres gros
propriétaires comme lui. S'il consent à avoir des fermes et
des fermiers, c'est absolument pour la frime, pour donner le change et pour
faire croire qu'il ne rejette pas entièrement et de parti pris toute
culture sur ses terres. Mais au fond, M. Greffuhle se soucie bien moins
d'un cultivateur que d'une volée de perdreaux. Il est très
loin de compter sur ses revenus de terre pour soutenir son train de maison
ou seulement pour payer les frais de chasse à Bois Boudran."
"La Maison est donc bien dure pour ses fermiers
gênés ? La-dessus mes gens se mirent à rire...
-Au contraire, dit l'un d'eux, ça l'ennuie quand on la paie trop
bien ! Tous l'approuvèrent... Décidément; je ne comprenais
plus. Or voici ce qu'on m'expliqua :
"La Maison Greffulhe n'est pas un propriétaire semblable à
un autre dont le plus vif désir est que son fermier fasse de bonnes
affaires, parce qu'en faisant de bonnes affaires, il fait aussi celles du
propriétaire. Non. La Maison Greffulhe préfère un fermier
qui ne paie pas à un fermier qui paie régulièrement.
Cela peut sembler bizarre au premier abord, mais quand il s'agit de la propriété
Greffulhe, il faut toujours avoir présente à l'esprit cette
idée de gibier qui y domine tout autre souci, toute autre préoccupation;
il faut qu'on soit bien pénétré de cette pensée
que, sur Bois-Boudran le gibier est tout et le cultivateur rien; que toute
autre considération s'efface devant celle du gibier. Alors on aura
l'explication de bien des faits qui, à première vue, paraissent
des anomalies étranges. Or le fermier qui paie est un homme indépendant,
qui a le droit de réclamer, de discuter, d'exiger même le respect
des clauses de son contrat -c'est un gêneur!- tandis que le fermier
qui ne paie pas est un malheureux qui n'ose broncher, que la Maison tient
dans sa griffe, qui est à sa sujétion, à sa merci,
à celle du gibier.
-Mais l'argent des fermages, me dira-t-on, M. Greffulhe n'y tient donc pas?
-Il s'en moque pas mal, vous répondront les gens. Il se moque tellement
de ce que pourait lui rapporter la terre, que les trois quarts du temps
il la laisse en friches.
Quand un fermier ne le paie pas, c'est comme si la ferme était en
friches. Et M. Greffulhe y gagne encore, puisque son gibier se nourrit gratis
des récoltes du fermier ! Aussi dans tous les pays que j'ai parcourus,
ai-je trouvé cette idée enracinée dans le populaire
: La Maison préfère un locataire qui ne paie pas à
un locataire qui paie." Le Briard,
9 décembre 1892
"Vous ne récoltez rien sur vos terres, notre gibier vous mange tout, eh bien, cédez nous vos terres et allez vous-en, afin que nous puissions faire des friches tout à notre aise." Dans son article du 28 juillet 1893 "Chez le député de Melun à Bois Boudran", le père Gérôme résume les "procédés de la Maison": acquérir des fermes pour étendre le domaine de chasse.
"Villefermoy, rasé;
les Ecueulles, rasé; Au Chaillot, rasé; la Garandine, rasé;
Au Cuissot, rasé; la ferme de Bois Boudran, rasée; les Ténières,
rasé; la Vacherie, rasée; le Jarrier, rasé; le Couvent,
rasé et encore deux fermes à Grandpuits, rasées ! !
" Le Briard, 21 octobre 1892
Le père Gérôme ne ment pas, mais il choisit un peu les
faits pour soutenir son discours; n'oublions pas qu'il fut l'adversaire
politique du comte Greffulhe. Ces hameaux furent bien détruits, mais
dans d'autres communes, il en était de même. Peut être
pour d'autres raisons: chasse à Fontenailles, regroupement d'exploitations
à la Chapelle Rablais où l'on peut établir une liste
identique: la Truchonnerie, le Moulin à Vent, les Petites Maisons,
les Farons, le Grand Trenel, le Taillis Vert, le Petit Villeneuve, tous
rasés au XIX° siècle, sans compter un nombre identique
d'écarts disparus avant la Révolution.
Les hameaux disparus à la Chapelle Rablais, carte, tableau, sources
Dans la liste du père Gérôme
figure "le Jarrier, rasé"; il ne s'agit pas du hameau partagé
entre Saint Ouen et Fontenailles, mais de la ferme du Haut Jarrier, au même
lieu. Ce n'est donc pas l'une de ces "vérités alternatives"
tant à la mode en ce début de XXI° siècle. Par
contre en citant: "Au Cuissot, rasé", le père Gérôme
charge un peu la mule d'Henry, qu'il met en cause en 1892, car dès
1841, l'imprimeur Michelin notait à Grandpuits:
"Hors du village, la ferme de Feuillet appartient au général
Saint-Laurent, celle de Cuisseaux, moitié démolie, aux mineurs
Greffulhe; celle des Pleux, au général Du Taillis".
Les Greffulhe cités étaient
le père et l'oncle d'Henry, mineurs à l'époque.
Michelin: Essais historiques, statistiques sur le département de
Seine et Marne.
"J'avais vu les friches de Glatigny; ces jours derniers, on m'a montré celles des Trévois (Voir ci-dessus sur ce plan de 1742: Glatigny, Traivois, la Maison Rouge) qui n'en sont pas loin et je vous assure que c'est encore pis. Il y a plusieurs années que le Maison a acheté cette ferme des Trévois qui comprenait de beaux bâtiments, maison d'habitation, écuries, remises hangars etc., plus, autour de la ferme, 150 hectares de terres presque d'un seul tenant. Presqu'aussitôt l'acquisition, le premier soin de M. Greffulhe fut de faire raser les bâtiments dont il ne reste pas une seule pierre et de laisser toute la terre en friches.... "Ici était la ferme; là, étaient les écuries; là le verger; là, le jardin," me dit mon guide." Le Briard, 6 décembre 1892
On peut présumer
que le directeur du Briard ne s'était pas risqué à inventer
cette destruction que chaque paysan autour de Nangis pouvait vérifier.
Il s'en expliqua d'ailleurs dans l'un de ses articles, le 4 novembre 1892:
" Une haute personnalité de Seine et Marne me disait dimanche:
"... Ce n'est pas brodé, arrangé pour les besoins de la
cause?
-... Par expérience de journaliste dont la clientèle est la
classe rurale, je sais que les meilleures campagnes sont celles qui sont étayées
de documents précis... l'exagération lui semble (au
paysan) un accroc fait à la vérité et le met en
défiance...
-Ah! comme nous autres des classes dirigeantes qui nous piquons cependant
d'être des hommes de progrès, nous ignorons le peuple; nous ignorons
même ce qui se passe à vingt lieues de Paris."
Le père Gérôme aurait-il pu inventer la construction,
puis la destruction d'un château à l'emplacement de la ferme
de Maison Rouge, toute proche de Champ Brûlé, qu'il faudrait
d'ailleurs aussi imputer à la génération précédente
de Greffulhe: "Sur un chemin herbu, je voyais
un tas de pierres cassées comme celles que l'on voit amoncelées
le long des routes pour réparer la chaussée. Et comme je m'informais:
"Ces pierres proviennent des murs d'une maison qui était là
et qu'on a détruite, me dit-on." Et ainsi à chaque instant.
Plus loin, on me montre l'emplacement du château et de la ferme de
Maison Rouge, bâtis à la porte de Glatigny et aujourd'hui rasés.
Le château construit il y a quelques vingt cinq ans était abattu
huit ans après, encore tout flambant neuf, et les démolitions
ont servi à combler les caves. "Voilà des décombres
qui sont revenus cher." me dit-on." Le
Briard 21 octobre 1892
La ferme de Maison Rouge semble bien avoir été
abandonnée à l'époque indiquée en 1892 par le
père Gérôme: " Le château
construit il y a quelques vingt cinq ans était abattu huit ans après",
donc vers 1867 et 1875. Les recensements de
Fontenailles montrent que la ferme était occupée en 1872 par
Louis François Ropsy, cultivateur, 42 ans & Mélanie Tisserand,
38 ans, ainsi que Louis Ropsy, 12 ans, mais que le hameau ne figure plus au
recensement suivant, 1876. A retrouver à la page suivante...
Recensements 1872 10 M 237; 1876 10 M 268
Résumons: un richissime -et colérique- châtelain faisant passer avant toute chose sa passion pour la chasse, au point de préférer transformer en friches ses terres agricoles déjà mises à mal par la prolifération d'un gibier qu'il lâchait par milliers chaque année; un régisseur qui employait la manière forte pour combler les désirs de son employeur...
On aurait pu croire qu'après le décès de son mari en 1902, madame Rigaud délaisserait la chasse; il n'en était rien. La rénovation des peintures aux Moyeux, obligeant à décrocher les têtes empaillées des cerfs, a montré que l'un d'entre eux, au moins, avait été poursuivi par la châtelaine. Si elle préservait son territoire de chasse, elle n'en oubliait pas pour autant de rentabiliser son domaine agricole.
Doc: la ferme de Tourneboeuf
Doc: brochure éditée pour la vente du domaine des Moyeux
Voici quelques années, j'avais mal
interprété cet arrêté du maire de la Chapelle Rablais
du 4 octobre 1886 (six ans avant les articles du père Gérôme),
repris dans une note de service de la Sous Préfecture de Provins du
7 octobre:
"Considérant que plusieurs gardes de M.
Greffulhe font journellement sur les chemins de la commune et auprès
des habitations au moyen de cors et de fouets un tapage assourdissant de nature
à nuire à la tranquillité publique et à occasionner
des accidents graves aux animaux domestiques qui peuvent se trouver sur les
chemins et dans la plaine.
Considérant que ces bruits ont lieu non seulement dans la journée
mais encore le matin de bonne heure et le soir à une heure avancée
et troublent ainsi le repos des habitants... il est expressément interdit
... aux gardes de M. Greffulhe et à tous autres qui seraient tentés
de les imiter, de faire, soit de jour soit de nuit ... aucun tapage qui soit
de nature à occasionner des accidents ou à troubler le repos
et la tranquillité publiques."
Registre des arrêtés du maire, archives de la Chapelle Rablais.
J'avais vu, dans ce tapage, le charivari de gardes en
goguette passant de cabaret en cabaret, lesquels étaient fort nombreux
en ce village. A un point tel que le préfet s'en émut en 1851,
demandant à la municipalité de modifier la porte de sortie
de l'école car les enfants devaient "passer
devant ces cabarets dont la maison d'école est entourée, l'un
étant à côté, l'autre à environ 10 mètres
de distance et le troisième à environ 20 mètres de
la maison d'école".
"Meuh non ! fut-il plus ou moins répondu,
il ne s'y boit que deux bouteilles de vin par semaine !"
Sur un petit brouillon, le secrétaire établit l'état
véritable de ce qui se consommait effectivement dans les cinq débits
de boisson de la commune: Tancelin, Garmond, veuve Charron, Lepanot, Million,
soit 840 litres de vin, 110 litres de cidre, 65 bouteilles d'eau de vie
et 16 de liqueur pour environ 500 habitants. J'avais attribué aux
gardes les mêmes performances éthyliques.
Ce tapage était, encore une fois, une affaire de gibier. Les gardes du comte emplissaient la campagne de leur tintamarre, non seulement pour rabattre le gibier vers les terres de Bois Boudran la veille d'une grande chasse, mais aussi pour une raison fort mesquine; suivons encore le père Gérôme, le 25 octobre 1892:
" Vous plairait-il, ce matin, de venir faire un tour
de chasse? me demande-t'on. (Des paysans de Glatigny) On décroche
les fusils, on siffle Duchesse, une jeune chienne, et l'on part... (sur
une parcelle appartenant aux fermiers)
Mais voici que tout à coup, sort d'une hutte et accourt au grand
trot, un garçon de ferme armé d'un fouet et qui, bien avant
que nous y soyons arrivés, fait le tour de notre pièce en
claquant à coup répétés. Une volée de
perdreaux se lève... Nous nous dirigeons vers une autre pièce
et d'aussi loin que nous apparaissons, voilà le même manège
qui recommence: un autre garçon sort d'une hutte et bien vite fait
le tour de la pièce en claquant son fouet comme s'il conduisait un
troupeau de deux cents vaches à l'abreuvoir. Et mes deux amis m'expliquèrent
que chacune de leurs pièces de terre était ainsi gardée
par un homme qui, de toute la sacro-sainte journée, n'avait que cette
besogne: chasser le gibier des pièces où il se pose, aussitôt
que le propriétaire arrive pour le tirer...
J'entre dans la hutte d'un gardien: la porte est tournée du côté de la pièce qu'il a pour mission de garder, afin qu'il puisse apercevoir du plus loin possible les chasseurs qui arrivent. Il y a dans cette hutte, un poêle et une provision de brigots. J'avise un de ces gardiens et je lui demande:
"Combien gagnez- vous par jour?
-Trente sous. (un franc cinquante)
-Vous restez pendant toute la journée?
-Oui… et quand je m'absente, j'ai un remplaçant.
-Et cela vous amuse de faire un métier pareil?
-Que voulez- vous? Il vaut mieux gagner trente sous que crever de faim."
Ainsi, c'est un fort gaillard de 18
à 20 ans, qui, moyennant trente sous, a pour mission de veiller les
propriétaires de la pièce de terre, pendant toute une journée,
et de claquer du fouet pour faire fuir le gibier de cette pièce, dès
qu'ils se montrent au loin. Et ils sont peut être une quinzaine d'individus
embauchés tout exprès pour cette besogne!
"Grande nouvelle! depuis samedi, à midi, il n'y a plus de claqueurs de fouet sur Glatigny." put déclarer le père Gérôme le 4 novembre 1892, une semaine après son troisième article. "La Maison a capitulé et, du coup, son prestige est ébranlé, est à terre, aux yeux de tous ces malheureux sur lequels elle pèse. Il s'aperçoivent qu'une puissance nouvelle a fait son apparition victorieuse..." Bien sûr, Henry Geffulhe a fulminé: "Je tuerai le Briard, je ruinerai son directeur", mais il a cédé, peut être sous la pression de son épouse. Il ne postula pas pour un nouveau mandat de député en 1893, mais resta conseiller général jusqu'en 1913.
Capitainerie royale et grand capitalisme eurent le même mépris des trop riches et puissants envers les petites gens. Armand de Gramont, duc de Guiche, gendre d'Henry Greffulhe eut pour le comte presque les mêmes mots que Louis XIV à son agonie:
"Vous devriez faire de vos jeunes des agriculteurs
c'est le salut. Les folies somptuaires ont fait leur temps. On ne peut plus
gaspiller la terre pour le gibier."
Lettre d'Armand de Gramont à sa femme,
citée par Laure Hillerin
Tout autant que la belle Parisienne plombant le chien plutôt que le lapin, le tapage derrière le grillage semble avoir fait partie des clichés des "belles chasses", on les retrouve en page centrale de "La Vie Parisienne" du 27 novembre 1909, sous le crayon de Maurice Taquay. Ce magazine n'est pas réputé pour sa virulence; il se définit lui-même ainsi: "moeurs élégantes, choses du jour, fantaisies, voyages, théâtres, musique, modes". Le tohu bohu pour empêcher les petits paysans de chasser sur leurs terres fait-il donc partie de ces "moeurs élégantes, de ces fantaisies" ?
A la Chapelle Rablais, la Municipalité pouvait s'opposer au comte, bien qu'il ait eu des terres et trois gardes particuliers sur le territoire communal, car le plus gros propriétaire, maire et châtelain des Moyeux Jean Hubert Debrousse n'avait pas de compte à rendre au châtelain de Bois Boudran. Mais, à Fontenailles, comment s'opposer aux volontés d'un homme qui possèdait la plupart des terres et employait tant de personnes dans la commune, entre le château, les fermes, les piqueurs et les gardes... Henri Greffulhe n'était pas maire de Fontenailles comme l'avait été son père, entre 1855 et 1870. En 1892, année d'élection, les maires furent Charles Bernardeau et Jean Baptiste Moreau; mais une délibération du Conseil municipal de 1888 montre que le comte faisait partie du Conseil, de même qu'Henri Levasseur, son régisseur. Doc: monographie de Fontenailles, Ghislaine Harscoet
Traces de quelques gardes autour de Villefermoy
Chasses et propriétés d'Henry Greffulhe à la Chapelle
Rablais